Sujet: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 13:16
Neal Aster
Pranksters are uncool ! Except for the fabulous person I am, of course.
ID. CARD _________________________ Anecdotes
Surnom(s): Neal Aster en est déjà un, voyons ! ♦ Âge: Inconnu. Il a l'air jeune, peut-être encore mineur, mais difficile de déterminer son âge exact. ♦ Date de naissance: 15 août. C'est la seule chose qu'il révèle, il faut bien qu'on le lui souhaite, après tout ♥ ♦ Ville de naissance: Phénacit ♦ Orientation sexuelle: "J'suis pas intéressé par ton joli visage de Groret, désolé ♥" ♦ Métier, statut: Apprenti pâtissier. Même si on le considère souvent comme, je cite, un "emmerdeur professionnel" ♦ Signe particulier: Vous vous souviendrez de ce petit ricanement aigu, croyez-moi. ♦ Région: Rhode ♦ Groupe: Citoyens ♦
- Il est claustrophobe et le noir lestresse légèrement, raison pour laquelle il est plus sérieux la nuit. Enfin, sérieux est un bien grand mot avec Neal...
- Il est très mal à l'aise avec Kafka, son Mime Jr. Celui-ci, par sa nature de mime, imite son attitude. Ce qui est loin de le flatter, au contraire, ça le rend mal à l'aise... le Pokémon en est triste, mais ne s'exprimant que par mimiques, Neal est incapable de le percevoir.
- Son Psykokwak migraineux, Nietzche, a gardé des séquelles de sa vie en tant qu'Obscur. Il a toujours un regard laconique et semble adorer faire ce qui ressemble à des plaintes.
- Jung, son Jungko, est encore Obscur. Il ne ressent donc pas la moindre émotion, et obéit comme une poupée. A moins que...
- Neal peut jouer de tout à l'harmonica, même du classique. Respect, vous savez pas le faire, vous, hein ? Oh, et il siffle comme un dieu aussi. Eh ouais.
- Il note ses pensées, ses théories, et les secrets qu'il apprend dans un carnet, et ce depuis toujours. L'ancien n'est plus en sa possession, mais il en a acheté un autre. Si une page venait à se retrouver dans la nature, ou qu'il se le faisait voler... non, mieux vaut ne pas imaginer.
- Il a une voix d'adolescent douce et légèrement grave, un délice pour l'ouïe... et un rire aigu et insupportable, une horreur aux oreilles. Il n'est pas très doué en chant, d'ailleurs.
- Ayant vécu dans un désert tout moche, il adore l'eau, la mer, ce genre de choses. C'est aussi son type préféré après le type Fée, et il a toujours un pistolet à eau en plastique sur lui. En revanche, il nage aussi bien qu'une enclume.
- Si il n'est pas un as en dessin, les croquis dans son cahier sont d'un niveau tout à fait correct.
- Il se moque totalement que les gens soient dans une Team, même le groupe Ombre ! Quoiqu'il est "un peu" plus méchant avec ceux-là. En revanche, il est très méfiant envers les journalistes et les fouineurs. Ironiquement, lui-même est un Fouinar en puissance, et ce métier lui conviendrait très bien.
- Il raffole des sucreries, évidemment, même si il trouve celles d'Alera immondes pour certaines. Ses gâteaux s'apparentent à des pâtisseries orientales. Leur exotisme ferait fondre n'importe qui... selon Neal lui-même, et ce n'est pas une source sûre.
- Il regarde beaucoup la télévision, mais aime aussi beaucoup lire. Il lit souvent des ouvrages sur la philosophie, parfois même la mythologie, même si il affirme, je cite, que ce ne sont "que des conneries".
- Il lit aussi souvent des policiers. Tout ce qui touche au monde de la police l'a toujours fasciné et il n'est pas rare qu'il aille narguer les flics, ou leur donner des infos plus ou moins vraies ou importantes... idem pour les Teams, d'ailleurs !
- Il tient énormément à ses bandanas. Son vêtement fétiche, m'voyez. Surtout le vert, puisque c'est sa couleur préférée. Celui-ci porte les initiales "C.J" d'ailleurs...
- Il adapte son vocabulaire selon l'air qu'il veut se donner. Un parler soutenu est de mise si on veut snober les gens ! Mais généralement, il utilise des mots assez simples et des jurons assez fantaisistes, gentiment enseignés par son mentor, Smirnoff.
- Il surkiffe le café au lait, le thé au lait, le lait, c'est sa drogue.
- Il se lève très tôt mais il est souvent crevé le matin. Il baille donc souvent - même si ça peut aussi être un moyen de vous faire comprendre que vous l'ennuyez, avec toute la politesse du monde évidemment.
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You look like a stupid Ranger
Des habits d'enfant, un air juvénile, de grosses ranger blanches, un short vert, des gants noirs et blancs en solide cuir d'Ecremeuh, ... On dirait un scout, ou un Ranger, pour ceux qui ne respectent pas vraiment cette noble profession. Et il aurait pu en être un, d'ailleurs. Cependant, force est d'admettre que posséder un Pokémon torturé et sans émotions ne lui vaudrait pas les faveurs du boss dans une base Ranger. Mais revenons au sujet, voulez-vous ? Une peau assez pâle, car il a longtemps vécu enfermé, un bandana jaune au poignet et un vert au cou, une veste d'un orange assez audacieux, voilà les détails qui marquent le plus en le voyant. Parfois il porte un haut blanc, plus formel, lorsqu'il est à la pâtisserie, mais disons-le tout de suite, il n'y est jamais. Quel âge peut-il avoir ? Il s'habille comme un enfant, pourtant il pourrait très bien être plus âgé. Sa voix grave et douce part dans d'insupportables aigus par moments, la voix d'un enfant farceur de cinq ans. Non, cet individu est un vrai mystère. Un OVNI. Et encore, pour l'instant, il n'a fait que rire de vous. Lorsqu'il ouvrira vraiment la bouche, ce sera pire. Mais d'abord, faisons une liste de ses qualités physiques – un peu plus nombreuses que celles psychologique, ce qui, ahem, n'est pas difficile. Malgré son stil vestimentaire assez original, il a de jolis cheveux blancs comme la neige, de grands yeux de jade, un nez bien dessiné, et je sais que vous avez envie d'embrasser ces lèvres roses – je plaisante, je plaisante. Il est plutôt chou, à dire vrai, du moins selon la plupart des gens qui l'ont croisé sans lui parler. Oh, il n'est pas exceptionnel, et ce n'est pas sa beauté n'est pas ce qui marque le plus chez lui. Disons plutôt sa langue de Séviper… mais on garde ça pour plus tard. En attendant, laissez-lui vous siffler un petit air… ou per-siffler, pour reprendre un de ses jeux de mots préférés.
A Shadow haunts me…
Il est encore jeune, mais il aura beaucoup vécu... Peut-être même trop, si seulement il n'était pas constamment joyeux. Mais cette joie de vivre cruelle qu'il affiche est bien différente de celle qu'il avait, enfant... Tout était noté dans un carnet, toute sa vie. Mais ce carnet est introuvable. Il en a un autre, désormais, mais il ne contient pas tous ses souvenirs. Il préfère oublier.
On peut tous se vanter de sa région d'origine. Un lieu ancien, très axé sur la tradition, beau, riche, ou ayant une histoire extraordinaire. N'importe quel Sinnohite, par exemple, aurait pu se vanter d'être originaire d'une terre marquée par les légendes et bénie des dieux, quel que soit le patelin qui aura vu sa naissance. Les habitants de Rhode, eux, pouvaient difficilement se réjouir de leurs origines, ayant vu le jour dans un désert morbide, pauvre au possible, et baigné dans le crime depuis des années.
Neal, lui, avait vu le jour dans la ville représentant le moins cette pauvreté extrême. C'était même l'exact opposé. Il vivait à Phénacit, la magnifique cité aux cascades, une vraie oasis au milieu des dunes de sable. Ses parents ? Il en avait, bien sûr. Sa mère, chirurgien, était tombée sous le charme de l'homme qui deviendrait plus tard l'adjoint au maire. Tous deux formaient un beau couple, le genre de personnes aimables, courtoises et simples malgré une vie confortable. Neal naquit bien vite de leur mariage, et mena une enfance qu'on pourrait qualifier de... très heureuse. Il n'avait pas le moindre souci, durant sa jeunesse. Au contraire, avec une famille aimante, et une bonne situation financière, il pouvait mener une existence tranquille. A l'époque, il était un enfant agité, pas vraiment bavard, mais ne pouvant pas rester en place. Quelques amis enjolivaient sa petite existence. Un très malin, l'autre très doué en combat Pokémon, une autre très mignonne. Des archétypes sur pattes dont il ne se souvient pas du nom, ou même du visage. Ils ont tous disparu de sa vie, brusquement.
Il eut une excellente éducation. Normal, Phénacit était le berceau de nombre grands scientifiques, la plupart ayant tourné mal malheureusement, et de dresseurs prometteurs. Si il n'avait pas encore de Pokémon à l'époque, ces créatures l'intéressaient énormément. Comme tous les gosses. Tous ces enfants qui rêvaient d'être comme Justin, le meilleur dresseur de la ville, comme tous ces enfants qui aimeraient voir le monde du haut du Mont Bataille. Etre au-dessus de tout, comme un oiseau survolant la région... ou peut-être un bateau survolant la région ? Mais ça, on y reviendra plus tard.
Pour faire bref, Neal était un gosse de bonne famille comme il en existait tant ici, dans la cité artificielle et récente. Mais évidemment, ça ne pouvait pas durer éternellement. Sinon, il n'y aurait pas d'histoire. Ni de Neal.
Un jour, son père devint adjoint au maire, comme dit précédemment, le précédent ayant eu un accident. C'était une fierté que d'être à ce poste, ainsi la petite famille se réjouissait de la nouvelle. Et papa se débrouillait à merveille. Il rentrait très tard le soir, ce qui ne manquait pas d'attrister le reste de sa famille... mais aux yeux de l'enfant aux cheveux blancs, les adultes étaient forts, invincibles même, souverains. Son cher père faisait ça pour leur bien à tous, c'était d'ailleurs ce que maman répétait toujours. Au bout de quelques mois, il s'habitua à ce train de vie. Il n'y avait pas de quoi pleurer, au contraire. Ils avaient réussi à acheter une grande maison dans un quartier plus riche de Phénacit. Le jour où il y était entré pour la première fois, Neal avait couru dans tous les sens, impressionné par la taille des lieux. Son nouveau chez lui. Si il suffisait de se coucher tard pour obtenir une si belle habitation, alors lui rêvait de devenir comme son père... Ah ! Si seulement tout était aussi simple.
Dix ans. L'âge durant lequel des enfants par milliers quittaient leur foyer pour connaitre des aventures qu'ils raconteraient sans doute bientôt à leurs enfants, avant que ceux-ci ne s'en aillent découvrir le monde. On se souvient tous de cette fatidique année. Neal ne fait pas exception à la règle. Oh, il se souvient très bien de tout. Dans les moindres détails, même si il refuse de se l'admettre.
Un nouveau maire avait été élu, fils du précédent. Nestor était son nom. Au départ, Neal le trouvait affreusement sympathique. Un sourire rieur, une silhouette ronde et amusante, il lui rappelait son sympathique grand-père, qu'il allait parfois voir à Samaragd. Alors chaque fois qu'il le pouvait, il se rendait dans sa demeure, où il discutait fréquemment avec Papa, une flûte de champagne puant à la main. Lui avait tenté d'en boire un jour, mais détesta l'expérience. Si bien qu'il ne porta plus jamais les lèvres à un verre d'alcool. Etonnant, n'est-ce pas ? Ces rires étranges et ces dialogues bizarres sont pourtant prononcés par un homme parfaitement sobre... c'est dommage n'empêche, "j'suis bourré" aurait pu constituer une excuse légitime à sa façon d'agir.
On le traitait toujours bien là-bas. Puis, son père commença à le dissuader de venir. Lui et Monsieur le Maire parlaient de sujets important qu'il ne devait pas perturber avec ses plaisanteries. De toute manière, tout cela ne l'intéresserait probablement pas. Il ferait mieux de rentrer, si Maman était déjà à la maison, ou de jouer un peu dehors avec sa bande d'amis.
Quelle bonne blague.
On lui avait annoncé la mort de son père de manière froide, brusque. Brisant en miettes son innocence. On avait rapidement ajouté qu'il avait été assassiné, quoiqu'on ignorait qui était le coupable. Le policier aux traits fatigués avait conclu que les forces de l'ordre feraient de leur mieux pour retrouver le criminel, même si il ne fallait pas se faire de faux espoirs. Combien y avait-il de flics dans cette région, après tout ? Cinq, tout au plus ? Quel qu'il fût, leur nombre était ridicule. Et le taux de voyous, d'assassins ou de simples emmerdeurs était tellement conséquent qu'attraper ne serait-ce que l'un d'entre eux ne constituerait pas même une victoire.
Il se souvenait de l'enterrement. Finir sa vie sous une terre aride et stérile était plus triste encore que d'être englouti sous une terre certes humide, voire boueuse, mais laissant des jolies fleurs pousser près de la pierre tombale. Ce jour-là n'était que sécheresse, cette sempiternelle sécheresse qui faisait disparaitre, comme par magie, toute trace d'eau à l'exception de celle des cascades si fausses de Phénacit, jusqu'aux larmes des invités présents. Neal avait vu le regard vide, indéchiffrable effrayant de sa mère, mais s'en détourna vite. Tout le long de la cérémonie, il resta concentré sur le maire, venu spécialement pour l'occasion. Normal, Papa était un vieil ami du vieil homme. Il avait l'air si triste... mais si il avait pu se voir dans un miroir, Neal aurait remarqué que sa mine était similaire. Et bien plus sincère.
Au lieu de se morfondre avec de faux espoirs de retrouver son père un jour, comme nombre de gamins auxquels on avait raconté que leurs défunts proches étaient partis très loin, ou allés au ciel, Neal ne se laissait pas abattre et, malgré sa douleur, décida d'aider les policiers à faire leur enquête. Du moins... il le faisait à sa façon. L'enfant aux yeux de jade suivait ainsi constamment les forces de l'ordre, leur répétant qu'ils devaient retrouver celui qui avait tué son père. Il ne recherchait même pas la vengeance, même si une punition serait dûment méritée selon lui. Non, il voulait juste savoir pourquoi on avait tué un homme aussi doux et gentil, pourquoi on avait décidé de faire souffrir sa famille. Il voulait voir un méchant, pas comme la canaille qu'on voyait dans les rues des villes plus pauvres, mais un vrai, comme dans les livres qu'il dévorait. Alors il cherchait partout, des indices, des petits bouts de phrases, allait chercher dans les coins les plus improbables. Au final, cette recherche assidue devint un petit passe-temps qu'il effectuait lorsqu'il s'ennuyait. Il fit son deuil, lentement et non sans peine, mais il y parvint. Il avait pris goût à ces petites enquêtes, qui lui permettaient de tout savoir sur ses voisins et les gens les plus notables de la ville. Anecdotes qu'il répétait au principal concerné dès qu'il en avait l'occasion, un sourire taquin sur le visage. Ce genre d'attitude ne pouvait pas lui poser de problème, n'est-ce pas ?
Mais un jour, quelques mois seulement après la mort de son père, Neal vit Maman emballer des cartons, qui remplissaient la maison, une mine angoissée tordant ses traits. Lui ne comprenait pas. Elle avait commandé plein de trucs ? Non. Il n'était pas idiot. Elle préparait ses affaires. Leurs affaires, les meubles, les bibelots, tout ce qui pouvait être sauvé. Il avait déjà vu cela, lors de leur déménagement. Mais cette fois-ci, un mauvais pressentiment lui disait qu'ils n'iraient pas vivre dans une maison plus grande, plus belle... au contraire.
"Où on va ?"
Elle avait répondu qu'ils se rendaient à Suerebe. Une ville bien plus au Sud, près de Pyrite. Sur le coup, la nouvelle choqua Neal. Il ne reverrait plus jamais ses amis ? Ou alors très rarement ? Et les cascades de Phénacit, ses eaux limpides, l'office du maire dans lequel il n'avait plus jamais eu l'occasion de revenir depuis la mort de Papa, tous ses souvenirs, devait-il les abandonner ? Il crut qu'elle le rassurerait, mais dès qu'il avait mentionné Nestor, elle redevint sèche, amère. Disant qu'il était trop jeune pour comprendre, et qu'il valait mieux qu'ils la suive sans poser de questions. Maman, elle était douce et calme habitude, avait un sang-froid d'acier. Et cette attitude le blessa profondément.
Ce ne fut que quelques années après qu'il réalisa quels éléments étaient à l'origine de son agressivité. Le prêt de leur seconde demeure de Phénacit, encore loin d'être remboursé. La mort de son mari, ses problèmes avec la justice liés au travail épuisant qu'elle venait de perdre. Encore aujourd'hui il se demande si les problèmes qu'avaient connus ses parents n'avaient pas pour source une seule et même personne... aux objectifs clairs. Ou si lui, et son habitude de fouiner là où il ne le devrait pas, étaient en cause. Allez savoir. Ca fait tellement longtemps qu'il n'a plus vu cette femme qu'il n'est sûr de rien. Maintenant, à dire vrai... il s'en moque pas mal.
Ils avaient voyagé ensemble dans le camion de déménagement, comme des fugitifs, non, comme de simples meubles. La femme aux cheveux blonds l'avait serré dans ses bras, gardé contre elle, et tous deux étaient recouverts de la même couverture, une couverture verte, la même couleur que ses yeux, ou que son bandana. En repensant à sa vie après ce deuxième déménagement, il remet instinctivement ledit bandana sur son visage, de sorte à ce qu'il recouvre son nez et sa bouche. A ce moment, il quittait la belle, magnifique Phénacit, ses pierres claires, son excellente école, ses habitants sympathiques – ou du moins ayant l'air de l'être – sa richesse, ses fontaines, et surtout, sa lumière... pour se retrouver dans une ville noire, là où se réunissaient tous les déchets de l'humanité, pauvres, misérables même, criminels, exilés. Elle était située sous terre, en-dessous de Pyrite, ville certes tristement connue, mais n'acceptant même pas de les héberger. Non, eux, ils étaient enterrés. Qu'on n'en entende plus parler, plus jamais, de ces personnes si pitoyables.
Naturellement, Neal ne s'était absolument pas intégré ici. Au contraire, son arrivée à Suerebe avait été un véritable enfer. Ici tout était noir, noir comme le charbon des mines qui l'étouffait. Les néons l'aveuglaient, et le ciel n'était plus qu'un mince trait bleu inaccessible. Les gens, les Pokémon étaient dangereux. Il fallait faire attention à ses arrières, à bien refermer la porte, à ne jamais laisser apparaitre le moindre signe de richesse. De toute manière, ils avaient tout perdu. Ils se contentaient de conserves immondes, de nourriture de la plus basse qualité possible. Avant, il mangeait de la viande, de la vraie, fumante et appétissante. Désormais... tous ces bons souvenirs étaient loin, bien loin. Sa mère était de moins en moins présente. Il la rassurait, il disait qu'il l'aimait et que tout irait bien. Ses premiers mensonges n'étaient pas blessants, au contraire... Cependant, force est d'admettre qu'il ne croyait pas lui-même à ce qu'il pouvait dire.
Etant donné les excellentes méthodes d'apprentissage qu'on lui avait enseignées à Phénacit, en plus de solides bases, il avait un niveau surprenant à l'école. Si on pouvait parler d'école. Un pauvre paumé sans diplômes tentait de surveiller les enfants dans une salle délabrée, enfants qui préféraient pour la plupart errer dans les rues, s'amuser, ne pas faire grand chose de constructif en somme. De toute manière, le seul métier légal qu'ils pouvaient espérer faire était celui de mineur, bien que certains auraient la chance de gérer l'herboristerie, voire de tenir le comptoir du sinistre Colosseum situé encore plus profond que la ville elle-même, ce lieu si sombre où les criminels les plus sombres organisaient des combats aux règles floues. Dans un sens, rester à traîner dehors, à rire des sans-abris, seuls êtres plus misérables encore qu'eux, préparait déjà leurs poumons au glorieux avenir qu'ils auraient, à trainer dans la poussière et la suie...
Oui, il était arrogant, orgueilleux même. Il voyait toute cette horreur autour de lui, et il avait peur de finir ainsi. Douillet, délicat, ou juste supérieur ? Peut-être les trois. Mais il s'en moquait, il avait peur, il voulait revoir le monde de lumière qu'il avait quitté, et ne plus revenir ici, jamais. Les espaces renfermés, comme le minuscule et étouffant espace habitable du ravin, une obscurité similaire à celle de Suerebe, tout cela le stresse désormais. Même si il n'en laisse rien paraitre.
Mais ce n'était rien qu'un gamin geignard à l'époque. Les choses sérieuses commençaient à peine - mais peut-on parler de sérieux en évoquant une immense et très, très mauvaise blague, comme la vie de "Neal" ?
Un de ces jours, le gouvernement de Rhode décida de pouvoir Suerebe d'un métro, de l'améliorer, de tout nettoyer, de rendre cette sinistre ville un minimum... présentable ? Suerebe restait Suerebe. Pauvre, cruelle, laide. Mais décente, au moins, pour une fois. La raison de cette soudaine opération était inconnue. Selon maman, le gouvernement installait plein de nouvelles choses, essayait d'améliorer la misérable vie des gens, et avaient enfin remarqué que Suerebe aussi avait besoin d'un peu d'attention. Neal avait onze ans à l'époque.
Ils avaient notamment installé des postes de télévision. Jamais le garçon aux cheveux blancs n'avait été aussi fasciné par un objet pourtant si banal. Tous les jours, à une heure aléatoire, elles s'allumaient, le jingle du fameux Journal de Suerebe retentissant dans toute la ville. Si, au départ, seuls quelques passants intrigués regardaient l'émission, au bout d'un moment, ils se bousculaient presque pour ne pas manquer une seule seconde du speech quotidien de Lady Venus. Une jeune présentatrice télé, arrivée récemment dans la ville à la demande de ses supérieurs, mais adorant apparemment déjà les lieux et ses habitants, auxquels elle aspirait à rendre le sourire, et évidemment à informer de la situation du monde extérieur, lequel était séparé des souterrains par un ascenseur toujours "en panne". Ici, les habitants riaient des légendaires, créatures infâmes qui ne les avaient jamais sortis de leur misère. Ils refusaient d'être des chiens à la botte d'une divinité, et pourtant ils restaient pendus aux lèvres de cette femme à la beauté exceptionnelle, une lueur d'espoir et d'innocence dans cet univers noir et cruel. Ils ne remarquèrent pas tout de suite que leur vie tournait autour de Venus, que peu à peu ses discours étaient remplacés par des caprices ou des demandes mystérieuses aussitôt exécutées. Nan, ici, on ne vénérait pas les dieux, on était si perdu dans la vie qu'on s'aplatissait aux pieds d'une quelconque personnalité charismatique et manipulatrice. Des chiens sauvages dressés par une parfaite inconnue. Elle aurait pu en faire une armée, si tels avaient été les ordres de ses supérieurs. Mais un simple culte de la personnalité suffirait. C'était déjà délicieusement diabolique, et puis, l'essentiel était d'éviter toute rébellion dans ce lieu si stratégique qu'était Suerebe...
Neal devait bien l'admettre ; il avait été un des premiers à adorer cette femme. Après tout, il n'était qu'un enfant idiot et désespéré, dont la mère n'était plus que l'ombre d'elle-même, et le père, un spectre planant au dessus de sa vie sans jamais l'affecter le moins du monde. Il était aisé et heureux, et avait tout perdu. Une personne riche venait effacer tous leurs soucis, les rassurer, leur vendre des rêves de richesse ? Un gamin aussi influençable, et naïf, ne pouvait qu'être séduit par ses discours. Ahah, quel abruti ! Il aurait pourtant dû se douter de quelque chose. Tout le monde aurait dû. Surtout depuis l'apparition de ces... "Pokémon Obscurs". On ne savait pas réellement d'où ils pouvaient venir. Le plus important était leur puissance, une puissance énorme, bien supérieure à celle des Pokémon normaux. De plus, ils étaient parfaitement obéissants, comme de gentils robots. Des poupées vivantes. Neal aimait bien cette comparaison, jouant occasionnellement avec des poupées étant enfant, lorsque personne ne regardait. Le concept était intelligent. Comme quoi, tout pouvait s'arranger, même lorsque la situation semblait désespérée...
Il avait commencé à retrouver sa joie de vivre. Enfin, à peu près. C'est fou l'adaptabilité dont peut faire preuve un être humain. Contrairement aux Pokémon, qui signalent aussitôt leurs blessures par la fuite ou l'attaque, ces créatures prennent un malin plaisir à oublier ce qu'ils subissent, à ranger leur petit malheur quotidien dans leur subconscient, occupant leur esprit avec autre chose, des idoles, des farces... Enfin, jusqu'à ce qu'ils finissent par craquer, brusquement. Mais on n'en est pas encore là, je vous rassure. Il ne manquerait plus que je vous fasse pleurer, pauvres choux !
Reprenons notre récit, voulez-vous ? Ce fut vers cette époque que la garde armée de Venus commença à s'installer. La pauvre femme était peut-être parano, après tout, ces ouvriers crasseux pourraient salir sa jolie robe – quoiqu'elle ne sortait pas assez souvent pour croiser en personne le moindre téléspectateur. Sauf que ces soldats si froids et sinistres ne ressemblaient pas exactement à la police qu'il avait connu un an plus tôt. Neal était plutôt intrigué par cette véritable armée, si sérieuse, si glaciale, comparée aux forces de l'ordres stressées et inefficaces de Phénacit... Il s'en approchait, parfois, malgré les interdictions de sa mère. Des amis, il en avait peu, ainsi il se retrouvait souvent à contempler, seul, l'allure stricte et mystérieuse des personnages en uniforme surveillant divers endroits de la ville. La ville était plus sûre, mais évidemment, ça n'empêchait pas le taux de criminalité d'être surélevé.
C'était un jour de... quelle saison ? Au fond de leur ravin, ils étaient incapables de déterminer jusqu'à la température qu'il faisait à l'extérieur... tout ce dont il se souvient est que la petite dictature de Venus était plus étouffante que jamais ce jour-ci. Il avait vu un adulte avec un bonnet, l'air un peu loubard, tenter de trafiquer la plateforme menant soit au Colosseum, soit au studios télé de la ville. Impossible de l'emprunter sans posséder un CD spécial. Eh oui, seule une minuscule partie de la ville était accessible à la populace, malgré l'espace déjà restreint et l'impossibilité légèrement suspecte de s'échapper. Curieux, Neal s'était approché, lui demandant comment il comptait s'y prendre. Mal lui en prit. Aussitôt, les soldats accoururent, le saisissant par les bras. Il poussa un cri de peur. Il n'avait rien fait, il était de leur côté et n'avait pas tenté de toucher à cette plateforme. Tout cela, il aurait pu le promettre, il l'aurait voulu... Mais aucun son ne s'échappa de sa bouche. Il avait été enfermé entre quatre murs, murs qu'il avait d'ailleurs vus de l'extérieur. Une décharge putride était installée dedans et impossible pour lui d'en échapper. Il avait un bandana noir à carreaux à l'époque. Et il le plaqua sur son nez de toutes ses forces pour ne pas vomir, quitte à ne plus pouvoir respirer.
Au bout d'un moment qui lui parut interminable, on vint le voir. Qui ? Il se présenta comme un scientifique travaillant dans un laboratoire non loin d'ici, et étant passé par là pour voir sa vieille amie, Venus. Il disait avoir été choqué par les traitements infligés à l'enfant, qui plus est, un garçon qui ne semblait ni stupide ni délinquant, contrairement à la plupart ici. Il lui posa quelques questions, son nom, son âge, où il avait vécu, affichant à chaque réponse une mine désolée. Il avait l'air gentil... et Neal lui faisait confiance, après tout, il connaissait bien l'idole de la ville. De toute manière, il aurait fait n'importe quoi pour sortir d'ici. Absolument n'importe quoi. Ainsi, l'homme proposa de l'aider. Il le rémunèrerait bien, pour peu qu'il accepte de l'aider. Le laboratoire manquait de jeunes recrues, et quelqu'un d'aussi intelligent que lui ne révèlerait probablement rien des petits secrets bien gardés par les scientifiques, mmh ?
Il suffisait de garder pour lui tous les détails scientifiques qu'il ne retiendrait probablement pas, pour mener une vie heureuse et paisible ? Si tel était le cas, Neal n'avait pas à hésiter. Il accepta sans broncher. Maman serait sûrement d'accord de toute manière. Elle savait aussi bien que lui qu'ils manquaient d'argent. Lui voulait faire comme ses parents autrefois, gagner sa vie, acheter une grande et belle maison, devenir important, faire quelque chose de prestigieux. Etre la crème de l'humanité, même si c'était un rêve égoïste et arrogant. Alors être un scientifique pour le gouvernement qui aidait Rhode à se relever de l'immense crise qui la traversait depuis sa création ? Ce n'était pas moins qu'être un super-héros à ses yeux.
Foolish dreams...
"Parfait alors. Viens, tu as l'air épuisé. Nous avons des salles de repos au labo, et on s'arrangera pour te donner un peu à boire et à manger. Ca me désole de voir des enfants aussi mal nourris..."
Le gamin aux cheveux blancs avait ainsi été emporté. Pour la première fois dans sa vie, il prit le métro. C'était impressionnant, dans le mauvais sens du terme. Le véhicule allait à une vitesse affolante dans les profondeurs noires et étroites du ravin. Il était bloqué dans un espace clos et noir. Comme dans une boîte. Il ne se sentait pas mieux qu'un mort dans son cercueil et, à dire vrai, la couleur de son visage se rapprochait effectivement de celle d'un cadavre. Si bien qu'il s'accrochait de toutes ses forces à la barre, et au bras de l'homme qui l'avait sauvé. Celui-ci se marrait, rire qui sous-entendait vaguement "mon dieu que les gosses sont cons et lourds". Mais ça, Neal ne pouvait pas le deviner.
Il se retrouva enfin dans un bâtiment à la propreté éclatante. Un lieu froid mais tellement plus chaleureux que Suerebe et ses ruelles sordides, Suerebe et ses criminels, Suerebe et l'absence quasi-totale de lumière. Il avait presque été aveuglé en entrant, et pourtant le bâtiment était peint en noir et peu éclairé. Il ne se sentait toujours pas tout à fait bien, mais il se débrouillait, à peu près... Après s'être remis de ce qui lui était arrivé, il commença à observer et écouter un peu tout ce qu'il pouvait, de sorte à mieux comprendre ce que faisait le laboratoire, et à mieux connaitre les scientifiques. Peine perdue ; ils étaient plusieurs dizaines, tous aussi froids à son égard les uns que les autres. On lui disait de dégager, et plusieurs d'entre eux cherchèrent même à le chasser à un moment donné. Mais l'homme vu un peu plus tôt, Lazare Landscape, l'avait heureusement tiré d'affaire. Selon lui, cet enfant pouvait être utile à l'avenir du Groupe Ombre, et il était hors de question de lui faire du mal. Si quelques scientifiques grognèrent, d'autres affichaient un étrange sourire entendu...
Le garçon aux yeux verts avait demandé ce qu'était le Groupe Ombre. Selon Lazare, il s'agissait d'une organisation top secrète du gouvernement, dans laquelle se trouvaient les plus grands scientifiques et personnalités de Rhode. En y repensant, il ne mentait pas tout à fait. La plupart étaient des génies ou des politiciens, voire des idoles corrompus jusqu'à la moelle. Et lui, Lazare, était un des fameux sergents de ce groupe. Un grade peu élevé, mais plus important que celui d'un vulgaire chien de garde comme ceux qui l'avaient vilement enfermé. Et ce serait lui qui, si il n'était pas trop occupé, son travail aussi bien au labo que sur le terrain étant très prenant, se chargerait de faire de Neal un bon Ombre.
Au départ, Neal devait simplement obéir sans poser de questions à ce que les divers personnages du labo demandaient. Puis, de temps en temps, Lazare venait, lorsqu'il en avait envie. Il n'avait jamais été très strict avec lui-même. En revanche, avec son "protégé"... Il se montrait bien plus exigeant. Neal, qui croyait que les Ombre étaient des bienfaiteurs philanthropes, déchanta vite. Cette organisation était pire encore que les tristement célèbres sectes et mafias, comme la Team Rocket dont on parlait souvent lorsqu'il vivait encore à Phénacit. Eux ne se basaient pas seulement sur une force brute. Non, c'était plus vicieux que cela. Ils bâtissaient une armée, un empire, et ce dans l'ombre... le nom de cette dictature en devenir avait été bien choisi malgré sa simplicité et son ridicule. La corruption, la soif de pouvoir et la manipulation incarnées. Quoique ce dernier point... Neal ne le réalisa pas tout de suite. Du moins, pas tout à fait.
Des agents lui avaient appris les bases de l’infiltration. Le but de ces missions lui parut flou au départ mais elles se révélèrent vite très intéressantes. Mentir sur son identité pour obtenir des informations avait quelque chose d’excitant. Au départ, le gamin n’allait au labo, une des bases du groupe Ombre, qu’en journée, au lieu d’aller en cours. Sa mère n’en savait rien. Il avait un peu peur de lui avouer quoi que ce soit et de toute manière Lazare avait déclaré qu’il ne ferait pas un bon agent à l’avenir, si il ne pouvait pas garder un simple secret. Le sergent agissait de manière étrange avec Neal. D’un côté, il était le seul à faire attention à son existence, mais de l’autre il lui inculquait une manière de penser très… spéciale, typiquement Ombre. Au cours de l’année qu’il passa à faire des petites missions, l’enfant commença à imiter les manières glaciales des autres membres de l’organisation. Ferme la et ne fais pas de sentiments, c’est tout ce qui compte.
Lazare était son seul ami dans la Team, et ce n’en était même pas un en réalité, puisque lui-même lui avait appris à ne faire confiance à personne, à rester constamment méfiant envers tous ceux qui tenteraient de tirer parti de lui. Lui voulait juste lui assurer un avenir dans l’organisation, mais ce ne serait peut-être pas le cas d’autres. Neal avait parfaitement retenu la leçon. Si bien qu’il finit par douter de son propre bienfaiteur, à un moment donné… mais ces pensées s’effacèrent vite le jour où le sergent lui offrit son premier Pokémon. Un Psykokwak, obscur évidemment. Neal ne lui avait pas donné de nom – il n’était qu’une arme, certes de valeur, mais sans âme. Un surnom affectueux était inutile.
A bout d’un petit moment, le sergent aux cheveux noirs l’avait prévenu qu’il était prêt pour accomplir une grande mission prévue depuis un petit moment ; infiltrer le repère de la Team Snatch, qui étaient certes parmi leurs alliés, mais sur lesquels il valait mieux garder un œil. A cet instant, Neal ne comprit pas exactement pourquoi on l’envoyait lui, et non n’importe quel sbire, mais il le saisirait bien assez tôt.
On l’avait emmené. Dans le désert, assez loin du repère pour qu’ils ne se fassent pas prendre. Et il avait dû marcher, longtemps, jusqu’à trouver, presque par hasard, le bâtiment. Un sbire surveillait l’entrée. Lorsque Neal s’approcha pour lui demander de l’eau, il lui rit au nez – il se croyait où, ce gosse ? Comme si ils allaient lui donner de quoi boire, dans un désert où de telles denrées étaient rares… Mais l’enfant ne se démonta pas et insista, disant qu’il ferait n’importe quoi en échange. C’était risqué, mais techniquement le meilleur moyen pour lui de rentrer dans la Team. Et il avait été chanceux. Le larbin était allé chercher son chef, Gonzague, pour lui en demander plus sur le sort de Neal. Lequel était impressionné par la carrure du boss. On aurait dit un Tauros. Une simple claque de sa part et le blanc finissait à l’hôpital. Mais, évidemment, il ne laissa rien paraître, ne fit pas la moindre remarque. Il n’était plus un gosse pleurnichard.
Une bande de voyous sans finesse comme la Team Snatch ne pouvait pas refuser une telle opportunité de rajouter un membre à ses rangs si peu remplis… même si il s’agissait d’un enfant. C’était ce qu’on lui avait dit…
Une violente explosion retentit.
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team Pokémon
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ton idole
Pseudo: J'ai oublié ♦ Âge: Error 404 age not found ♦ Pays: *met un béret sur la tête et une baguette sous le bras* ♦ Comment as-tu connu le forum ? A cause du monstre là ♦ Fréquence de connexion : Everyday I'm drinking~ ♦ Crédit de ton avatar: (mon husbando) Hope de FFXIII ♦ Double-compte ? Nope. ♦ Le mot de la fin: Back from the dead~ ♦
Dernière édition par Neal Aster le Jeu 18 Juin - 20:00, édité 11 fois
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Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 13:16
C.J
Beware the Jester~
ID. CARD _________________________ Anecdotes
Surnom(s): Neal Aster en est déjà un, voyons ! ♦ Âge: Inconnu. Il a l'air jeune, peut-être encore mineur, mais difficile de déterminer son âge exact. ♦ Date de naissance: 15 août. C'est la seule chose qu'il révèle, il faut bien qu'on le lui souhaite, après tout ♥ ♦ Ville de naissance: Phénacit ♦ Orientation sexuelle: "J'suis pas intéressé par ton joli visage de Groret, désolé ♥" ♦ Métier, statut: Apprenti pâtissier. Même si on le considère souvent comme, je cite, un "emmerdeur professionnel" ♦ Signe particulier: Vous vous souviendrez de ce petit ricanement aigu, croyez-moi. ♦ Région: Rhode ♦ Groupe: Citoyens ♦
- Il est claustrophobe et le noir lestresse légèrement, raison pour laquelle il est plus sérieux la nuit. Enfin, sérieux est un bien grand mot avec Neal...
- Il est très mal à l'aise avec Kafka, son Mime Jr. Celui-ci, par sa nature de mime, imite son attitude. Ce qui est loin de le flatter, au contraire, ça le rend mal à l'aise... le Pokémon en est triste, mais ne s'exprimant que par mimiques, Neal est incapable de le percevoir.
- Son Psykokwak migraineux, Nietzche, a gardé des séquelles de sa vie en tant qu'Obscur. Il a toujours un regard laconique et semble adorer faire ce qui ressemble à des plaintes.
- Jung, son Jungko, est encore Obscur. Il ne ressent donc pas la moindre émotion, et obéit comme une poupée. A moins que...
- Neal peut jouer de tout à l'harmonica, même du classique. Respect, vous savez pas le faire, vous, hein ? Oh, et il siffle comme un dieu aussi. Eh ouais.
- Il note ses pensées, ses théories, et les secrets qu'il apprend dans un carnet, et ce depuis toujours. L'ancien n'est plus en sa possession, mais il en a acheté un autre. Si une page venait à se retrouver dans la nature, ou qu'il se le faisait voler... non, mieux vaut ne pas imaginer.
- Il a une voix d'adolescent douce et légèrement grave, un délice pour l'ouïe... et un rire aigu et insupportable, une horreur aux oreilles. Il n'est pas très doué en chant, d'ailleurs.
- Ayant vécu dans un désert tout moche, il adore l'eau, la mer, ce genre de choses. C'est aussi son type préféré après le type Fée, et il a toujours un pistolet à eau en plastique sur lui. En revanche, il nage aussi bien qu'une enclume.
- Si il n'est pas un as en dessin, les croquis dans son cahier sont d'un niveau tout à fait correct.
- Il se moque totalement que les gens soient dans une Team, même le groupe Ombre ! Quoiqu'il est "un peu" plus méchant avec ceux-là. En revanche, il est très méfiant envers les journalistes et les fouineurs. Ironiquement, lui-même est un Fouinar en puissance, et ce métier lui conviendrait très bien.
- Il raffole des sucreries, évidemment, même si il trouve celles d'Alera immondes pour certaines. Ses gâteaux s'apparentent à des pâtisseries orientales. Leur exotisme ferait fondre n'importe qui... selon Neal lui-même, et ce n'est pas une source sûre.
- Il regarde beaucoup la télévision, mais aime aussi beaucoup lire. Il lit souvent des ouvrages sur la philosophie, parfois même la mythologie, même si il affirme, je cite, que ce ne sont "que des conneries".
- Il lit aussi souvent des policiers. Tout ce qui touche au monde de la police l'a toujours fasciné et il n'est pas rare qu'il aille narguer les flics, ou leur donner des infos plus ou moins vraies ou importantes... idem pour les Teams, d'ailleurs !
- Il tient énormément à ses bandanas. Son vêtement fétiche, m'voyez. Surtout le vert, puisque c'est sa couleur préférée. Celui-ci porte les initiales "C.J" d'ailleurs...
- Il adapte son vocabulaire selon l'air qu'il veut se donner. Un parler soutenu est de mise si on veut snober les gens ! Mais généralement, il utilise des mots assez simples et des jurons assez fantaisistes, gentiment enseignés par son mentor, Smirnoff.
- Il surkiffe le café au lait, le thé au lait, le lait, c'est sa drogue.
- Il se lève très tôt mais il est souvent crevé le matin. Il baille donc souvent - même si ça peut aussi être un moyen de vous faire comprendre que vous l'ennuyez, avec toute la politesse du monde évidemment.
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And you sound like an arrogant brat !
Neal n'est pas le genre à s'annoncer. Il erre, comme une de ces âmes perdues qui ne mérite que d'errer sur Terre pour l'éternité. Parfois, il apparaitra en face de vous, sans même que vous ne le remarquiez. D'autres fois, vous le sentirez se faufiler derrière votre dos, cherchant à vous faire peur, que vous soyez un ami proche ou un parfait inconnu. Et il disparaitra probablement tout aussi vite. Sans que vous n'y prêtiez attention. Sans même prévenir. Etait-ce un mirage ? Le pur produit de votre imagination ? Non. C'est simplement Neal, insaisissable comme le vent... Peut-être recroiserez-vous sa route, peut-être pas. Difficile d'être sûr de quoi que ce soit lorsqu'il s'agit de cet homme.
Si il ne vous a pas repéré en premier, alors vous serez peut-être capable de le surprendre, comme lui le ferait. On le voit n'importe où, même dans des lieux totalement improbables et bien cachés. Ce qu'il y fait, nul ne le sait réellement. Il se contente de faire les cent pas, d'un air calme, froid, parfois mélancolique. Expression qui se transformera vite en un sourire mauvais et inquiétant dès qu'il tournera son joli visage dans votre direction. Ses grands yeux de jade seraient si jolis si ils ne vous fixaient pas de cette manière. Comment définir ce regard ? On dirait qu'il prend un plaisir malin à se moquer de vous, intérieurement... mais pas seulement.
Lorsque d'autres personnes l'entourent, il est toujours souriant, joyeux. Ce visage un peu enfantin et idiot, la caresse du vent sur ses cheveux blancs comme la neige, les petits rires qu'il ne parvient jamais à réprimer, ses nombreux mouvements lorsqu'il parle... Il a l'air plutôt amusant, ce garçon, lorsqu'on prend la peine de l'approcher. De toute manière, si vous ne le faites pas, il n'aura aucun problème à faire le premier pas. Aborder les inconnus n'est qu'une formalité pour lui, qui est loin d'être timide avec la plupart des gens. Ce n'est pas quelqu'un d'immensément charismatique, rayonnant. Il est simplement de ces astres qui émettent une lueur faible, mais intrigante...
Car le jeune homme est un vrai mystère. Jamais il ne parle réellement de lui-même. Son âge, ses motivations, son histoire, tout cela est inconnu... Jusqu'à son nom réel. Si il vous révèle quoi que ce soit, il est fort probable qu'il ne s'agisse que d'un pur mensonge ! A moins que ce ne soit une légère déformation de la réalité ? Lui seul le sait. Et ça le fait glousser. Un rien lui décroche un rire, à dire vrai. Surtout se moquer des gens, et l'humour noir. Que vous lui soyez sympathique ou non importe peu ; dans tous les cas, il prendra un malin plaisir à vous envoyer des piques, voire à se moquer de vous. De manière intelligente ou sans queue ni tête, quelle importance ? L'important est que ça l'amuse. C'est un emmerdeur de première qui adore semer la discorde. Capable du pire comme du meilleur, tout dépend de ce dont il a envie à l'instant. Ca va de taquin et gentil à volontairement blessant au possible. Lui-même ignore pourquoi il fait ça. Est-ce qu'il regrette ? Ce n'est pas important. Comme si il avait assez d'humilité pour s'excuser, de toute manière...
Car il se montre également volontairement orgueilleux, supérieur, sans y croire lui-même. Tout cela fait partie de son petit jeu ! Etre critiqué ne le met pas en colère – ou alors il feindra l'être – mais sur le long terme, tout ce qu'on lui reproche, à raison, peut commencer à le déprimer. Il rira toujours, bien sûr, mais d'un rire triste, et se moquera de lui-même plus que des autres, pour une fois. C'est dans ces rares moments, où il n'est pas qu'un simple bouffon en quête d'amusement, qu'il révèle le plus souvent le fond de sa personne. "Neal Aster", le gentil emmerdeur, cache une facette plus sombre, d'un sérieux et d'une intelligence surprenants pour quiconque connaitraient son masque. Le gosse glacial, quoiqu'assez irritable, qui cherche un sens à sa vie. Parce que sa vie, elle a été plutôt pathétique, au fond. Mais je vous épargne les détails. Pour l'instant.
Il est tordu, oui, cinglé selon certains. Chez lui, tout est inversé. Son enfance, il la vit maintenant, s'habille comme un gosse, avec ses vestes oranges, ses bandanas de scout (ridicules mais néanmoins très pratiques dans le désert d'où il vient), ses plaisanteries de mauvais goût, quoique son humour, bien qu'aussi moqueur que celui d'un gamin, soit légèrement plus noir. Autrefois, pourtant, il avait appris à agir comme un adulte. Et un adulte, dans sa région natale, est quelqu'un de fort qui n'a pas peur de se salir les mains, quelqu'un de méfiant avec tout le monde. Un Lucario qui montre les crocs non par méchanceté, mais par crainte d'être attaqué au moindre signe de faiblesse dévoilé... Ces habitudes sont restées ancrées en lui. C'est peut-être ce mode de vie qui l'aura rendu si étrange... et mauvais, diraient certains. Si vous voulez la jouer "psy", vous pourriez dire que ses moqueries sont une carapace qui le protège du monde extérieur et de son complexe d'infériorité, un truc du genre. Si vous voulez la jouer "Neal", vous pourriez dire que c'est une petite ordure narcissique qui se croit drôle et poète mais n'a pas grand chose à faire de sa vie à part critiquer à tout va. Au fond, il sait parfaitement que ce n'est qu'un bouffon. Mais il n'arrive pas à changer, il est comme ça, et il doit s'y faire malgré tout ce qu'il peut en penser.
Neal n'est pas d'un cynisme mordant avec tout le monde, bien évidemment. Si ça lui plait plus d'être gentil avec vous, il le sera... mais le tact, la douceur, il a énormément de mal avec ça. L'affection aussi. Généralement, lorsqu'il devra montrer ses sentiments, soit il se montrera encore plus blessant que d'habitude, soit il agira de manière maladroite et gênée. Il cache de toute manière la plupart de ses opinions réelles. Pourquoi ?
"Parce qu'être secret et mystérieux est tellement plus drôle, voyons... "
La peur ? Allons, un être aussi fabuleux que lui ne peut être guidé par ce sentiment sale. Non, il ne fait cela que par jeu... car la vie est une immense, et très, très mauvaise blague. Une blague que vous prendrez plaisir à écouter, n'est-ce pas ?
… My life is but a comedy !
Neal tomba au sol, qui s'ébranlait. Que s'était-il passé ? Il espérait simplement réussir sa première infiltration, et... et... une bombe avait... Effrayé, il se précipita dehors, suivant Gonzague qui hurlait de rage. Le bâtiment avait été à moitié détruit, et si ils avaient eu la chance de ne pas être touchés, cette vision avait été terrifiante. Le garçon avait un mal de tête affreux, et il avait atrocement mal aux tympans suite au son tonitruant qu'avait produit l'explosion. Tout ce qu'il réussit à voir, et encore, il voyait flou, fut la silhouette lointaine d'un véhicule, un homme aux cheveux blonds la conduisant.
« Je... je dois y aller ! »
Et il se mit à fuir, à toute vitesse, chancelant comme un Spinda dans les dunes de sables qui s'étendaient à perte de vue. Le vent chaud déposait du sable sur ses bottes, ses cheveux, dans ses yeux. Un lieu impitoyable, et d'autant plus infernal que Neal ne s'était pas remis de l'explosion, ni des évènements ; que s'était-il passé ? Il ne le sut jamais vraiment. Tout ce qu'il découvrit au cours de la traversée du désert – littéralement – qu'il effectuerait fut une rumeur sur un certain ex-criminel ayant trahi les siens et vaincu le groupe Ombre...
Il erra de longues heures. Assoiffé. Irrité par le sable et les vents qui l'agressaient à chaque instant. Ce désert était impitoyable... mais peu vaste, et il effleurait toujours l'idée de tomber par hasard sur une ville. Peut-être même Pyrite, avec de la chance. Et, au bout d'un long moment, il aperçut, au loin, une oasis. Utilisant ses dernières forces, il se précipita vers le point d'eau, et se jeta presque dans l'eau pour s'y abreuver. Ca faisait un bien fou...
Il s'assit un instant là, sans bouger. C'était vraiment un endroit relaxant... il aurait pu rester des heures si, sur l'île au centre de l'oasis, une forme ne s'était pas profilée. Un homme en moto, pas celui vu au repère Snatch cependant. Il avait l'air assez âgé, mais n'en était pas moins énergique. Intérieurement, Neal jura. Qu'est-ce que ce type venait faire ici ? Il n'avait pas intérêt à l'ennuyer. Il était déjà assez en rogne suite à l'échec de sa mission. Lazare lui pardonnerait, mais les autres lui feraient sévèrement regretter d'avoir fui comme un couard. D'un pas lent, l'inconnu s'était approché, puis assis aux côtés de l'enfant, et il avait commencé à boire à son tour. Il aurait quand même pu aller ailleurs. Lorsqu'il se retourna pour voir le blanc faire une grimace dédaigneuse, il éclata de rire.
« C'est quoi ce regard ? Jamais vu un gosse de douze piges avec un air aussi agressif ! On dirait une bête sauvage. »
Neal ne répondit pas. Il avait pris l'habitude de garder ses remarques cinglantes pour lui-même.
« Pas bavard, hein ? Tu me diras bien ce que tu fais ici, nan ? »
Nan, comme il le disait si bien. Il ne le lui révèlerait sous aucun prétexte. Ni son statut de Ombre, ni quoi que ce soit à son sujet. Pas même son nom. De toute manière, ce vieux clochard ne le méritait certainement pas. Au fil des ans, ce doux garçon était devenu arrogant et supérieur, oui. Etre au dessus de tout était le meilleur moyen de se protéger. Et puis, il était membre d'une organisation secrète et parmi les plus puissantes au monde. Il ne pouvait pas se permettre de taper la discute avec un de ces voyous qui erraient dans le désert... Un nouveau rire. Neal garda le silence.
« Bah, j'imagine que tu veux juste boire. Comme moi, quoi. Où sont tes parents ? »
Finalement, le blanc se décida à parler. Spontanément. Il en avait marre de voir cet abruti parler dans le vide.
« Ca fait plusieurs jours que je n'ai pas vu ma mère. J'ai dû me rendre dans ce trou paumé pour des raisons qui ne te regardent pas. Mais je suis bloqué maintenant. Coincé ici... Putain... »
Un ton froid, rude, sans âme. Il ne parlait pas comme un enfant, décidément. Plutôt comme un enfoiré prétentieux, de l'avis de l'inconnu. Mais il aimait bien les fortes personnalités. Neal avait détourné le regard mais, soudain, il ressentit une frappe dans le dos.
« Ok, gamin ! Je veux bien te ramener à la civilisation, mais mes services sont pas donnés. - Je ne veux pas faire quoi que ce soit pour vous. - Tu sais te battre ? - J'ai un Pokémon Obscur, avait fièrement mentionné Neal. - Un seul ? Bah, ont t'en donnera un autre. Ecoute bien... »
Il expliqua qu'il était le gérant du Colosseum de Pyrite, qui avait une mauvaise publicité. La canaille participait de temps à autres, mais se détournait vite du tournoi après une défaite ou deux. Ils n'étaient attirés que par l'appât du gain, et le gérant avait besoin de plusieurs figures emblématiques, des concurrents réguliers. Parmi eux, un gosse téméraire, comme ceux qui s'attaquaient à la Ligue dans certaines régions, ne serait pas mal. Evidemment, il n'attendait pas de Neal qu'il remporte chaque bataille, vu son niveau il ne ferait pas long feu. L'enfant s'était défendu en disant qu'il avait suivi un entraînement spécial en matière de combats, mais l'homme avait répliqué que mentir était inutile avec lui.
« T'acceptes ? - Non. - Bon, bah à la revoyure. Moi, je rentre à Pyrite ! »
Et il s'était relevé, retournant vers sa moto d'un air tout aussi détendu qu'en arrivant. C'était quoi son problème ? Enfin... tout bien réfléchi, Neal n'avait pas spécialement envie de rester ici. Lazare lui avait dit de n'accepter que les contrats qui lui profitaient mais, si au départ l'affaire semblait inéquitable, travailler pour cet homme valait sans doute bien mieux que de moisir ici. Brusquement, il se leva à son tour et se précipita vers le véhicule, dont le moteur commençait déjà à rugir. Un sourire satisfait effleura le visage du boss du Colosseum.
« Je savais que tu viendrais, gamin. Je m'appelle Boris Smirnoff, mais pour toi ce sera patron ! »
Pyrite. Cette ville, il ne l'avait qu'entrevue, avant qu'on ne les fasse descendre vers Suerebe, lui et sa mère. Désormais, l'ascenseur était bloqué, et il était impossible pour lui de s'échapper discrètement de l'arène délabrée que constituait le fameux Colosseum pour rentrer chez lui. Non, il était contraint à rester ici, et à se battre. Faire combattre des Pokémon dans des batailles sanglantes et aux règles floues – la seule dont il se souvienne était qu'il était interdit de tuer l'adversaire et ses monstres.
Il fut difficile pour C—pardon, Neal, car son nom de challenger n'était qu'un pseudonyme, de se débarrasser de ses mauvaises habitudes. Au départ, il faisait la moue et râlait avant chaque combat, grognait à chaque faux pas de ses Pokémon comme de l'adversaire, se moquait de ses victoires mais s'enfermait plusieurs heures dans les coulisses à chaque défaite, lançant un regard noir à quiconque lui ferait la moindre remarque. Une vraie teigne, et le gérant avait plusieurs fois été tenté de le virer pour ça. Mais, au fil du temps, il se détendit. Son orgueil se manifestait toujours, mais il s'en amusait, se moquait gentiment de ses adversaires, commençait à se prendre au jeu. A sourire après une victoire. Parce qu'avant, mon dieu, il ne s'écoulait pas une seconde sans qu'il fasse la gueule. Il avait retrouvé le goût à la vie, et le Pokémon que Boris lui avait offert n'y était pas pour rien. En fait, en y repensant, il se demande si il n'avait pas fait exprès de lui donner un Mime Jr pour le torturer.
En effet, le premier jour, on lui avait confié la petite créature. Son corps rose, son chapeau bleu et son gros nez rouge et balafré lui donnaient un drôle d'air, mais ce n'était pas son apparence qui choquait Neal – il aimait bien les créatures mignonnes, sans vraiment l'admettre. C'était que la bestiole, affectueusement nommée Kafka, auteur de quelques livres qu'il avait eu l'occasion de feuilleter au labo, imitait à l'identique son attitude, voire ses mouvements par moments. Et c'était extrêmement dérangeant. Au départ, ce bout de chou ne lui obéissait même pas, non, ne le calculait pas. Si bien qu'il était devenu le bouffon du Colosseum. Ce ne fut qu'en changeant lui-même que cette sale petite ordure de clown commença à changer d'attitude. Enfin... Ce n'était pas pour le mieux, loin de là.
En effet, ayant pris une certaine assurance dans les Colosseums, Neal apprit également l'art de la moquerie. Là-bas, c'est l'arène. Il ne s'agissait plus de montrer sa supériorité en demeurant froid comme la glace, mais il fallait tout de même éviter de perdre la face, à défaut de gagner le duel. De gentilles attaques étaient toujours de mises et un brin d'insolence ne faisait qu'ajouter au charme du gamin aux cheveux blancs. Celui-ci commençait à être assez connu, pas forcément pour sa force, mais surtout pour son caractère bien trempé, d'abord d'Arcanin sauvage, puis de bouffon amusant la galerie. Evidemment, cela ne servit qu'à l'enorgueillir. Ah, les joies de la "célébrité". Il ne se lassait jamais de cette petite notoriété, que son titre soit péjoratif ou non. Certes, d'autres étaient plus connus, comme ce vieux loup de mer qui radotait, cette fille mignonne mais fine stratège, et évidemment, ce jeune homme au manteau bleu, accompagné d'une fille rousse, qui venait parfois... Wes était apparemment son nom. Neal n'apprit que peu de choses à son sujet, mais secrètement, il l'admirait et le jalousait. L'ex-Snatch n'avait rien d'un ange, mais tout d'un héros.
Enfin, il parvint enfin à mener une vie paisible... non, disons plutôt calme... ou bien plus normale... non, l'adjectif exact serait "meilleure". Il se sentait mieux qu'au labo, bien que ne haïssant pas son ancienne Team. Et puis, Smirnoff était sympa, comme boss. Un ancien marin un peu escroc, mais avec un sens de l'humour redoutable. Moins noir, fin et particulier que celui de Neal, mais bon. C'était comme un oncle un peu stupide aux yeux du gamin du désert, et même si il détestait se faire réprimander par ce vieux schnock et être vu comme un simple enfant, il l'aimait bien.
Puis, un jour, toutes les télévisions commencèrent à diffuser le scoop de l'année. On venait de découvrir que le maire de Phénacit était en réalité à la tête d'une vaste organisation criminelle, effectuant des manipulations barbares et illégales sur des Pokémon. C'était ce que la journaliste avait dit parce que Neal, lui, n'en avait pas grand chose à faire. Evidemment, il eut une sensation de vide au début... Mais cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu parler du Groupe Ombre, et il n'avait plus l'impression d'avoir le moindre lien avec eux...
Quelques jours passèrent après l'annonce. Toujours cette sensation de vide étrange. Il avait eu un mentor avant Smirnoff – si on pouvait parler d'un mentor, parce que l'ex-marin n'était pas vraiment l'archétype du vieux barbu à la sagesse immense – et il se demandait ce qui lui était arrivé. Et justement, le destin voulut qu'il le rencontrât de nouveau. Il se baladait, les mains dans les poches, dans les rues de Pyrite. Parti vadrouiller, peut-être s'entrainer un peu sur la place. Mais avant cela, il s'était penché au dessus du pont qui donnait sur Suerebe. Trop profonde et trop noire, la ville était invisible. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne voulait pas y retourner. Surtout pas. Même si sa mère lui manquait...
"Suerebe sera bientôt détruite. Heureux ?"
Un ton singulièrement froid pour cette voix autrefois doucereuse et ô combien familière. Les yeux écarquillés, Neal avait esquissé un mouvement de recul et, lentement, tourné la tête. Une silhouette fine et sombre se dressait devant lui. Lazare Landscape, le sergent du Groupe Ombre... et son sauveur. Il avait couru vers lui, l'avait salué, espérant qu'il le reconnaitrait... Mais il était bien moins sympathique qu'à l'époque. Il saisit Neal par le cou, et le blanc n'osa pas bouger. Il ne comprenait pas. Ce n'était pas l'homme qu'il connaissait... Il manqua de crier lorsque le brun se pencha pour lui glisser à l'oreille :
"Ne m'approche pas. Non seulement tu m'as valu de sérieux problèmes, mais tu ne m'es plus d'aucune utilité. Ne m'adresse pas la parole."
Ne pas se laisser démonter. Ne pas se laisser attaquer. Neal n'était plus un Arcanin de garde, obéissant et sans pitié, mais quelqu'un de libre et... fou de désir d'embêter ce sale binoclard qui avait si mal répondu à ses salutations. Non sans lâcher une petite remarque blessante, il demanda, masquant sa surprise et son incompréhension face à l'attitude blessante de Lazare, pourquoi celui-ci l'avait recueilli. La réponse fut nette, tranchante comme une lame de couteau. Il cherchait à élever un gosse pas trop pauvre, sale ou mal fagoté pour en faire un loyal subordonné à son service. Un éventuel lieutenant fidèle au possible si le brun parvenait à se hisser à un haut rang dans la hiérarchie de ce véritable empire, un bouc émissaire si ses tentatives de prise de pouvoir tournaient mal, et un agent efficace et discret dans tous les cas. Il était supposé grandir sous sa tutelle. Etre son toutou. Même cela, il avait échoué. Et il le paierait.
Lazare l'avait quitté à cet instant, sans un mot de plus. Aster n'avait pas pu ouvrir la bouche. Il savait que la manipulation était une des techniques préférées du Groupe Ombre. Au fond, il se doutait que l'organisation n'avait rien de super-héros. Pourquoi avoir accepté, alors ? Pourquoi avoir cru que tout allait pour le mieux dans sa vie à l'époque ? Il l'ignorait. La naïveté de l'enfance avait dû jouer, même si il l'avait perdue lors de sa vie d'Ombre. Peut-être l'appât du gain et les rêves de pouvoir que nombreux partageaient secrètement sans l'avouer à voix haute. Il ne savait pas.
Pas plus qu'il ne savait quoi faire. Devait-il rester au Colosseum ? Non, il avait perdu l'envie de combattre. Ce qu'il voulait faire, c'était retrouver, éventuellement, Wes et Rui, les deux héros qui avaient vaincu la Team. Ou bien purifier Nietzche. Le Psykokwak était en effet toujours Obscur, et il avait entendu dire qu'il était possible de les faire retourner à un état normal. Neal n'avait pas grand chose à faire avec un Pokémon sans âme, et Kafka... il n'arrivait pas à regarder en face le Mime Jr, et les choses n'ont pas changé depuis. Le clown prend un malin plaisir à afficher tous les mauvais travers de son dresseur. Dérangeant, et blessant. Alors il le laissait dans sa Ball, lorsqu'il ne combattait pas. Mieux valait se concentrer sur Nietzche. Et partir pour Samaragd, là où il pourrait être purifié.
"Eh, papy."
Il avait annoncé son départ à Boris avec une surprenante difficulté. Il ne voulait plus combattre au Colosseum, et il n'en avait même plus besoin, l'établissement étant devenu de plus en plus populaire, grâce à Wes. Des dresseurs bien plus talentueux affluaient, et il n'avait pas envie de jouer les poids morts. Et partir, visiter un peu la région. Le gérant avait été un peu étonné de cette déclaration, mais finit par le laisser partir en riant et en l'encourageant, lui ébouriffant les cheveux au passage. Généralement, Neal détestait ce geste, mais cette fois-ci, il se laissa faire. Non sans grogner, certes, mais il ne fit rien de plus.
Il partit le lendemain, vers le Nord-Ouest. La traversée du désert fut longue, certes, mais pas aussi éprouvante que la première – faut dire qu'il avait été pris au dépourvu ce jour-là. Désormais, il avait de l'eau, de la nourriture, et des Pokémon au cas où on l'attaquerait. Dommage que ces dunes à perte de vue soient un calvaire à traverser. Il y avait du sable plein ses rangers et il n'arrivait pas à faire deux mètres sans glisser. Heureusement, il parvint vite à la partie la plus calme de Rhode ; un paradis de verdure qui contrastait affreusement avec les terres sèches de l'Est.
Il atteignit finalement Samaragd, ce village magnifique mais peuplé de vieillards qu'il avait l'habitude de venir visiter, enfant. Il ne se souvenait presque plus des lieux... L'époque à laquelle il venait voir ses grands-parents semblait bien loin. Il ferait mieux de leur rendre visite, d'ailleurs ; son grand-père était un des gardiens de la Relique sacrée qu'il devait voir afin de purifier Nietzche. Et sa grand-mère faisait de délicieux gâteaux, raison de plus pour leur faire une petite visite de courtoisie. Il se souvenait encore des recettes qu'il faisait avec elle. Ca semblait remonter à des siècles...
Il dût bien l'admettre, il avait mis un temps fou à retrouver leur maison. Il était entré comme un ouragan, oubliant même de taper, alors qu'il était toujours nerveux avant d'entrer chez quelqu'un, plus jeune. Jeune, il l'était encore, mais il l'oubliait souvent, se prenant pour un adulte depuis sa formation de méchant toutou au Groupe Ombre. Le vieillard ne le reconnut pas tout de suite, mais sa femme, oui. Comme quoi elle était encore lucide, ce qui fit sourire Neal. Ils avaient mangé des gâteaux tous ensemble, ce jour-là. Et, même si la notion de famille n'avait plus beaucoup de sens pour le garçon aux cheveux blancs, cet instant de douceur était... vraiment agréable et réconfortant.
Après cela, il avait exposé son objectif. C'était un peu méchant d'admettre qu'il n'avait pas pensé au vieux couple lors de sa venue ici, mais c'était vrai, au moins. Papy avait acquiescé, et l'avait amené jusqu'à la grotte au fond de laquelle se trouvait la Relique. Afin d'y entrer, il devait prouver sa valeur auprès du gardien, Abélard. Un ancien grand dresseur, même Maître Pokémon selon certains, doublé d'un grand excentrique maniaque des Pikachu. Pour entrer, il fallait le combattre ! Chose à laquelle Neal était un peu réticent, mais puisqu'il fallait le faire... Il lança ses deux Pokémon à l'attaque. Vaincre deux Pikachu semblait chose aisée, malgré le type eau de Nietzche, mais le combat se révéla bien plus dur que prévu. Et les deux créatures semblaient feindre la douleur et retenir leurs coups ! Quel était leur niveau réel ? Jamais il ne le sut vraiment. Mais il parvint à les vaincre, même si Kafka tomba K.O – au moins, il ne le singerait pas – et que la victoire semblait légèrement... fausse.
L'important est qu'on l'autorisa à entrer dans le lieu sacré où se trouvait la Relique. Et l'endroit était... magique. Baigné de lumière et entouré d'arbres, un sol de pierre et une sorte de sculpture faite de la même matière se dressaient en son centre. Une aura apaisante transportait Neal. Si il avait pu rester ici toute sa vie, il l'aurait fait, sans hésiter. Mais ce n'était pas la raison de sa venue. Il se pencha et saisit son Psykokwak, s'avançant en même temps vers la Relique. Une étrange lumière enveloppa le canard, ce qui surprit son dresseur, mais il ne le lâcha pas. La lueur se fit de plus en plus forte... mais s'éteignit. Le blanc tourna la tête, ne comprenant pas. On lui expliqua alors que son Psykokwak n'était pas encore totalement prêt. Il fallait laisser le temps passer... et, enfin, il pourrait être purifié. Le garçon avait baissé la tête, l'air déçu. Lorsque son grand-père vint le réconforter, cependant... il lui rit au nez.
"Bah ! Si ce n'est que ça, je reviendrai un de ces quatre ! Ciao !"
Et il était reparti en courant, comme il était venu. Cet enfant qui va et vient comme le vent... Plus insaisissable, tu meurs ! Ce qu'il avait fait ? Il avait erré, sans réel but. Retourner à Pyrite n'avait aucun intérêt, et même si sa mère lui manquait, se rendre à Suerebe était trop... dur pour lui. Et puis il était grand. Il n'avait besoin que de lui-même pour vivre... sans doute.
Alors il était allé un peu n'importe où. Souvent, il allait s'amuser un peu à la Tour Titanite, là où avait eu lieu le combat final contre le chef du Groupe Ombre. D'ailleurs, il avait marqué quelques hypothèses à son sujet sur son fidèle carnet... qu'il préférait ne pas relire. De toute façon, ce n'étaient que des questions vagues et sans intérêt. Oh, et il était allé au Mont Bataille, aussi. Si il battait sans problèmes les premiers adversaires, il déchanta vite, et se retrouva écrasé par des Pokémon à la puissance monstrueuse. Il n'y retourna évidemment pas deux fois. C'était encore un gentil garçon, à l'époque – enfin, à peu près – mais il avait quand même une sacrée dose de fierté.
Mais la plupart du temps, il restait à la Station Service. Cette vieille locomotive à moitié enfoncée dans les dunes de l'Est, où on vendait diverses boissons, et où voyous, voyageurs et misérables combattaient, buvaient ou profitaient de la télévision gratuite. Neal faisait partie de la dernière catégorie. L'ONBS venait d'être créé par un groupe d'anciens rebelles de Suerebe, et diffusait la vérité plutôt que le blabla propagandiste dont bénéficiait autrefois la région. C'était assez vexant pour Neal de voir que des gens comme lui avaient si bien réussi en venant du même milieu plus défavorisé tu meurs. Lui... lui, qu'est-ce qu'il était ? Qu'est-ce qu'il avait fait ? Rien. Peut-être qu'il rejoindrait l'ONBS, un jour. Ca le faisait rêver, le métier de reporter, de journaliste. A l'époque.
Enfin, il ne fit pas grand chose pour le devenir. Il n'était qu'un pauvre voyageur sans réelle éducation. Ah, si, il connaissait le processus d'obscurification des Pokémon, cette manipulation... sanglante et effrayante. Il savait aussi jouer les espions, ce qui pouvait être utile, mais à part ça ? C'était un crève la dalle parmi tant d'autres, qui avait combattu pour des criminels et pour un vieux loup de mer au lieu d'aller au collège. Alors il se contentait de rester ici, à la Station, en évitant de penser à l'avenir. Il ressassait plutôt le passé, à l'époque... même si il ne l'avouait jamais. Il ne manquait plus qu'il se mette à pleurnicher sur ses regrets. Regrets d'avoir cru cette enflure de Lazare. Parfois il sifflait. Ca le détendait, et on lui avait appris à entonner des airs issus de films de cow-boy. L'harmonica, voilà ce que les habitants de la Station lui avaient aussi appris. Ca lui permettait de gagner un peu plus d'argent que ce que les combats lui rapportaient.
Il ne l'avait pas rencontrée il y a si longtemps, tout bien réfléchi. Il s'en souvient très bien, malheureusement. Après avoir entendu parler du retour du Groupe Ombre, il avait eu la subite envie de se rendre à Phénacit. Comme ça, d'un coup. Tout semblait normal... Jusqu'à ce que, en se baladant dans un coin peu fréquenté de la ville, une jeune fille s'était précipitée vers lui, et l'avait saisi par les mains.
"Eh, toi ! Tu n'as pas l'air d'être des leurs... tu as échappé à leur rafle, toi aussi ?"
Ce à quoi Neal répondit par un air perplexe et passablement stupide. La fille lui expliqua alors, à voix basse, que toute la population avait été enfermée dans le sous-sol du bâtiment au centre de la ville, mais qu'elle avait réussi à s'en échapper. Les personnes présentes dans la cité-oasis étaient des membre du Groupe Ombre déguisés. Le blanc leur reconnut bien cette faculté à la dissimulation... et leurs déguisements étaient très réussis. Comme il s'en doutait, l'inconnue était une rescapée de cette rafle, et cherchait à fuir la ville pour le moment, n'ayant pas la force de combattre. Neal lui proposa d'utiliser son Pokémon, Kafka – il commençait à oublier complètement l'existence du mime, plus si dérangeante au final, mais mieux valait ne pas le garder trop longtemps – mais elle refusa poliment. Elle voulait juste qu'ils s'enfuient, et se réfugient dans un endroit sûr si il en connaissait un. Et il en connaissait plein.
Impossible de passer par les portes de la ville, que des gardiens surveillaient du coin de l'oeil. Ils laissaient les visiteurs entrer, mais évidemment pas sortir... Mieux valait essayer d'escalader un mur et de sauter de l'autre côté. Avec la jeune fille, il chercha un endroit disposant de points d'accroche. Finalement, il essaya de passer, en premier, et parvint, non sans difficulté, jusqu'au sommet... ses pieds étaient trempés – le toit était recouvert d'eau – mais il n'en oublia pas l'inconnue, toujours en bas, qu'il aida à monter. Ils avancèrent ensuite quelques instants dans l'eau, avant de sauter sur le sol sec à l'extérieur de la ville. Maintenant, mieux valait courir avant que qui que ce soit ne les voie...
Ils s'enfuirent aussi vite qu'ils le pouvaient, comme des bandits en cavale. C'était bizarre, mais cette situation... amusait Neal. C'était franchement excitant ! Dommage qu'il n'ait pas pu rendre la monnaie de leur pièce aux Ombre, mais au moins, il ne s'était pas fait ramasser dans la rue... une fois de plus. Il accompagna la demoiselle jusqu'à la Station Service, où on lui offrit une tournée gratuite. Le blanc, lui, dût payer plein pot, même pour de l'eau... denrée chère dans le désert. Mais bon, au moins, il garderait un bon souvenir de cette aventure. Mais la jeune fille ? Elle n'avait pas l'air très fragile – elle devait avoir son âge, une carrure assez forte et de jolis cheveux bruns – mais sa famille était encore enfermée là-bas... Lui n'avait pas de proches, mais elle, sans doute. Elle avait l'air inquiète, d'ailleurs... Mais Neal n'osa pas vraiment lui parler des raisons de sa tristesse. A la place, il essaya de la faire rire avec des plaisanteries. Elle aimait bien son humour, aussi stupide fût-il, et elle souriait de nouveau... malgré ses blessures toujours apparentes.
Elle resta ici quelques jours, et elle ne lâcha pas Neal. Elle était plus sociable que lui, ce qui n'était pas difficile étant donné qu'il ne montrait son affection à personne et se contentait de rester cynique, moqueur et distant en toutes circonstances. Mais il acceptait sa présence, à elle. Il ne savait pas pourquoi, il l'aimait bien, sans lui admettre bien sûr. Ils devinrent très vite amis... Amitié qui ne devait pas durer.
En effet, on apprit vite que la ville de Phénacit avait été libérée par un jeune héros aux cheveux rouges. Ne connaissant pas la route vers la cité, la jeune fille – il ne connaissait toujours pas son nom, et elle non plus – lui avait demandé de l'accompagner chez elle, une fois de plus. Elle n'était pas chiante, idiote ou niaise, mais effectivement, elle n'aurait aucune chance de se repérer dans ces dunes sans bien connaitre les lieux, lui-même en avait fait l'expérience il y a longtemps de cela. Alors il accepta, et elle lui demanda de rester aux portes de la ville. Elle devait réfléchir à quelque chose d'important et elle voulait lui demander un service.
Il dût attendre quelques heures. Ce que les filles étaient longues ! Mais il parvenait plus ou moins à s'occuper. Pour la première fois, l'attitude de Kafka l'amusait, au lieu de le dégoûter. Le mime était joyeux comme tout, et se plaisait à imiter les gestes de son dresseur. C'était rare qu'il ait une telle attitude, pourtant... étrange. Puis, son amie était revenue, l'air vaguement nerveux, mais aussi plus grave que jamais.
"Je veux que tu m'aides à combattre le Groupe Ombre."
Il ne s'agissait pas, selon elle, de vaincre une organisation aussi puissante, d'autant plus qu'elle était sûrement plus redoutable que la première fois ; mais simplement d'organiser une petite vengeance personnelle. Après tout, lui aussi était de Phénacit. Ils avaient fait du mal aux habitants de leur ville natale, et ils devaient en payer le prix. De plus, elle rêvait elle aussi de devenir journaliste, pour l'ONBS par exemple... alors si elle pouvait utiliser cette infiltration pour découvrir des détails intéressants concernant cet empire du mal...
La mission ne pouvait pas séduire plus le garçon. Il ne haïssait pas le Groupe Ombre. Au contraire, il désirait avidement s'amuser un peu... de manière pas très conventionnelle. Il avait l'envie malsaine de semer le chaos, une seule fois, chez l'organisation qui l'avait manipulé et avait fait de lui un être glacial, méfiant, et sans enfance... "obscur". Juste pour leur rendre la monnaie de leur pièce. Et lui aussi aspirait à devenir journaliste. Alors si il pouvait utiliser ces informations comme pass d'entrée dans cette carrière... Oui, décidemment, lui et son amie avaient les mêmes objectifs – à peu de choses près. Et il accepta sans la moindre hésitation.
"Au fait, je ne t'ai jamais demandé ton nom... Moi c'est Ellen Stelloa. Et toi ?"
Mince. Son nom. Si ils venaient à l'entendre lors de l'infiltration, ou si elle connaissait quelques membres du Groupe Ombre, on risquait de le reconnaitre. Il devait inventer un alias. Trop risqué sinon. Voyons, elle s'appelait Stelloa... ça faisait penser aux étoiles, aux astres... Aster.
"Euuuh... Neal. Neal Aster."
Pas commun comme nom, en effet. Mais Ellen – joli prénom, tiens – ne sembla pas s'en formaliser. Il expliqua qu'il avait déjà eu des ennuis avec l'ennemi et qu'il savait où aller ; dans le laboratoire accessible via un métro à Suerebe. Ville qui allait bientôt être détruite, d'ailleurs, ensevelie sous les décombres. On l'avait dit à la télé ; cette petite dictature était invivable et le mieux était de l'effacer. Ca le rendait triste et heureux à la fois... Quoi qu'il en soit, il devrait être facile d'aller là-bas, en étant discrets. Il suffisait d'attendre le début des travaux, dans un mois.
Ce mois, ils le passèrent ensemble, à Pyrite. Elle avait un caractère bien trempé, et lui se montrait bien plus gentil avec elle qu'avec ses autres connaissances... et lui-même avait du mal à se croire capable tant d'attention envers une amie. Ils étaient vraiment inséparables... et complotaient allègrement dans le dos du Groupe Ombre. Bonnie et "Clyde" version gentils, si on voulait.
Puis vint enfin le jour de l'assaut. Ils avaient volé les vêtements d'ouvriers au vestiaires – un grand classique inspiré d'une certaine attaque à Phénacit – et ils étaient partis pour les profondeurs de Suerebe, enfin accessibles. D'ici, il avait utilisé le disque permettant d'utiliser la plateforme au centre, et d'accéder au métro. Il l'avait toujours gardé, au cas où, et il avait bien fait. De toute manière, il gardait toujours tout...
Ils parvinrent finalement jusqu'au laboratoire, Ellen rassurant Neal sur le trajet, tout en se moquant gentiment de lui. Il était toujours aussi effrayé par le métro... Les lieux étaient moins peuplés qu'autrefois, mais plus actifs que jamais. Connaissant le plan, Neal avait pris la tête, et prenait les chemins que personne n'empruntait jamais. Ils arrivèrent jusqu'à une salle remplie de Poké Balls. Les nouveaux Obscurs. Les deux adolescents saisirent une des Balls.
"Et maintenant ?"
Et maintenant, c'était l'heure de semer le chaos. Il avait pioché un Jungko, et elle, un Tyranocif. Le Pokémon préféré de l'ancien maire, quelle ironie... Ce qu'ils firent fut la plus grande farce de leur vie, et la plus belle. Leurs puissantes créatures lançaient des attaques dévastatrices, détruisant les machines, défonçant les murs, et ils riaient, presque comme des déments. La vengeance est un plat qui se savoure avec délice. Evidemment, les scientifiques ne restèrent pas inactifs ; ils se précipitèrent sur les intrus. Quelques-uns furent blessés lors du combat, pendant qu'Ellen et Neal prenaient la poudre d'escampette. Si on les attrapait, ils étaient cuits, mais c'était le plus drôle. Et de toute manière, ils avaient déjà perdu la bataille...
Le blanc voulait qu'ils aillent jusqu'à une autre sortie. Il ne savait pas comment ils rentreraient chez eux ensuite, ne connaissant pas le chemin, mais ils se débrouilleraient. En attendant, ils s'étaient cachés dans une pièce à l'écart, sombre et étroite, ce qui mettait les nerfs de Neal à vif.
"Je vais essayer de retrouver le chemin... chuchota-t-il. Je reviens."
Il essaya de se faufiler dans les couloirs étrangement déserts, nerveux comme jamais, mais le cœur toujours battant à cause de l'euphorie que lui avait procuré cette attaque. Oui, c'était drôle. Finalement, il constata que la sortie extérieure était toujours là, et pas trop loin de son point de départ. Il rentra en vitesse, cherchant à se faire discret, mais il dût faire un détour pour prendre un chemin plus sûr. Lorsqu'il rentra dans la petite pièce, sa panique due à sa claustrophobie revenant, il aperçut Ellen... en train de lire son carnet. Son précieux carnet, sur lequel il écrivait depuis qu'il savait tenir un crayon. Contenant toutes ses pensées... son nom... ce qu'il pensait de Stelloa... et, surtout, son passé d'Ombre. Le pire était l'expression de son amie. Elle semblait... encore plus troublée que lui. Ce fut à ce moment qu'elle le remarqua.
"Tu... as... tout lu ?"
Non, impossible. Mais elle devait savoir l'essentiel. Hélas.
"Neal... Non, ton vrai nom est C- - La ferme... "
Oui. Oui, c'était son vrai nom. Celui qu'il voulait oublier. Son nom d'Ombre, d'enfant. Et si elle le connaissait, c'était qu'elle avait lu ce passage. Elle choisit justement cet instant pour lui demander pourquoi il lui avait caché ça. Pourquoi il avait rejoint ce groupe, à la base. Elle avait l'air inquiet. Ou paniqué, ou effrayé, ou simplement déçu de lui. En tout cas, du point de vue de NEAL. Et le garçon aux cheveux blancs craqua. Etre dans cette pièce renfermée, devoir subir ces questions, voir toute sa vie et ses sentiments dévoilés, à sa meilleure amie en plus... Il ne pouvait plus le supporter. Il lui avait hurlé de lui rendre le carnet, et lui avait arraché des mains. Peut-être qu'il lui avait donné un coup de pied pour le lui faire lâcher. Tout était si flou...
Il était dans une colère noire, et grognait, criait, fulminait, quitte à rameuter tout le personnel du labo. Il saisit la Poké Ball de Jungko, et s'enfuit à toute vitesse, les dents serrées, peut-être les larmes aux yeux. Ce qui pouvait arriver à Ellen ? A l'instant, il n'en avait rien à faire. Ou plutôt, il se réjouissait à l'idée qu'elle se fasse attraper. C'était cruel, mais il avait vu sa simple curiosité comme une trahison. Un poignard en plein cœur lui aurait fait moins mal. Ou plutôt dans son esprit, puisqu'elle savait tout, maintenant.
On le poursuivait, mais il courait plus vite que jamais. Il avait réussi à s'échapper du labo. Enfin, il retrouvait l'air libre, et sa panique diminua considérablement. Désormais, il pouvait aller où il voulait. Il avait accompli sa vengeance, et n'en voulait... presque plus à la Team, à vrai dire. Quant à son amie... Eh bien, mieux valait ne pas penser à elle. Oui, mieux valait oublier tout ce qu'il avait vécu en tant que C.J. Il était Neal, maintenant, et ce pour toujours. Quant au carnet, la seule personne qui lui demanda ce qu'il en avait fait reçut, pour réponse :
"Je l'ai brûlé. Il n'en reste rien."
Les mois passèrent. Neal était retourné à la Station Service, comme si rien ne s'était jamais passé... mais il était plus distant et méfiant que jamais. Un épais masque d'humour noir et de moquerie cachait sa blessure, et sa douceur passée. Pourquoi ne pas rire de cette grosse blague, cette mauvaise blague qu'était la vie ? Au fond, là était son rôle. Même si il essayait de le cacher, il n'était rien de plus qu'un Bouffon. Depuis, il se mit à mépriser et à craindre Kafka plus encore qu'autrefois. Le clown était une véritable teigne, prenant un malin plaisir à utiliser des attaques psychiques contre son dresseur, et à lui faire remémorer de mauvais souvenirs – ceux de Lazare, et la dernière fois qu'il avait vu Ellen, entre autres. Et c'était insupportable. Et le reste du temps... il était glacial. Non, il ne voulait pas voir ce Pokémon. Si il avait pu le vendre, il l'aurait fait sans hésiter.
Il était retourné à Samaragd, et avait, finalement, pu purifier Nietzche. Ca l'avait rendu heureux, et un peu ému, même si il ne l'avoua pas. Son premier Pokémon montrait enfin son vrai visage... mais celui-ci était décevant. Migraineux, il avait gardé des séquelles de sa longue vie d'Obscur, et était toujours triste. Il essaie de le soigner comme il peut, mais... ça ne marche apparemment pas très bien. Il avait gardé le Jungko volé, et surnommé Freud au passage, comme un trophée. Et puis, il était balèze. Le seul souci était qu'il ne pouvait pas encore être purifié... Mais ça viendrait.
Lors de sa visite, sa grand-mère lui avait proposé de devenir apprenti pâtissier à Alera, une de ses connaissances étant prête à le prendre sous sa tutelle. Sous-entendu : fais quelque chose de ta vie, sale clown. Il y était réticent, au début, mais il finit par accepter. De toute manière, il avait quitté la Station Service, non, tous les lieux qu'il fréquentait et où on le connaissait sous son nom réel. De toute manière, personne ne l'aurait supporté plus longtemps, étant donné son changement de personnalité, ses moqueries, son narcissisme apparent. Franchement... ce serait une bonne idée. Il aimait bien faire des gâteaux ou plutôt, il n'avait rien de mieux à faire. Journaliste, ça ne le tentait plus, "étrangement". Alors il accepta... Et partit pour l'île. On lui avait gentiment payé le billet, parce qu'il était pauvre comme c'est pas permis.
Un nouveau départ ? Il aurait tourné cette phrase autrement, ou l'aurait prononcée sur le ton de l'ironie. Tiens, Smirnoff lui avait déjà parlé d'Alera... il lui manquait, le vieux. Ils lui manquaient tous... même cette enfoirée d'Ellen. Pour un peu il aurait réclamé Lazare. Juste histoire de se moquer de lui. Mais il n'avait, foncièrement, pas besoin de qui que ce soit. A part de sa fabuleuse personne, naturellement.
It's the story of a Jester, a chaotic yet remorseful Jester...
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team Pokémon
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ton idole
Pseudo: J'en ai trop ! ♦ Âge: Error 404 age not found ♦ Pays: Au pays de Candy~ ♦ Comment as-tu connu le forum ? A cause du dieu là ♦ Fréquence de connexion : I know you want me to be here everyday ♦ Crédit de ton avatar: HOPE <3 ♦ Double-compte ? Nope. ♦ Le mot de la fin: BREAKING YOUR LIMITS, GOODFORUM ♦
Dernière édition par Neal Aster le Ven 19 Juin - 21:09, édité 6 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 13:24
Bienvenue ! o/
J'adore déjà ton personnage avec le peu qui est écrit. Bon déjà l'avatar est top puis les anecdotes sont géniales, bref. Ah et l'idée du pokémon Obscur est super cool. Bonne chance pour le reste de la fiche ♥
Salut ney, ta fiche craint.
Dernière édition par Aaron S. Hill le Mer 17 Juin - 14:14, édité 1 fois
Vincent N. Rey
POKÉBALL LANCÉES : 378 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 15/06/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 13:25
Bienvenue sur le forum ! Un personnage intéressant, j'ai hâte de voir son histoire. ;) J'aime déjà beaucoup ses anecdotes.
Invité
Invité
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 13:27
HAHAHA !! L'HISTOIRE EST TROP LONGUE ! C'est la deuxième fois que tu nous fait le coup, n’empêche.
Je te souhaite pas bienvenue, hein ! Parce que bon~
Dernière édition par Johan Holst le Mer 17 Juin - 15:10, édité 2 fois
Rafaël B. Roen
REGION : Hoenn POKÉBALL LANCÉES : 1020 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 14:04
...
Bonjour, Ney.
Invité
Invité
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 14:37
J'allais vous remercier mais vous êtes tous une bande d'enflures en fait. DUH.
Rafaël B. Roen
REGION : Hoenn POKÉBALL LANCÉES : 1020 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 14:44
+1 Aaron
Edit : Ney, si tu veux qu'on lise ta (longue) fiche, il faut la laisser.
Spoiler:
Dernière édition par Rafaël B. Roen le Jeu 18 Juin - 0:02, édité 3 fois
Admin
Mari Takanashi
REGION : Johto POKÉBALL LANCÉES : 1237 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 19/04/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Mer 17 Juin - 23:55
. . .
Invité
Invité
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Jeu 18 Juin - 16:18
(Wow, ce topic devient VRAIMENT bordélique)
Je remettrai ma fiche que si vous m'accueilliez avec des louanges et un tapis rouge d'abord.
Plus sérieusement, j'imagine que je vais garder le gamin. A vous de voir si il est à la hauteur. Good luck~
Admin
Mari Takanashi
REGION : Johto POKÉBALL LANCÉES : 1237 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 19/04/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Ven 19 Juin - 14:02
Je suis venue, j'ai lu, j'ai adoré, tu es validé. ♥
Sérieusement. Une histoire longue, oui, mais bien écrite et qui se lit avec plaisir. Un personnage complexe avec un passé très dur, qui sait être intéressant, il a son petit caractère et ne tombe pas dans les clichés. Bref, une très belle fiche sur laquelle tu as dû pas mal travailler.
Je te valide donc ! Tu peux dès à présent partir faire tes fiches de relation, dresseur, et commencer les rp !
Invité
Invité
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Sam 20 Juin - 20:01
(Elyse, cesse de te plaindre sur la CB, évidemment que je comptais te remercier)
AHEM. Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir tout ça ! Je ne sais pas trop quoi dire de plus mais ça me touche, thanks pour la validation. :')
Admin
Mari Takanashi
REGION : Johto POKÉBALL LANCÉES : 1237 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 19/04/2014
Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END] Sam 20 Juin - 21:12
(je ne vois pas du tout de quoi tu parles ♥ )
Je t'en prie. ♥ Amuse toi bien avec ce nouveau personnage \o/
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Sujet: Re: Life is a big, bad joke~ || Neal Aster [END]