REGION : Kanto POKÉBALL LANCÉES : 60 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 05/04/2019
Sujet: Je t'attends || Ft. Rafaël Jeu 9 Mai - 22:51
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
« Que se passe-t-il ? »
Demanda un homme en uniforme de police à la jeune blanche en civil après que celle-ci ait lâché un soupir. Elle n'aurait jamais pensé que la vie de flic puisse être aussi..ennuyeuse. Et puis elle passait une bonne partie de ses journée à ressasser le passé, ce qui ne l'aidait pas à aller très bien.
« Rien, c'est personnel. » répondit-elle avec un léger sourire.
Une douleur éternelle qu'elle ne partagerait qu'avec le ciel, sans doute. Sur ces mots, elle se leva. Il était 20h, il était temps pour elle de quitter le poste de police, dans lequel elle était déjà restée en heures supplémentaire pour entrer informatiquement les derniers comptes rendus de la journée. Elle souleva légèrement son pull noir pour enfiler sa ceinture, sur laquelle se trouvaient son arme et sa plaque d'agent, à son jean bleu. Elle salua son collègue avant de s'en aller, s'allumant une cigarette en partant. Elle qui ne supportait pas ça avant...
Échapper à la mort, ça changeait, décidément. Elle fumait toutefois assez rarement, seulement lorsque les journées de travail étaient longues. Une fois en dehors du poste, elle attrapa son téléphone avant de taper un message à l'attention de son amie apprentie ranger: "Je viens de finir ma journée, j'espère que tu passes une bonne soirée, bonne chance pour demain, en avance". L'ex-Rocket évitait de sortir son téléphone au boulot, aussi ennuyeux soit-il, d'où la réponse tardive au dernier message de la rousse. Néanmoins, il faudrait qu'elle remercie Holst si jamais elle le recroise. Après tout, c'est lui qui lui a fourni quelques contacts au sein de la police, facilitant son insertion, en échange du peu d'informations qu'elle avait sur la team Flare, à défaut d'infos sur un certain Edward Novak.
Rangeant son portable, elle commença à marcher, tirant sur la cigarette au rythme de ses pas. Elle avait réussi à localiser le nouveau repaire de son ancienne team, et logeait à l'hôtel d'en face, ce qui faisait une petite marche depuis le poste, lui permettant de réfléchir un peu sur le chemin. Il lui fallut une dizaine de minutes pour s'approcher de l'hôtel, il ne lui restait qu'à traverser une ruelle pour atteindre son lieu de repos.
A peine entrée dans la ruelle que son attention fut attirée par les cris d'un Pokémon derrière elle. Un cri qu'elle connaissait bien, mais qui lui paraissait maintenant très lointain. Un cri qui parlait à Crimson plus qu'à Alyona.
Se retournant et baissant les yeux, elle trouva devant elle une petite renarde rousse à six queues. Vulpix. Cela faisait plus d'un an qu'elle ne l'avait pas vue, mais sa petite mèche caractéristique la différenciait des autres individus de son espèce. La blanche se laissa tomber genoux au sol, tendant ses bras vers la renarde, qui ne tarda pas à sauter dedans avant que la blanche resserre son étreinte sur le Pokémon.
« Ça faisait longtemps.. »
Un léger sourire se dessina sur les lèvres d'Alyona, tandis que ses yeux étaient fermés. Mais il ne tardèrent pas à se rouvrir, de même que son sourire s'effaça.
« Mais si tu es là, ça veut dire qu'elle... »
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Rafaël B. Roen
REGION : Hoenn POKÉBALL LANCÉES : 1020 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014
Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Sam 11 Mai - 16:32
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Le bruit de ses pas sur le pavé résonnaient à peine. Rafaël se massait le visage, les yeux fatigués par une journée sur les ordinateurs et les livres. Pour la gitane qui avait toujours été traditionnelle, côtoyer autant de modernité avait été un cap difficile à passer. Elle envisageait sérieusement de faire vérifier sa vue et d’acquérir des lunettes, utiles au confort de ses yeux.
Depuis qu’elle avait migré dans la partie scientifique de la Team Rocket, la gitane enchaînait les recherches et les expériences. Certes, la Team avait bien compris que la jeune femme n’était d’aucune utilité sur le terrain, qu’elle n’était ni dégourdie, ni rapide, ni voleuse, ni manipulatrice. Les rapports de Neel en deux ans n’avaient servi qu’à démontrer son inutilité monstrueuse. Cependant, ils avaient aussi été révélateurs d’autre chose : Rafaël possédait une mémoire incroyable ainsi qu’une capacité d’apprentissage très intéressante. Elle connaissait les runes anciennes ainsi que d’autres langues. C’était simple : tout ce qu’elle lisait, elle le retenait. Alors il n’est pas étonnant qu’elle ait rejoint la partie scientifique de la mafia. Si cela n’avait rien changé à son rattachement forcé à la Team Rocket, en revanche la jeune femme y avait trouvé un réel intérêt : elle étudiait et recherchait à longueur de journée. Elle passait ses journées seule dans le laboratoire, où elle ne côtoyait plus les gros lourdauds de sbires, mais des hommes et des femmes intéressants, des scientifiques investis, si on omettait que souvent, une lueur de folie brillait dans leur regard.
La journée avait été longue. Elle avait commencé très tôt et s’était terminée tard. Enfermés dans le sous-sol du QG, les scientifiques ne voyaient guère les heures défiler. Et maintenant qu’il était plus de vingt heures, Rafaël réalisait qu’elle n’avait rien avalé de la journée. Dans la poche de sa veste, une de ses Pokéballs remua. La gitane ne s’en étonnait plus. En plusieurs mois, Vulpix n’avait pas cessé de rechercher sa dresseuse par tous les moyens. Oh, elle n’était pas malheureuse avec Rafaël, mais elle n’était pas épanouie. Rafaël avait beau lui avoir expliqué par tous les moyens que sa dresseuse était décédée, la renarde n’en démordait pas.
- Une seconde, fit-elle en attrapant la boule rouge et blanche.
Dans un halo rouge, Vulpix sortit sur les pavés. Elle leva la tête vers la brune, gémit doucement pour la saluer, puis fila dans la rue en reniflant ici et là. Ces derniers jours, elle semblait plus déchainée que jamais et s’éloignait beaucoup sans un regard en arrière. En la voyant filer au loin, Rafaël soupira. Bon, elle devrait attendre pour aller s’acheter à manger. Enfonçant les mains dans les poches de son gros sweat, la gitane suivit la renarde.
Elle la perdit de vue, au détour d’un immeuble. Le pas lent, fatigué, elle soupira et passa une main dans ses cheveux courts. Le vent du soir chatouilla sa nuque, Rafaël rentra la tête entre les épaules et resserra son sweat autour d’elle. Soudain, elle la vit. Cette personne, à genoux devant Vulpix. Rafaël se figea, fronça les sourcils. Son coeur rata un battement. Un instant, le fantôme de Crimson passa devant ses yeux. La brune se fit violence pour revenir à la réalité. Non, c’était impossible, Crimson était morte. Alors qui était cette personne qui semblait tant ravir la renarde ?
Leurs regards se croisèrent. Rafaël se sentit étouffer.
- Non, souffla-t-elle.
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Crimson A. Zimniakova
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Sam 11 Mai - 19:58
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Quelques secondes de silence s'étaient installées, quelques minutes peut-être même, laissant l'ancienne sergente seule avec ses pensées. Quelques secondes donc, avant que de faibles bruits de pas viennent se faire entendre à l'entrée de la ruelle. La blanche déglutit. Ah... Il fallait bien que ça arrive.
Relevant les yeux, la jeune femme fit face à une plus jeune encore, aux cheveux d'ébène plus courts que de souvenir, mais d'un style vestimentaire qui n'avait pas changé. Ancienne subordonnée lorsque Alyona faisait encore partie de la team Rocket, mais elle même n'avait pas cette vision de la jeune femme qui se trouvait devant elle. Elle l'avait plutôt vue à l'époque comme une possible amie. Amitié à sens unique, peut-être. Amour à sens unique en tout cas, c'était plus que certain. Par réflexe, la blanche passa une main à son épaule, la palpant comme pour trouver quelque chose. Non, plus de capuche pour se cacher. Se cacher elle, ou son visage rougissant légèrement sans doute à cause de la gêne qui s'installait.
Cela faisait plus d'un an que les deux femmes ne s'étaient pas vues. Logique, quand quelqu'un meurt, on abandonne l'idée de revoir la personne. L'ex-Rocket, elle, voulait surtout éviter tout contact avec son ancienne team, même si l'idée de revoir cette jeune femme, Rafaël, l'avait effleurée plus d'une fois. Mais puisqu'elle était sensée être morte aux yeux de tout le monde, elle voulait surtout lui éviter un choc émotionnel. Entre autres. Elle ne s'attendait pas non plus à survivre à sa mission suicide au QG, et avait donc écrit une lettre à la sbire sur laquelle elle ne voulait pas vraiment revenir, vu le ridicule de la déclaration.
Enfin. Elles se retrouvaient finalement face à face, finalement, et la blanche savait que partir en courant n'était pas la bonne solution. Faire face aux conséquences serait en revanche la solution qui ferait moins de mal à l'une comme à l'autre. S'appuyant d'une main au sol, Alyona se releva, portant toujours la renarde dans son bras libre, qui semblait épanouie. Une fois debout, elle s'approcha de quelques pas de la gitane.
« Bonsoir. » commença-t-elle timidement, avant de poursuivre: « Si tu as une gifle à me donner, de colère ou pour vérifier que je suis bien là, avant de poser tes questions, je ne t'en tiendrai pas rigueur. »
Elle accompagna ses paroles d'un léger sourire, bien que ça n'allait pas aider beaucoup.
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Rafaël B. Roen
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Dim 12 Mai - 11:55
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Elle ne s’était donc pas trompée, au vu de la réaction de la jeune femme qui se redressa pour s’approcher d’elle. Muette de stupeur, les yeux gris écarquillés de surprise, Rafaël était sous le choc. Si d’apparence, elle ne semblait pas réagir, à l’intérieur, c’était un remue-ménage, une tempête qui lui soufflait mille pensées, mille interrogations. L’attaque du QG. L’incendie. La lettre. Vulpix.
L’incompréhension se lisait dans les yeux de la gitane. Crimson était morte, la lettre l’avait dit, Neel l’avait dit. Et même s’il n’y avait eu aucun corps à enterrer, aucune cérémonie, Rafaël avait fait son deuil. Elle l’avait partagé avec la Goupix effondrée, doublement orpheline. Elles avaient fait leur deuil.
Ever wonder about what he's doing? How it all turned to lies Sometimes I think that it's better to never ask why
Et pourtant, Crimson était devant elle, en chair et en os. Ce n’était pas un rêve, pas un cauchemar qu’Ectoplasma pourrait effacer au matin. C’étaient les mêmes cheveux clairs, plus courts, mais si clairs. Les yeux étaient différents, c’est ce qui l’avait fait hésiter. Et pourtant, pas de doute.
« Bonsoir. Si tu as une gifle à me donner, de colère ou pour vérifier que je suis bien là, avant de poser tes questions, je ne t'en tiendrai pas rigueur. »
Rafaël, qui fixait Vulpix jusqu’à présent, leva doucement les yeux vers le visage de la jeune femme. Plus d’une année était passée, une année difficile, une année de deuil et de remise en question. Une année qui avait permis de rapprocher la jeune sbire du lieutenant Rocket, une année qui était passée aussi lentement que rapidement. Rafaël n’avait eu aucune notion du temps.
Ever worry that it might be ruined? And does it make you wanna cry? When you're out there doing what you're doing Are you just getting by? Tell me are you just getting by by by...
Son regard se perdit dans ses yeux. La tempête soufflait toujours à l’intérieur. Des images de Crimson et elle, en mission, en intérieur. Le visage timide mais souriant de la Sergente, si différent de tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. Crimson lui avait offert beaucoup, malgré la silence de la gitane, malgré sa réserve, sa méfiance. Jusqu’à la lettre qui lui avait brisé le coeur, jusqu’à Vulpix. Un instant, le visage de Rafaël se ferma douloureusement. Son poing se ferma dans sa poche. Un éclat de crainte, de douleur, de colère passa dans son regard clair. Crimson était morte durant l'incendie du QG Rocket. Neel avait déclaré que c'était une attaque. Crimson avait été désignée coupable.
You gotta get up and try try try Gotta get up and try try try
Rafaël secoua doucement la tête, comprit. Tout ça n’avait été qu’un leurre. Crimson n’avait jamais caché sa haine contre la Team Rocket, haine partagée par Rafaël avec qui elle se sentait en confiance. Cette colère viscérale avait enflée, enflée, jusqu’à exploser un beau jour, alors que la gitane était en mission loin de Mell. Rafaël comprit. Crimson s’était auto-détruite, s’était sacrifiée pour faire exploser sa colère.
Et pourtant, elle était là, devant elle.
- Pourquoi… ? Souffla la gitane, la voix tremblante d'émotion.
Son regard brillait de douleur, de colère. De peine. De culpabilité de n’avoir rien vu venir, rien fait. Elle avait laissé son amie toute seule avec ça.
- Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
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Crimson A. Zimniakova
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Dim 12 Mai - 13:13
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
La blanche attendait. Des paroles ou un geste. La proposition qu'elle venait de faire était assez spéciale, mais la réaction aurait été compréhensible. Elle même le ferait si quelqu'un venait à se faire passer pour mort pendant un an. Mais elle se doutait que la brune ne le ferait pas. Par respect pour son ancienne supérieure ? Non. Parce que c'était dans sa nature. Elle était trop gentille pour avoir la moindre réaction violente. Trop gentille pour faire partie de cette team. Pas étonnant qu'Alyona se soit attachée à elle. Un silence s'était installé dans la ruelle. Nul n'aurait su dire combien de temps il avait duré, l'une étant en train de se battre avec ses pensées, l'autre étant trop préoccupée par la réaction qu'allait avoir son interlocutrice pour s'occuper des détails.
Puis, finalement, un mot. "Pourquoi ?", avait demandé la sbire après avoir relevé les yeux, plongeant son regard dans celui de l'ancienne sergente. Question simple, mais réponse compliquée. La question que se posait intérieurement la policière était "pourquoi quoi ?". Mais mieux valait ménager la sbire, elle parlait à une personne morte. La blanche réfléchit quelques instants, avant que la deuxième question, ou plutôt une précision de la première, arrive.
« Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? »
La question, bien que plus précise, ne permettait pas à l'ex-Rocket de savoir de quoi parlait son ancienne subordonnée. Deux possibilités: Pourquoi ne pas lui avoir dit ce qu'elle comptait faire au QG ? Après tout, c'était elle qui avait fait en sorte que Rafaël se trouve loin de celui-ci, le temps qu'elle agisse. L'autre possibilité étant pourquoi ne pas lui avoir fait savoir qu'elle était encore en vie. Dans le doute, elle répondrait d'abord à l'une, puis à l'autre si la brune lui faisait savoir que ça n'était pas la réponse attendue.
« Je ne voulais pas te mêler à ça. Tu es trop jeune pour risquer ta vie. De plus, même si j'avais l'impression que tu ne portais pas la team dans ton cœur, je n'en savais rien, je ne pouvais pas risquer de faire échouer mon attaque sur une impression personnelle. »
La blanche soupira légèrement et déposa la renarde au sol, avant de s'approcher de quelques pas de la sbire, doucement. Alors qu'elle se retrouva à quelques centimètres d'elle, elle attrapa délicatement les épaules de la sbire pour la coller à elle, passant ensuite ses bras autour de la sbire. Réaction qui surprendra sûrement cette dernière, mais si les mots ne suffisaient pas à se justifier, ce geste et les derniers mots de la lettre de Crimson à Rafaël, eux, le pourraient.
« Désolée. Je ne voulais pas te faire de mal. Je tenais vraiment à t'éloigner de tout ce qui pourrait te mettre en danger. »
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Rafaël B. Roen
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Sam 22 Juin - 16:40
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Il était difficile, impossible d’exprimer tout ce que ressentait Rafaël en cet instant. Le deuil est une étape douloureuse, plus ou moins longue selon les coeurs, les sensibilités. La gitane s’était attachée à Crimson, à son arrivée sur l’île. Elle avait été la seule à lui témoigner de la gentillesse et de l’intérêt, la brune se souvenait très bien des attentions généreuses de sa supérieure. Mais en raison du rythme difficile de la Team Rocket, puis du caractère méfiant de la brune, les deux femmes n’avaient pu se rapprocher outre mesure. Il n’empêche que l’incendie du QG avait profondément traumatisé la jeuen femme, car Crimson y avait été déclarée comme morte. La lettre l’avait confirmée. Puis, la Sergente avait été déclarée coupable. Mutinerie. Et enfin, le deuil douloureux de Vulpix avait broyé le coeur de Rafaël au possible. Jamais elle n’avait vécu pareille épreuve. Encore aujourd’hui, la renarde n’avait pas réussi à faire son deuil. La gitane comprenait désormais pourquoi.
A présent, les yeux de Rafaël cherchaient des réponses. Ses poings étaient crispés, dissimulés dans ses poches. Les ongles se plantaient dans ses paumes. La brune tremblait de colère et de douleur. Son regard gris devint orage. Elle réclama des réponses. Les secondes de réflexion mirent ses nerfs à vif.
« Je ne voulais pas te mêler à ça. Tu es trop jeune pour risquer ta vie. De plus, même si j'avais l'impression que tu ne portais pas la team dans ton cœur, je n'en savais rien, je ne pouvais pas risquer de faire échouer mon attaque sur une impression personnelle. »
Rafaël secoua la tête, peinant à accepter une telle réponse. Elle ne vit pas Crimson poser la renarde au sol, ni s’approcher d’elle. Quand ses yeux embués aperçurent la blanche qui se rapprochait, la gitane eut un mouvement de recul, la colère monta.
- Non ! N-
L’étreinte fut si délicate que la jeune femme resta muette de stupeur, les yeux grands ouverts. Elle tremblait.
« Désolée. Je ne voulais pas te faire de mal. Je tenais vraiment à t'éloigner de tout ce qui pourrait te mettre en danger. »
La sbire resta silencieuse, les bras ballants, l’expression troublée. Ses yeux se fermèrent, elle réprima un sanglot qui fit sursauter son corps. Elle secoua vivement la tête, les pensées allaient trop vite dans sa tête, et Rafaël s’efforçait de reprendre le contrôle de ses émotions. Elle regarda en l’air, cherchant une quelconque aide dans le ciel. Le corps contre elle était chaud, vivant. Les mots tournèrent en boucle dans sa tête. Crimson n’était pas morte. Elle n’était pas morte. Vulpix le savait depuis le début. Ce que Rafaël avait pris pour un refus de la réalité était en vérité un discernement surréel. Vulpix l’avait toujours su.
- Je, je croyais…
Sa voix se brisa, les sanglots se firent entendre.
- Vulpix, elle le savait…
Rafaël s’éloigna brusquement d’elle et lui tourna le dos. Les pensées contradictoires qui tournaient dans sa tête lui donnaient le vertige. Bien sûr, qu’elle était heureuse de la voir en vie ! Elle préférait largement ça que le contraire. Mais la blanche l’avait blessée, l’avait trahie. Elle aurait dû la prévenir, et Rafaël lui en voulait. Elle aurait dû lui épargner cette douleur, et encore plus concernant Vulpix.
- Tu… Vous pouvez la reprendre, déclara-t-elle en désignant la renarde d’un geste de la main, remettant aussitôt de la distance entre elles par le vouvoiement. Elle n’attend que ça… depuis un an.
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Crimson A. Zimniakova
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Dim 23 Juin - 1:19
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
L'ex-Rocket n'aurait su dire ce qui lui était passé par la tête lorsqu'elle vint ainsi enlacer la brune. Cela ne lui déplaisait pas, loin de là, mais qu'en était-il de la sbire ? Elle n'y avait pas pensé, tout comme elle n'avait pas réfléchi avant de faire cela. Une envie soudaine qui la démangeait depuis l'émergence de ces sentiments pour sa subordonnée ? Peut-être. Une tentative de la rassurer ? De lui prouver qu'elle était bien en vie, physiquement présente ? Beaucoup plus probable.
Pourtant, la blanche la sentait. Elle sentait Rafaël trembler dans ses bras. Elle ne savait pas encore si c'était un sanglot, de la peur, ou quoi que ce soit. Peut-être avait-elle simplement été trop brusque, qui sait. Elle n'était pas la mieux placée pour comprendre les émotions des autres, après tout. Elle qui avait toujours été si distante. La brune avait été de loin la seule personne à laquelle elle s'était autant attachée, et ouverte, depuis ces dix ans de calvaire. Cela pouvait aussi expliquer ce soudain câlin, effectivement.
Finalement, Alyona entendit la voix de la brune. Sa voix habituellement si calme s'était transformée, comme brisée, comme si la sbire était sur le point de craquer, d'éclater en sanglots. Cette voix, la jeune femme aurait préféré ne jamais l'entendre. Enfin, pas dans un tel état. Elle ressentit immédiatement un pincement au cœur lorsque la brune se mit à parler.
« Je, je croyais… » commença la brune, marquant une pause, alors que sa voix semblait réellement s'apprêter à lâcher. « Vulpix, elle le savait… »
La blanche rouvrit les yeux. Non. Sur ce point, Rafaël se trompait. Vulpix n'en savait rien. Crimson n'avait aucune certitude de revenir vivante de son attaque sur le QG. En fait, elle s'était même mentalement préparée à mourir. Sa survie relève surtout du miracle. Et le fait qu'elle ait pu rester cachée de la team une année durant l'était tout autant, aussi idiots soient la plupart de ses membres. Alyona ne savait pas vraiment quoi répondre à la brune, laissant un silence s'installer quelques instants, avant de sentir ses bras violemment se séparer, poussés en arrière par le dos de la brune, reculant. Lorsqu'elle releva les yeux, c'est ce même dos qu'elle vit face à elle. La sbire s'était retournée.
« Tu… Vous pouvez la reprendre. Elle n’attend que ça… depuis un an. »
Là, ce n'était plus un simple pincement, mais comme une impression que le cœur de la blanche venait de partir en mille morceaux. Rien que parce que la brune venait de se remettre à la vouvoyer. Ça n'avait l'air de rien comme cela, mais cela signifiait beaucoup pour la blanche. Le fait que Rafaël la tutoie, c'était comme si elles étaient devenues amies, à ses yeux. Et là, elle venait de se faire catapulter au rang de totale inconnue en quelques secondes. Ou pire. De sergente Rocket.
La blanche baisse les yeux. Non pas vers le Goupix désigné, mais vers les pavés du sol, tandis qu'elle se mordit fortement la lèvre inférieure en serrant ses poings. Elle qui était, même si elle ne l'avait pas explicité, heureuse d'enfin revoir un visage amical, venait de prendre un sacré coup au moral. Qu'aurait-elle pu répondre à cela ? Tout ce qu'elle venait d'entendre sonnait comme un reproche. Tous les mots qui venaient d’atterrir dans ses oreilles la blessaient. Elle qui avait toujours tout gardé pour elle, tout encaissé de la part de ses supérieurs, venait d'être brisée en quelques secondes par l'une des seules personnes de confiance qu'elle avait.
« Je.. » commença-t-elle, la voix tremblante, inhabituelle. « Je ne voulais pas te... » Encore une pause. Elle peinait à respirer. Compréhensible. « ...perdre.. »
Sa respiration s'accélérant, elle fit quelques pas, difficilement, en direction de l'un des murs de la ruelle. Une fois celui-ci atteint, elle s'y adossa, reprenant au mieux sa respiration, tant dis que sa tête se leva au ciel. C'était elle qui avait merdé ? Où ? Quand ? Elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Ou était-ce simplement la brune qui avait finalement lâché ce qu'elle avait sur le cœur depuis qu'elle avait revue la blanche en vie ? Trop de question, et une capacité de réflexion pour l'heure trop limitée par les émotions.
« Tu.. as le droit de m'en vouloir, après tout. »
En effet, c'était le droit le plus légitime de Rafaël. Car après lui avoir laissé une lettre en soi douteuse, refilé un Pokémon dont elle devrait s'occuper sans lui demander son avis, et avoir fait semblant d'être morte pendant un an, voilà maintenant qu'elle réapparaissait avec des explications... faibles. C'était pourtant la vérité, elle ne voulait que protéger la brune, c'était pour cela qu'elle avait fait en sorte qu'elle ne se trouve pas au QG. Mais celle-ci ne semblait pas l'entendre de cette oreille.
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Rafaël B. Roen
REGION : Hoenn POKÉBALL LANCÉES : 1020 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014
Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Mar 30 Juil - 15:15
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Douleur. Incompréhension. Trahison.
La gitane la suivait du regard, tandis que Crimson marchait jusqu’au muret de la ruelle pour s’y adosser. Le visage de l’ex-Sergente lui avait toujours paru froid, lointain, comme si ses émotions y étaient inaccessibles. Oh, certes, il y avait eu des moments, figés dans le temps, où la blanche s’était ouverte à la brune, où elles avaient partagé quelque chose. Dans ces moments-là, c’était Rafaël qui se fermait, de crainte et d’anticipation. Finalement, ce n'était pas si étonnant que Crimson ait gardé ses idées pour elle.
Aujourd’hui, les rôles semblaient bien différents. Rafaël avait conservé cette solide carapace et Crimson, elle, se fendait sous ses yeux.
« Je ne voulais pas te perdre », avait-elle dit. La sbire la regarda avec incompréhension, avant de se masser la figure. La journée avait été éprouvante, et jamais elle n’aurait pu imaginer une telle soirée. Vulpix avait suivi sa dresseuse, la vraie, et reniflait ses jambes tout en se frottant contre.
« Tu.. as le droit de m'en vouloir, après tout. »
Rafaël abaissa sa main et regarda la blanche, sourcils froncés. Une fois encore, elle sentit cette brûlure de colère remonter le long de son ventre, le long de sa gorge. Incontrôlable.
- Bien sûr, que j’en ai le droit ! Enfin !
Elle serra le poing, serra les dents, et se tourna face à l’ex-Rocket. Sa colère éclatait, rare.
- Vous auriez dû m’en parler ! Vous auriez dû me prévenir, nous prévenir, insista-t-elle en pointant du menton la renarde. Savez-vous combien ça a été difficile, pour elle ? Combien elle a souffert ?
La gitane fit un pas vers Crimson, menaçante, tremblante.
- Tous les jours, je devais lui expliquer. Lui rappeler la situation. Lui demander d’arrêter de regarder par la fenêtre. Fermer les volets. Verrouiller la porte. Tous les trois jours, elle fuguait. Je devais constamment la ramener. J’ai failli… j’ai failli la rendre. A la pension. Je le voulais. Je n’arrivais plus à gérer ses angoisses.
En plus des miennes, pensa-t-elle sans le prononcer. La sbire reprit son souffle, après sa tirade, d’un souffle mêlé de sanglots et de douleur. Elle souffla, passa à nouveau une main sur sa figure, dégagea mécaniquement sa frange puis jeta un regard perdu au ciel, comme cherchant une quelconque aide.
- Vous étiez morte, souffla-t-elle. J’ai prié pour vous. J’ai organisé une cérémonie, pour Vulpix. Pour qu’elle le réalise.
Elle ferma les yeux pour chasser ses larmes, la regarda, brisée.
- Mais c’était un mensonge.
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Crimson A. Zimniakova
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Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Ven 11 Oct - 16:48
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
La situation avait prit une toute autre tournure en très peu de temps. Et Alyona n'y était pas préparée. L'image de Rafaël qui s'était forgée dans son esprit était celle d'une jeune femme forte, mais renfermée. Discrète, mais au fond très gentille. Le contraire même de ce que devait être un membre de la team Rocket. C'est ce qui avait toujours plu à l'ancienne sergente chez la brune, même si cela aurait pu être une simple façade, même si elle aurait pu être une toute autre personne que celle qu'elle paraissait être. Peut-être qu'Alyona s'était bercée d'illusions, peut-être qu'elle se fourvoyait totalement sur qui était Rafaël depuis le début, mais elle avait toujours cru qu'au moins une personne, celle qui était en sa présence en cet instant, n'était pas aussi mauvaise que les autres membre de cette organisation.
Pourtant, chaque mot prononcé par son interlocutrice lui faisait mal. Comme un coup de couteau en plein cœur. La blanche avait échappé à la mort à de nombreuses reprises, de justesse il y a presque un an, son bras gauche quelque peu amoché par sa brûlure étant là pour le lui rappeler. Et pourtant, oui, ce qui lui faisait le plus de mal était une douleur non pas physique, mais psychologique. Des mots, de simples mots. Simples pour la brune, peut-être. Extrêmement douloureux pour la blanche, absolument. Assez paradoxal pour une ancienne membre d'une organisation où avoir une bonne force mentale est primordial d'être blessée par des mots, mais telle était la réalité. En cet instant, du moins.
« Bien sûr, que j’en ai le droit ! Enfin ! Vous auriez dû m’en parler ! Vous auriez dû me prévenir, nous prévenir. Savez-vous combien ça a été difficile, pour elle ? Combien elle a souffert ? »
La policière ne répondit pas. Elle n'aurait pas vraiment pu se justifier. Enfin, si, elle pourrait. Ses raisons étaient selon elle légitimes, mais étaient de bien maigres excuses face à la colère de la brune. Crimson ne l'avait jamais vue et, honnêtement, aurait préféré ne jamais la voir ainsi. C'était toute une image qui s’effondrait. La jeune femme habituellement discrète faisait preuve d'une certaine violence lorsqu'elle s'ouvrait, et il était évident qu'il valait mieux ne pas l'énerver. Bien que ce n'était ici pas l'intention de base.
« Vous étiez morte. J’ai prié pour vous. J’ai organisé une cérémonie, pour Vulpix. Pour qu’elle le réalise. Mais c’était un mensonge. »
Exact. Un mensonge. C'est le résumé de la vie de l'ex-sergente depuis ses seize ans. Elle n'avait fait que se cacher derrière un pseudonyme, derrière une personnalité qui n'était pas la sienne. Elle fut la sbire, puis la sergente, froide, que personne ne pouvait apprécier, qui ne nouait aucun lien. Avec personne. Ce n'est qu'à ces mots qu'elle s'en rendit compte. Encore aujourd'hui, elle mentait. Mort ? Mensonge. Alyona Zimniakova ? Mensonge. Tentative de montrer qu'elle n'est pas blessée par les propos de la brune ? Mensonge.
Pourtant, depuis ces quelques années passées à Alera, une vérité s'était installée. Elle redoutait de devoir le prononcer à l'oral, encore plus à la personne concernée. Elle ne parlait que très peu à cœur ouvert, et même si le contexte ne s'y prêtait pas, elle préférait paraître déplacée que passer pour une menteuse.
« Tout n'était pas un mensonge. » Alyona, ou plutôt Aure, se redressa, se baissa un instant pour caresser la tête de la Goupix, avant de se relever pour revenir auprès de Rafaël. « Quand je te dis que je n'avais pas le choix que de passer pour morte, ce n'était pas un mensonge. Si on avait su que j'étais en vie, là, je me serais vraiment fait tuer. Quand j'ai dis que je te confiais Vulpix, ce n'était pas pour te faire encore plus de peine, c'est parce que j'avais confiance en toi, et je savais que tu saurais t'en occuper, aussi bien voir mieux que moi. »
Au fur et à mesure de ses paroles, la blanche avançait vers la sbire Rocket. Son cœur se mit à battre de plus en plus rapidement, chose qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Elle ne voulait pas laisser à la sbire le temps de se sauver, alors elle marcha assez vite en sa direction pour finalement la prendre dans ses bras. De nouveau.
« Et quand j'ai dis que je t'aimais, je n'ai pas menti non plus. » dit-elle, à plus faible volume, en serrant la brune contre elle, tandis que son cœur battait la chamade. Première fois depuis Aaron qu'elle déclarait à cœur ouvert quelque chose de la sorte. « Alors, Rafaël, tu peux m'en vouloir. Me haïr. Me rejeter de tout ton être si tu le souhaites. Mais ne crois pas une seule seconde que je t'ai menti sans raison. Tu es la seule personne à qui j'ai pu me confier depuis des années. Tu es celle qui en sait le plus sur moi, et en qui j'ai le plus confiance. Bien sûr tu ne sais pas tout, mais ça viendra, si tu m'en laisse le temps. Si tu veux bien m'en laisser le temps. »
Codage par Libella sur Graphiorum
Rafaël B. Roen
REGION : Hoenn POKÉBALL LANCÉES : 1020 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014
Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Lun 25 Nov - 14:45
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
L’explosion avait pris la forme d’un cri, de plusieurs cris, tant l’incompréhension et la douleur de Rafaël étaient grandes. Crimson ignorait le choc, la douleur, la reconstruction que la renarde et la gitane avaient ressentis, tentés. Elle ignorait les soirs de colère, les crises de nerfs, les fugues à répétition. C’était de là que venait la colère de Rafaël. La sensation de trahison qui lui serrait la gorge. Comme si on s’était moqué d’elle.
Combien de fois avait-elle répété à Neel qu’il se trompait, que Crimson n’avait pas pu faire ça ? Combien de fois le ton était-il monté, les portes avaient-elles claquées ? Jusqu’à ce que les preuves soient assez nombreuses pour que le doute ne soit plus. Trahison.
« Tout n'était pas un mensonge. »
La jeune sbire secoua la tête, tandis que les larmes roulaient le long de ses joues. Comment pouvait-elle prononcer ces mots, après tout ça ? Rafaël avait perdu confiance, une fois de plus.
Mais à présent, Crimson s’ouvrait. Tout ce qu’elle ne lui avait jamais dit, elle le libérait maintenant, comme si à son tour quelque chose éclatait. Les mots trop longtemps retenus sortaient. Elle lui expliqua, tout en se rapprochant d’elle, qu’elle n’avait pas eu le choix. Que sa vie était en danger. Que ça avait elle, ou eux. Qu’elle avait dû disparaître, dans le plus profond silence. Que Vulpix avait été un appel à l’aide, un don de confiance. Cela, Rafaël n’en avait jamais douté. Mais le reste, elle l’ignorait. Elle n’avait rien vu.
- Mais, pourquoi…
Souffla la voix de Rafaël, plus faible, avant que les bras de Crimson ne l’emprisonnent solidement.
« Et quand j'ai dit que je t'aimais, je n'ai pas menti non plus. »
La gitane écarquilla les yeux, tandis que les mots résonnaient en elle, prenaient sens, lentement, avec une infime part de déni qui se révélait subtilement, douloureusement, comme un serpent remontant à la surface et piquant là où c’était le plus douloureux, le coeur. Avec une voix qui lui soufflait, vicieuse, qu’elle l’avait vu, qu’elle n’avait pu que le voir, mais qu’elle ne l’avait jamais écouté. Que répondre à cela ? Les larmes roulèrent le long des joues de la brune, dont le coeur se compressait douloureusement. Elle le sentait si rarement, cet organe bien caché à double tour, qu’elle ne savait si c’était de soulagement ou de douleur. Elle sanglota.
Alors, tandis que Crimson continuait de parler, de mettre du baume sur ses plaies rouvertes, Rafaël ferma les yeux et se laissa panser. Dans les bras de l’ex-Sergente, leurs coeurs s'accommodant sur le même rythme, la gitane se laissa aller et posa la tête contre son épaule quelques instants. Elle acceptait ses explications. Elle comprenait. Seule la marque de la trahison resterait et mettrait du temps à partir, jour après jour. La douleur s’effacerait. La gitane savait qu’elle pouvait passer au-dessus de ça, maintenant qu’elle savait. Qu’elle comprenait.
Après de longues minutes, avec une infinie douceur, Rafaël s’extirpa des bras de la jeune femme. Les larmes avaient laissé des sillons sur ses joues pâles, ses yeux gris étaient rougis, cernés. Elle passa une main sur son visage pour frotter tout ça.
- Marchons… j’ai besoin de marcher.
Elle l’invitait à la suivre et ne lui fermait pas la porte. À leurs pieds, Vulpix les regarda tour à tour, soudainement partagée, puis elle lança un petit cri joyeux et leur emboîta le pas. Elle était l’être qui les unissait, à présent. Rafaël regarda la blanche.
- Vous devez m’expliquer. Tout me raconter. Ven… viens, je connais un endroit tranquille.
D'autres Rockets sortiraient des locaux, à cette heure. Rafaël prit sa situation très au sérieux et préféra la mener ailleurs, en bordure de la ville. Elles trouveraient un café discret, un parc silencieux, qu'importe, un lieu qui permettraient de réchauffer les coeurs et de délier les langues.
Codage par Libella sur Graphiorum
Crimson A. Zimniakova
REGION : Kanto POKÉBALL LANCÉES : 60 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 05/04/2019
Sujet: Re: Je t'attends || Ft. Rafaël Lun 25 Nov - 23:04
Tous ces gens qui passent autour de moi, dans la ville, ces gens qui courent et qui marchent au pas. Où vont-ils ?
Crimson. La sergente froide. Distante. Agressive. C'était en tout cas l'image qu'elle s'était forgée au sein de la team. Une personnalité qu'elle s'était forcée à avoir. Ce milieu n'avait aucune pitié pour les faibles, ses premières années, ses premières sanctions et blessures, lui avaient bien fait comprendre. C'est la personne qu'elle était avant. Celle qui était morte il y a un an. Depuis, elle était, avouons-le, perdue. Après tant d'années passées en adoptant une fausse personnalité, comment retrouver la vraie ? Encore maintenant, le premier regard qu'elle avait lancé à Rafaël lui avait semblé être ce regard froid. Peut-être avait-il été différent. Plus gentil. Mais elle n'en eut pas l'impression. Mais cette étreinte, la blanche serrant contre elle la jeune femme qui était autrefois sous ses ordre, n'était-elle pas un reflet de sa vraie personnalité ? Une personne plus douce qu'elle n'y paraît ?
Elle n'avait plus de raisons de se forcer. Mais le fait de se retrouver perdue sans savoir comment elle était vraiment l'effrayait. Peut-être même plus que quand elle se retrouva contre son gré au sein de la team Rocket. Ce n'était pas le moment de penser à tout ça, absolument pas, même. Mais comment montrer à Rafaël qui elle était si elle ne le savait pas elle-même ? Cette question la tourmentait, et ce n'est que lorsque la brune laissa sa tête tomber délicatement sur son épaule qu'Alyona revint à la réalité. Peu de temps après avoir avoué ses sentiments, cela aurait pu être considéré comme une réponse, connaissant la difficulté qu'a la gitane à parler à cœur ouvert, mais l'ex-sergente savait bien que le moment n'était pas à cela, et qu'il ne valait mieux pas le considérer comme tel. Quelques instants seulement, qui avaient permis à la blanche de reprendre une respiration normale, avant que la brune ne s'éloigne doucement. Cela fut court, du moins elle en eut l'impression malgré les longues minutes qui passèrent en réalité, mais apaisa grandement Crimson. Les contacts humains, elle n'en avait plus l'habitude depuis fort longtemps.
« Marchons… j’ai besoin de marcher. »
La blanche regarda la brune s'éloigner doucement, hochant la tête. Oui. Même si leur relation, bien qu'ayant toujours été plus ou moins distante, ne soit plus la même qu'avant, il était de la responsabilité de l'ex-Rocket de la conserver, de la réparer. Et puisque Rafaël n'y était pas hostile, les choses devraient se faire. Lentement mais sûrement.
« Vous devez m’expliquer. Tout me raconter. Ven… viens, je connais un endroit tranquille. »
Voyant que la brune commença à marcher, Alyona s'abaissa, afin de prendre Vulpix dans son bras droit, laquelle semblait vraiment heureuse de retrouver sa dresseuse après un an d'absence, passant sa langue de long en large de sa joue. Ceci fait, elle vint à la gauche de Rafaël, adaptant son allure à la sienne.
Quelques minutes passèrent, tandis que le silence entre les deux femmes laissait entendre les quelques bruits de la capitale de nuit. Voitures, klaxons, quelques cris de jeunes gens faisant la fête sur les terrasses des bars. C'est finalement Crimson qui rompit le silence, tandis qu'elles s'éloignaient lentement mais sûrement du nouveau QG Rocket.
« Rafaël ? » demanda t'elle. Lorsqu'elle croisa le regard de la brune, ses yeux descendirent en direction de sa main droite, libre. Comme pour faire comprendre à la gitane qu'elle voulait tenir la sienne. En fait, oui. C'était totalement le cas. « Je pense que ça devrait m'aider. A parler. »