J'ouvrais les yeux dans la pénombre et tournait la tête vers mon réveil : 4h. Génial. D'autant plus génial si on considérait le fait que j'avais travaillé jusqu'à plus de minuit ce soir là, et donc, que je n'avais presque pas dormi. J’essayais de retrouver le sommeil, mais cela s'avéra très vite inutile. Ne voulant pas bouger pour autant, je restait allongé les yeux grands ouverts, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil commencent à filtrer à travers mes rideaux et que je daigne me mettre debout. Natsu, qui dormait sur le sol, se leva lui aussi. Quelque soit l'heure à laquelle je me réveille, il le fait toujours en même temps que moi. De même pour le coucher d'ailleurs. De ce côté-là, nous étions synchrones. Le reste de mon équipe dormait toujours sur le canapé de ma chambre, sauf bien sûr Thanatos qui était je ne sais pas où.
Je me suis toujours demandé si je devait considérer ce Pokemon comme faisant partie de mon équipe. C'était un esprit libre, et il partait souvent se balader seul. Cependant, si je le cherchait et que je l'appelais, il revenait toujours. Je supposait donc qu'il ne s'éloignait jamais plus que le périmètre que ma voix pouvait couvrir. La nuit, je le soupçonnait de dormir quelque part sur la plage, dans les rochers sans aucun doute.

Après m'être préparé, je sortit. L'air frais du matin me fit un bien fou. J'avais pris Arsène dans sa Pokeball, ne sachant jamais ce dont ce Tenefix était capable quand il était laissé seul. Kupenda, pour sa part, se trouvait sur mon épaule. Je n'osais pas appeler mon Absol de peur de réveiller tout le quartier. Ceci dit, je savais bien que s'il voulait me retrouver, il le ferait, ce Pokemon disposait d'un instinct assez surprenant, comme s'il était capable de me sentir à des kilomètres.

« On pourrait remonter la plage jusqu'au port et revenir. Ça ne peut pas nous faire de mal. »

Natsu, qui était à mes côtés, confirma d'un signe de tête. Le connaissant, il allait en profiter pour se baigner. Un type feu qui aimait l'eau, c'est assez rare pour être signifié, mais c'est ce qui rendait mon Pokemon original.

Et c'est exactement ce qu'il fit quand une fois la plage atteinte. Il se jeta dans l'eau sans craindre le froid, et se rendit jusqu'à l'endroit où il n'avait pas pied pour nager tandis que moi je marchais sur le sable. Il ne revint vers moi que quand nous étions trop prêts du port pour être autorisés à se baigner.

Il n'y avait personne à cette heure. Peut-être juste quelques pêcheurs qui partaient en mer, mais c'était tout. Oh, pas bien étonnant, mais je n'avais pas l'habitude d'être ici à des horaires si matinaux. Ceci-dit, j’appréciai le calme et l'unique bruit des vagues, bruit qui avait toujours su m'apaiser.

C'est en arrivant sur le port que je les vis. Un groupe d'hommes s'activait. Il n'avaient pas l'air de pêcheurs et jetaient des coups d’œil inquiets autour d'eux, comme s'ils avaient peur qu'on les remarque. Instinctivement, je filais me cacher derrière un tas de caisses en bois pour les observer.

« Regarde Natsu, celui avec le chapeau à l'air de monter la garde. De quoi, je sais pas, mais ça à l'air louche. »

J'avais un passé de Teameux, alors je savais reconnaître une activité illégale quand j'en voyais une. D'une façon générale, quand quelqu'un monte la garde comme ça, c'est qu'il y a quelque chose de pas normal. Et puis, il était trop tôt pour que ce soit autre chose.

C'est alors que mon renard me poussa du museau avant de désigner avec sa patte des personnes qui sortait du grand hangar. Mis à part l'homme au chapeau, tous portaient la même tenue. . Je ne l'avais pas remarqué en premier lieu, mais maintenant que je me concentrait... Tout cela semblait fortement s'y méprendre à un uniforme. Et qui dit uniforme dit aussi...

« Une Team. Pas les Rockets, c'est sûr. Mais une Team. »

Bon, alors. Passons toutes les Team que je connaissait en revue. Hum.. ils avaient des têtes de marins, alors quel genre d'idiots portent des uniforme de marins ? Il n'y avait qu'une seule et unique Team capable de faire ça. J'avais fait un unique voyage à Hoenn, et c'est là-bas qu'ils sévissaient à l'époque, si je me souviens bien. La Team Aqua. Bon. Ne voulant plus me cacher, je me levait et me dirigeait directement vers l'homme au chapeau. Il portait une tenue différente des autres, j'en conclu qu'il devait être le chef, ou alors quelqu'un de suffisamment bien placé pour avoir l'autorisation de porter les habits qu'il souhaite.

« Bonjour. Vous êtes des matinaux, chez les Aqua, on dirait. On peut savoir ce que vous faites ? »

Au moins, ça m'évitait de tourner autour du pot.

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Il est évident que je ne m'attendais pas à un accueil les bras ouverts. Ce genre d'opération de Team était censée être faite dans la plus grande des discrétions, et si quelqu'un venait à découvrir quoi que ce soit... et bien, Arceus sait ce qui lui arriverait. Cela dépendait des Team, et des gens, mais je ne me faisait pas vraiment de soucis sur mon sort. Mon passé chez les Rocket jouait, là encore. Parce que avoir peur des autres Team, c'était aussi s'avouer vaincu et faible et, même si je ne faisait plus partie de l'association crée par Giovanni, il me restait quand même ces quelques réflexes d'aller au devant de l'action. C'était plus amusant.
Hum. J’eus un petit rire quand il me demanda si j'avais des dernières volonté. Oh, il jouait au plus intimidant, ce qui était normal, je venait de le prendre la main dans le sac. Je me mettais à sa place, il ne devait pas être ravi, et j'aurais sûrement réagi de la même manière.

« Ouais, si vous avez le dernier épisode de l'Amour est dans le Pokepark, j'aimerais bien le voir avant de mourir. »

Puisque mon humour n’eus pas l'air de faire rire grand monde (je suis un comique incompris), je reprenais un air sérieux. Un mouvement s'effectua à côté, j'eus l'impression que quelque chose se trouvait derrière moi, impression confirmée quand je sentis un mouvement. Cela fit sursauter Kupenda qui tomba. Je la rattrapais dans mes bras et tournait légèrement la tête.

« Oh, un Crapustule. Bonjour toi, dis, tu as fait peur à mon Tortipouss, ce n'est pas très sympathique. »

Puis je fit volte-face pour me retrouver à nouveau devant l'homme aux chapeau. Il avait levé une main pour empêcher sa bestiole de m'attaquer. Bien, ça prouvait qu'il était ouvert à la discussion. Je n'avais pas prévu spécialement de mourir donc c'était plutôt avantageux pour moi. Mon interlocuteur repris la parole. Selon lui, j'étais sois courageux, sois complètement con. Ouais, pas faux. Quant à appeler la police, très peu pour moi, même après être sorti de Team, je n'ai pas réussi à m'en faire des copains.

« Ah ouais, on passe au tutoiement direct comme si on était les meilleurs amis du monde. On n'a pas élevé les Wattouat ensemble à ce que je sache. »

Ce n'était pas parce que je l'avais attrapé en plein milieu d'une activité illicite qu'il fallait en oublier sa politesse, enfin ! Il tentait sûrement une technique d'intimidation en faisant ça, mais je n'étais pas un homme perdu demandant innocemment ce que ces gens aux costumes étranges faisaient là. Je savais ce qu'ils accomplissaient, et qui ils étaient. Mais j'enchaînais tout de même sur sa phrase.

« Je suis Samuel Dante. Et toi, t'es qui exactement ? Tu ne portes pas d'uniforme, tu dois être haut gradé. Le patron du business peut-être ? »

Ses sbires, qui avaient observés la scène, ne remirent à travailler quand leur supérieur se retourna, et m'invita par la même occasion à me suivre. J'avançais le pas, je n'avais de toute façon pas trop le choix avec le Crapustule qui me poussait au derrière. Natsu, qui savait parfaitement comment gérer la situation, restait tout à fait calme. Quand à Kupenda, elle se blottissait toute tremblante dans mes bras, et j'essayais de la rassurer en lui caressant la tête.

« Je ne faisais que me balader avant de vous apercevoir avec vos têtes de marins rebelles. Heureux de savoir que je vais rester en vie, mourir n'était pas au programme. Ah, et si ça avait été le cas, mes Pokemon n'auraient pas crié, ils t'auraient tué. »

Mon Feunard, je le sais, aurait été capable de cramer l'homme au chapeau, au risque de mourir à son tour, au lieu de fuir. Je lui avais demandé à plusieurs fois de ne pas le faire si jamais je me retrouvait dans cette situation, mais pour être honnête, je savais qu'il ne le ferait pas.

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Que ses Pokemon eau avaient de grandes chances de battre mon équipe, ça, c'était un fait. Mais sur la rapidité, j'étais persuadé que Natsu gagnait. Et c'est tout ce qui comptait dans ce cas-là. On pouvait en plus de ça compter Tenefix, qui en profiterait, non pas pour me sauver, mais pour se glisser discrètement à l'extérieur de sa Pokeball quand personne ne regarderait pour voler des choses ou foutre le bazard.

« Pas besoin d'une bonne équipe. Mon Feunard aurait le temps de te cramer avant même que tes Pokemon n'aient le temps de réagir. »

Il est perspicace. Enfin presque. Il est vrai que mon aisance face à une team a dû le faire réagir quelque part à l'intérieur de son cerveau. Ce n'est pas vraiment que je cherchais à jouer un rôle non plus et à me cacher derrière la façade d'un homme lambda effrayé et découvrant que oui, des organisations criminelles perpétraient dans ce monde.

« Je ne suis pas un espion, et surtout pas un de ces fichus Magma avec laquelle ta Team mène une guéguerre depuis vos créations respectives. Je suis simplement journaliste. »

Pour lui prouver que je disais la vérité, je lui sortit ma carte de presse de l'Alerien Libre et la plantait devant son nez. J'avais été dans une Team, bien entendu, mais je ne comptais pas lui révéler cette partie. Cela pourrait justifier ma curiosité et le fait que je cherche à en savoir plus sur lui et sur sa Team.

Je lui serrais la main, tandis qu'il se présentait à son tour. Oui, bien sûr, un pseudonyme, c'était récurrent. Et il était bien le chef. Il me semblait qu'il y en avait un autre, à l'époque, mais ma mémoire pouvait être défaillante, cependant il me semblait avoir retenu un autre nom. Mais après tout, au fil du temps, les chefs tombent et se font remplacer. Logique.

Je m'asseyais à la chaise qu'il m'indiquait. Comme je m'y attendais, il essaya de me soudoyer. C'est toujours ce que font les gens riches et puissants. Ils ont toujours l'impression que tout s'achète avec l'argent. Mais je ne marche pas comme ça. Pas que je ne trouverait pas intéressant de ne pas avoir un peu d'argent en plus sur mon compte, ou quelques Pokemon pour compléter mon équipe, c'est juste que j'aurais l'impression de me soumettre à lui. Et ça, pas question.

« Comme je disais, je suis journaliste. On ne m'achète qu'avec des informations. Non, ce que tu vas devoir faire, c'est me convaincre de ne pas faire d'article. Et ça prendra le temps qu'il faudra. »

Pressé ? Tu m'étonnes. Si quelqu'un arrivait maintenant et les découvraient... Pas de chance pour eux, et ils m'en voudraient. Mais je n'avais pas l'intention de lui demander quoi que ce soit, je voulais voir les arguments qu'il me sortirait.

Je prenais des risques, à n'en pas douter. Je n'étais pas inconscient, je le savais très bien. Mais j'avais toujours appris à rester calme face aux menaces. Et sûrement mon éducation à la Team Rocket m'empêchait d'accepter de me soumettre à la volonté d'une autre Team, même si actuellement je n'avais plus de camp.
Il aurait très bien pu décider de me tuer. Mais un corps posait toujours problème à cacher, dans ces conditions en particulier. Ils avaient besoin d'être discrets et rapide et devoir déplacer un homme mort de ma taille n'était définitivement pas pratique. Sans compter le fait qu'avec un peu de chance, un de mes Pokemon aurait réussi à s'échapper pour prévenir quelqu'un. Oh, sans oublier Thanatos qui se trouvait quelque part au dehors. Bon, ça, Le Chartreux ne le savait pas. Mais une fois de plus, pas question de lui dire.

Il parla, finalement. Ah, ça n'avait pas été difficile. J'aurais imaginé qu'il me menace d'une quelconque manière, mais non. Il commença par me lâcher quelques informations sur les Magma. Bien évidemment. Toujours prêt à dire tout et n'importe quoi sur leurs plus grands adversaire. Impossible de savoir ce qui était vrai ou faux. Il avait l'air franc, mais c'était dans ma nature de me méfier toujours.

« Très bien, mais si j'ai besoin d'en savoir plus sur les Magma, j'irais directement auprès d'eux. »

Oui, parce que là sur le moment, ce qui m'intéressait, c'était sa team à lui. Ce qu'ils faisaient là, à cette heure, et pourquoi. Ce n'était pas mes affaires mais... oh, vous savez, la curiosité, tout ça... un bien vilain défaut, que j'avais. Malheureusement pour mon interlocuteur, sans doute.

Il enchaîna finalement sur les Aqua. J'allumais discrètement dans ma poche mon enregistreur numérique. Pratique de l'emporter toujours avec moi. Je ne savais jamais sur quoi j'allais tomber, et cette matinée était un bel exemple. Enfin, il ne disait pas grand chose, et je voulais en savoir un peu plus. Un sbire vint lui chuchoter quelque chose, et j'adressais un grand sourire au jeune homme. Ça me rappelait mon propre passé de sbire. J'avais été Sergent aussi, mais j'avais passé plus de temps au grade le plus bas. Ce n'était pas le plus facile et les supérieurs n'étaient pas souvent très conciliants.

« Oh oui, cela m'intéresserait fortement. Tu as l'air bien satisfait, que t'a dit ton sbire ? Le boulot est fini c'est ça ? Qu'avez-vous volé ? »

C'était la question que je me posais depuis le départ. Que pouvaient bien contenir ces fichus caisses ?

J'aimais cette impression que j'avais de diriger et de dominer la discussion. Il faut l'avouer, j'étais totalement en minorité, mais malgré cela, le chef des Aqua répondait à ma question. Il n'y avait rien d'exceptionnel dans ces caisses, mais au moins j'arrivais à lui tirer des informations.

« Une attaque à la grenade ? Simple hasard ou attaque ennemie ? Oh, ça ferait un beau titre d'article. »

J'imaginais facilement qu'on puisse vouloir nuire à leur plan. Les Magma peut-être ? Puisqu'ils étaient leurs pires ennemis, ce ne serait pas surprenant qu'ils cherchent à les faire échouer. Mais je laissais au Chartreux le bénéfice du doute pour mener son enquête seul. Je n'allais pas perdre mon temps à l'aider.

Un autre curieux donc. Des gens commençaient à arriver sur le port, et un policier, en plus de ça. Aaah, la police et les Team, cette grande histoire d'amour tumultueuse... je comprenait bien que mon interlocuteur refuse de le laisser partir. Il ne réussirait pas à le faire chanter. Il n'avait en tout cas pas décider de le faire. Je me levais en même temps que celui qui était en face de moi afin de voir arriver l'homme bâillonné.

« Oh. Bonjour. »

Quand Le Chartreux repris la parole, je ne put m'empêcher d'avoir un rire. Oh, alors l'homme était du genre susceptible... Non, je ne me moquait pas de lui... je ne me laissais juste pas faire par un poisson, voilà tout. Et ce n'était pas de tuer un homme qui allait m'impressionner. J'avais déjà vu la mort, plusieurs fois. Moi-même, j'avais déjà tué. Alors détourner le regard ? Jamais. Surtout pas face à un flic, espèce humaine que je n'avais jamais réussi à porter dans mon cœur. Je vis l'homme me regarder, avec presque une supplication dans le regard. Je haussais les épaules. Non, je n'allais rien tenter pour le sauver. Rien dire, rien faire. Observer. Et apprécier le spectacle.

Natsu aussi avait l'habitude, alors, il n'eu aucune réaction quand le cou de l'homme craqua. Moi, je poussais carrément un bâillement. C'en était presque ennuyeux. Kupenda, elle, poussa un petit cri de terreur. La pauvre, elle n'était pas habituée à cette violence. Je lui avait toutefois caché les yeux, elle était bien trop jeune pour cela, et je n'étais plus à la Team Rocket.

« Pas assez spectaculaire à mon goût. Mais ça fait un problème en moins. »

J'avais déjà fait bien pire. J'avais déjà torturé, j'avais déjà frappé des innocents. Un craquage de cou, c'était en quelque sorte une chance pour le condamné. Comme pour une balle dans la tête, c'était relativement rapide. Et bien fait, c'était sans douleur. Ils venaient simplement de se débarrasser d'un individu gênant.

« Oui reprenons. Et bien, comme tu l'avais proposé, j'aimerais bien savoir où se trouve ta base. Que j'y aille faire un petit coucou une fois de temps en temps. »

Et le voilà donc qui se mettait à rire à gorge déployée comme un fou à interner. J'étais tombé sur une perle, je crois bien. Je me disais qu'il avait réagi de façon quelque peu excessive. Mais que voulez-vous, certains ont un grain. Je le laissais en terminer avec son fou rire avant qu'il puisse reprendre la parole sérieusement. Il commence par me dire qu'il ne me montrera pas la base... Hum, je suppose que j'aurais dû m'y attendre, que je ne lui tirerait pas d'informations si facilement. Mais il revient finalement sur ses propos.
Il me tend un bout de papier contenant un numéro de téléphone que je pourrais appeler si je le souhaitais. Pour, et je n'étais pas sûr d'avoir bien entendu, visiter la base. Oui, visiter. Je ne saurais dire s'il était fou, inconscient, ou s'il me tendait un piège, mais je dois avouer que cela eu pour effet de m'étonner, qu'il accepte si vite, sans poser aucune condition, si ce n'est le fait qu'on vienne me chercher.

« Tu ne chercherait pas à me piéger par hasard ? »

Question légitime, vous me l’accorderez. Son subit changement d'habitude me semblait plus que louche et j'avais définitivement l'envie d'en savoir un peu plus avant d'accepter sa proposition, même si elle m'intéressait fortement. Visiter la base d'une Team, c'était très rare. Si je travaillait encore pour les Rockets, j'aurais pris ça comme une chance inouïe et j'aurais sauté sur l'occasion d'en savoir un peu plus sur mes ennemis.

Le Roigada du Chartreux revenait, sans le corps bien entendu. Sûrement l'avait-il balancé à la mer, je ne voyais pas d'autres solutions. Enfin, si, mais ces autres solutions impliquaient des mesures... originales, dirons-nous. Et n'y voyez aucune allusion sexuelle je vous prie.

« Vous êtes sûrs de n'avoir laissé aucune preuve ? » demandais-je au Roigada et aux deux sbires.

Puis je me retournais vers le chef de la Team, pensif. Il ne m'avait pas fait de mal jusque là, mais il pourrait très bien profiter d'être au chaud chez lui pour me tuer, voir pire. J'avais donc des conditions à poser qui m'assurait ma survie... ou du moins, qui pouvaient devenir un problème pour lui si la visite s'avérait être... plus qu'une simple visite justement.

« Si je t'accompagne, c'est avec les conditions suivantes : un de mes Pokemon rentre chez moi et, si je ne reviens pas avant la tombée de la nuit, il va tout raconter aux flics. Oh, et j'emporte le reste de mon équipe avec moi. »

Je ne lui précisais pas que je disposais d'une arme dans mon manteau, mais ça, il n'avait pas à le savoir. C'était au cas où, en prévention. Et de toute façon, je savais aussi me battre à mais nues... si toutefois on devait en arriver à ces extrémités.

Ce Roigada ne me faisait pas peur. Personne ne m'avais jamais réellement effrayé, et ce n'est pas un petit monstre rose avec un coquillage sur la tête qui allait être le premier. Certes il paraissait assez intelligent, et même plutôt... cruel. Mais des gens cruels, des Pokemon cruels, j'en avais déjà croisé plus d'un au cours de ma vie, alors, c'est pas celui-ci qui allait m'effrayer.

« Je vois, malheureusement, ton dresseur s'est attaché à moi. Dommage, tu devra satisfaire tes pulsions sociopathes une autre fois. »

Je relève la tête vers Le Chartreux, qui m'expliqua que son Pokemon n'aimait pas grand monde à part lui. Pas étonnant, vu son comportement. D'après lui, le corps ne serait jamais retrouvé. Très bien, je n'allais pas m'étaler là-dessus, ce n'était pas mes affaires de toute façon, et je n'avais pas grand chose à faire du sort de ce policier trop curieux.

J'attendais surtout qu'on accepte mes conditions. Et elles le furent en effet. Petite victoire pour moi, mais tout de même une victoire. Il n'avait pas essayé de les discuter. J'avais l'autorisation de laisser un Pokemon repartir, qui avait des infos. Bon, bien sûr, on me demandait de laisser mes autres Pokemon dans leur Pokeball, et j'aurais les yeux bandés... Mais je rendrais quand même une petite visite à la base. Et ça, une base secrète de Team, c'était rarement portes ouvertes. Je dirais même que mon interlocuteur se trouvait imprudent, d'emmener quelqu'un avec lui. Oui, il allait peut-être en profiter pour me tuer, mais peut-être étais-je assez fou pour accepter.
Oh, et il y avait la menace que le Pokemon qui ne m'accompagnerait pas risquait de tout raconter aux autorités. Ainsi, que, probablement, à l'AL. Et ça, le blond ne le négligeait sûrement pas. Et puis, il restait Thanatos. Je suis persuadé que la petite tortue lui raconterait tout. Sauf que je n'avais pas prévu d'évoquer à voix haute que je disposais d'un quatrième Pokemon qui n'était pas présent actuellement.

« Très bien. Kupenda, tu rentres à la maison ma belle. Si je ne reviens pas ce soir, ne panique pas. Tu sais où se trouve les bureaux du FPI. »

Ma Tortipouss fut hésitante un instant, puis elle fila. Elle se sentait mal à l'aise face à tant de Teameux. Elle retrouverait facilement le chemin de mon habitation en passant par la plage. Elle n'était pas idiote, elle saurait comment faire. J'aurais pu envoyer Natsu mais j'avais besoin de mon Feunard à mes côtés. Mon Pokemon le plus puissant en somme, et celui qui m'accompagnait depuis longtemps. En vérité, je ne pouvais pas m'en séparer.
Mais la petite équipe de sbires avait l'air d'avoir fini son travail. Il était temps, car des gens commençaient à arriver et on allait bientôt ouvrir ce hangar, pour le trouver vide bien entendu.

« Très bien, je suis prêt. Quand partons-nous ? »