Quand on demande aux habitants de Port Yoneuve de décrire le physique de Timothy, une phrase ressort toujours : « Ses yeux bleus ». Effectivement, les prunelles bleues azurs de Timothy transpercent de part en part quiconque le fixe. Le fait que ses yeux en amandes soient petits et entourés de cils noirs interpelle de suite, bien plus que ses tatouages et ses piercings. Ce regard est surligné de deux sourcils noirs fins et longs, assez bas, qui rajoutent une certaine dureté à son expression. Ses cheveux, toujours coupés courts, sont noirs mais possèdent également des reflets bleu corbeau lorsque le soleil s’y glisse. Deux anneaux en or décorent chacune de ses oreilles, à la manière des anneaux sur les cornes des Frisons. Le nez de Timothy est d’une taille normale, ni trop grand, ni trop petit. Mais c’est son sourire qui offre de la douceur dans ce visage dur : lorsqu’il sourit, qu’il rit, qu’il grimace, deux grandes fossettes viennent lui creuser les joues.  Niveau taille, il dépasse les 180 centimètres et sa musculature a évolué au fur et à mesure de l’agrandissement de son élevage, car pour maitriser des Frisons, il faut beau-coup de force.

La télé grésillait comme à son habitude les jours d’orages. Mais aujourd’hui, Timothy et sa mère était bien plus inquiet qu’à leur habitude. Ils guettaient en vain le journal télévisé local car un typhon venait de s’abattre au large.
« Est-ce que papa va bien ? »
Inna, sa maman, resta silencieuse et fronça les sourcils. D’un coup sec, elle tapa sur le coté de la télé qui émit un son creux, puis elle s’effondra à genoux. De grands sanglots la secouaient et Timothy ne comprenait pas ce qu’il se passait. L’image à la télé se fit plus nette :
« Le typhon à été extrêmement violent, annonça la présentatrice tandis que des images de bateaux en périls apparaissaient à l’écran. Des pêcheurs, surpris par les vagues meurtrières, ont été portés disparus et des corps ont été repêchés. Certaines fortifications ont cédées, beaucoup de travaux sont à prévoir.»
Les lèvres de Timothy s’entrouvrirent lentement et un souffle rauque s’échappa de celles-ci. Il plaqua ses mains sur son visage et explosa en pleure. Son père, pécheur, venait de périr en mer. Le deuil, du haut de ses sept ans, fut dur à porter. Son père était un homme vaillant, fort et brave mais il était heureusement mort là où il aimait être : sur l’océan. Alors Tim et sa maman se sont serrés les coudes afin de rester soudés à travers les épreuves de la vie.
Ils n’ont jamais quitté Port Yoneuve, lieu où le monde circule, où les activités vont bon train. Inna s’occupait d’une garderie pour Pokémon et allait de temps en temps vendre ses concoctions spéciales Pokémons au marché. C’était une maman aimable, attentive et douce, qui donnait tout son amour possible pour combler le vide paternel dans le cœur de Tim. Lui, avec le temps, s’est assombrit. Il aimait aller saluer son père au loin et pêcher des Krabby les pieds dans l’eau. Mais désormais, il quittait l’école et fonçait se réfugier dans sa chambre sans adresser un mot à sa maman. Puis, un jour, elle vint toquer à sa porte :
« Tim, viens, j’ai quelque chose pour toi. »
La mine sombre, le petit garçon descendit les escaliers et suivit sa mère jusqu’à la maisonnette qui lui servait de lieu de travail.