La pluie battante frappait le toit du hangar telle des milliers de cailloux jetés contre la paroi métallique. Jonas s’y était réfugié sans trop y réfléchir, et désormais il se demandait s’il n’allait pas le regretter. Le toit semblait à deux doigts de s’effondrer sur lui. Ah, il aurait l’air bien fin, mort sous un tas de ferrailles, après avoir faussé compagnie à sa petite amie… qui, il le pressentait, n’allait plus le rester pendant très longtemps.
On lui avait toujours dit qu’il était un couard, et, honnêtement, bien qu’il le niait constamment, il savait très bien au fond de lui que c’était vrai. Il n’avait jamais eu le courage de rien du tout, ni de faire de longues études, ni de se battre pour ce qu’il aimait, ni de suivre ses rêves, ni rien. Il se demandait bien ce que Wanda lui trouvait. Elle, qui était une brillante scientifique et chercheuse, elle a qui tout réussissait… au point qu’il en était parfois jaloux. Sûrement parce que élevé dans une famille bien trop machiste et patriarcale pour admettre qu’une femme pouvait être plus douée que lui. Il savait bien, pourtant, que ça n’avait rien à voir avec le genre… mais il ne pouvait pas non plus admettre qu’il ne s’agissait que de volonté. Wanda était chanceuse, la plus chanceuse au monde, il disait parfois. Pas de problèmes majeurs dans sa vie, un doctorat en poche à seulement 22 ans.. oui, Jonas enviait clairement sa petite amie.
Et pourtant elle, elle l’aimait. Il y avait tellement d’hommes brillants qui la côtoyait, qui avaient de l’argent et des connaissances, il y en a même un qui était prince… Mais c’était sur lui, Jonas, le petit moins que rien issu d’un patelin paumé d’Hoenn, que Wanda avait posé ses yeux. C’est à lui qu’elle avait sourit, pour la première fois, au café de Poivressel, il y a un an de cela. Jonas avait trouvé un boulot ici, un des nombreux petits boulots qu’il avait pu faire au cours de ses 28 ans d’existence. La jeune femme lui avait alors raconté qu’elle était ici pour faire des recherches au Musée Océanographique. Elle était revenue ensuite… juste pour le voir, lui.
Et puis, c’est elle qui avait fait le premier pas. C’est elle qui lui avait déclaré sa flamme. Et lui, bête qu’il était, il n’avait pas trop su quoi dire, il avait juste lâché un « oui » assez pathétique. Wanda riait en s’en souvenant, lui, il en avait encore honte.
Ce n’était pas la première fois qu’il ratait un rendez-vous avec elle. Il avait quelque chose d’important à lui dire, mais… il n’osait pas. Il n’avait jamais su dire les choses. Jonas avait toujours tout gardé pour lui. Sa petite amie était tout le contraire, l’amour lui faisait ouvrir son cœur, mais lui, il se sentait ridicule à chaque fois. Il n’était tellement rien, à côté d’elle.
Pourtant, il avait voulu bien faire. Jonas l’avait retrouvée à l’endroit habituel. Wanda lui avait dit qu’elle voulait parler de « quelque chose ». Apeuré, le jeune homme avait prétendu devoir se promener pour se changer les idées. Et elle, trop bonne, trop amoureuse sûrement, l’avait laissé faire.
Il s’était ensuite laissé surprendre par la pluie et avait trouvé refuge au premier abri qu’il avait croisé. C’était comme ça qu’il s’était retrouvé dans le hangar abandonné, pas assez courageux pour sortir affronter la tempête. Elle comprendrait… elle comprenait toujours.
Parce que Wanda, elle, de son côté, était si amoureuse, qu’elle lui pardonnait tout. Absolument tout. Elle s’était abritée au centre Pokemon, c’était leur lieu de rendez-vous dans ce genre de situation. Elle savait très bien qu’elle ne le verrait pas avant la fin de l’averse, mais elle s’en fichait bien. Berçant contre elle le petit Lixy qu’elle venait d’adopter, elle attendait autant qu’il le faudrait. Après tout, elle avait une excellente nouvelle a annoncé : sa demande de poste avait été acceptée au Centre Spatial d’Algatia, et la jeune femme ne pouvait être plus heureuse. Elle avait longtemps travaillé l’astrophysique pour avoir ce job.
Jonas avait fini par la rejoindre, une heure plus tard. Il avait accueilli la nouvelle avec méfiance. Mais il n’avait pas pu refuser sa demande quand elle lui avait proposé de s’installer à Algatia. Ce serait bien plus simple, primordial même, pour elle, et lui… et bien, lui, il trouverait bien quelque chose.
Une année passa, et Wanda prouva plus que jamais que ce métier était fait pour elle. Jonas, lui, était au chômage depuis qu’il avait quitté Poivressel. La jeune femme subvenait majoritairement aux besoins du couple et, techniquement, ça leur suffisait.
Mais l’annonce que fit Wanda ce jour-là changea leur vie du tout au tout. Elle rentra plus tard que d’habitude ce samedi, les larmes aux yeux, et pourtant, un grand sourire aux lèvres. Quel ne fut pas le choc pour Jonas quand sa petite amie lui annonça être enceinte. A ce moment, il lui sembla que le toit du hangar s’était finalement effondré sur lui. Pas prêt, il n’était tout simplement pas prêt.
Et, juste comme ça, il pris la décision de fuir. Sans essayer de discuter, sans en parler. Il fit juste ses bagages et il s’en alla sans crier gare, pendant que Wanda était au travail.
La jeune femme se sentie trahie et, pendant plusieurs mois, très malheureuse. Comme si elle se rendait subitement compte de tout les défauts de son ex, comme si elle avait volontairement évité de les voir pendant tout ce temps.
Mais Wanda était une femme courageuse. Elle ne s’effondra pas. Et surtout, elle voulut mener sa grossesse à terme. Malgré sa carrière bien entamée et les difficultés que cela apporterait, elle se sentait prête à élever un petit être. Elle ne serait sûrement pas souvent là, mais peu importe. Et puis, elle allait toujours au bout de ce qu’elle entreprenait.
C’est dans cette ambiance étrange et chaotique que naquît Tiberius. Petit bébé en fort heureusement bonne santé, il décida de faire sa grande sortie un 12 décembre, tout juste à la date prévue. Déjà ponctuel aux premières secondes de sa vie, visiblement.
C’est donc seule que Wanda éleva son fils. Plusieurs fois, elle tenta de contacter Jonas. Jamais celui-ci ne lui répondit, il avait comme disparu dans la nature. La chercheuse avait même demandés à ses amis de Poivressel, mais même eux n’avait aucune nouvelle du jeune homme. Au bout d’un an de tentatives infructueuses, elle abandonna. Elle n’allait pas perdre son temps et son énergie avec quelqu’un qui ne prenait même pas la peine de lui écrire un message. Elle devait s’occuper de son fils.
Elle ne jugea même pas nécessaire de parler de lui à Tiberius. Le petit savait juste que son géniteur était parti depuis longtemps, et qu’il se fichait éperdument du lui. Ça ne l’affecta jamais. Après tout, comment un être qu’il n’avait jamais connu pouvait-il lui maquer ? Il était très bien comme ça. Quand sa mère n’était pas là, elle le confiait à sa sœur, qui avait décidé de s’installer à Algatia avec son mari, un astronaute originaire d’Unys.
De sa chambre, Tiberius pouvait voir le Centre Spatial, et ce lieu le fascina dès qu’il le vit pour la première fois. Wanda l’y emmenait dès qu’elle en avait la possibilité, et il était aimé de tout le monde là-bas. Il fut donc très vite plongé dans le monde de l’espace, et son intérêt grandissait chaque jour. Le soir, en regardant le ciel nocturne, il s’imaginait toute sorte d’histoires. Il disait même qu’il découvrirait une nouvelle planète, un jour.
« Quand je serais grand, je serait ranger de l’espace ! » annonça-t-il un jour à sa mère.
« C’est un métier qui fait qu’on protège les Pokemon de l’espace. Comme les rangers normaux, sauf qu’ils sont de l’espace. »Il n’avait que cinq ans, mais sa vivacité d’esprit impressionnait Wanda. Bien sûr, une mère était (quasiment) toujours fière de son fils, mais les connaissances de ce dernier, et sa curiosité pour des sujets pas forcément de son âge forçaient l’admiration. Loin d’être surdoué, et même si pas des plus matures, il fallait avouer que Tiberius dénotait un intérêt spécifique pour l’astronomie, à la plus grande fierté de la jeune femme.
« Ah oui mon chéri ? Et où est-ce que ça s’apprend ça, ranger de l’espace ? »Tiberius eu un instant de réflexion. C’est vrai, il n’avait jamais entendu parler d’école pour ce métier. Et vu que sa mère demandait, c’est qu’elle ne savait pas. Et quand maman ne savait pas une chose, ça voulait dire que ça n’existait pas. Parce que maman savait tout. Elle avait fait beaucoup d’études, après tout.
« Et bah je vais faire une école de rangers comme tata, et une école d’astro..d’astroli..d’astrophy »« D’astrophysique ? »« Oui, d’astrosiphyque comme toi, et je vais mélanger les deux, et ensuite, je serais ranger de l’espace. »La jeune femme eu un petit rire et tapota son fils sur l’épaule en lui souhaitant bon courage. Elle le voyait déjà suivre ses pas, et devenir un grand astrophysicien. Ou peut-être, puisqu’il rêvait de voyages et de découvertes, un grand astronautes, peut-être le premier homme envoyé sur telle ou telle planète. Elle ne doutait pas qu’il puisse y découvrir de nouvelles espèces de Pokemon, après tout, c’était une des grandes théories de ce siècle : y’avait-il des Pokemon autre part que sur leur chère Terre, et, si oui, à quoi ressemblaient-ils ? Dans sa tête, Tiberius répondrait un jour à ces questions.
Car oui, Wanda ne voyait pas autre destin pour son fils que la science, l’Université ou encore les grandes écoles. Il était son fils, après tout, elle, l’une de meilleurs astrophysicienne de la région. Elle élèverait son fils dans les meilleures conditions, et il la rendrait fière. Un sacré poids sur les épaules du jeune garçon, qui n’en avait pas encore conscience. Lui, pour l’heure, il rêvait, comme tous les enfants après tout, loin de se douter que sa maternelle souhaitait contrôler sa vie. Ce qui ne présageait rien de bon.
Tiberius savait que sa mère était exigeante. Toujours derrière lui pour être sûre que ses devoirs soient bien faits, elle ne tolérait pas la moindre erreur. Fort heureusement pour le petit garçon, il était plutôt doué à l’école. Pourtant, alors que sa mère voulait le voir premier de la classe, lui était juste content de lui faire plaisir et d’apprendre des choses. Un ranger de l’espace, se disait-il, ça connaissait plein de choses. Donc, il fallait qu’il apprenne.
Un jour, il réussit à nommer un nombre assez conséquent de constellations, impressionnant son institutrice qui en connaissait bien moins que lui, et lui valant au passage quelques moqueries. Tiberius s’en fichait éperdument, c’était sa passion. Il n’avait que peu d’un amis mais ça lui suffisait, un petit groupe était mieux de toute façon, chacun d’entre eux étant geek à leur manière. Le petit groupe un peu bizarre de gamins que les instits adoraient parce qu’ils étaient toujours sages, et Tiberius ne faisait pas exception à la règle. Ses fréquentations, tout comme son comportement, étaient la fierté de sa mère.
Quelques années passèrent, sans rien de bien notoire à signaler. Alors que Wanda ne cessait de grimper dans la hiérarchie, le mari de la tante de Tiberius eu la chance d’être choisi pour une mission de plusieurs semaines dans l’espace, à observer la planète depuis l’extérieur. C’est pendant cette mission d’ailleurs qu’arriva l’anniversaire des 10 ans de Tiberius. Il avait demandé un nouveau télescope et s’était assuré d’être sage pour l’obtenir.
« Tu peux descendre, Tibou ! » avait lancé sa mère du bas des escaliers.
Ce weekend, il fêterait son anniversaire avec ses amis, mais ce soir, c’était avec la famille, à savoir donc sa mère, sa tante, et ses grands parents, venus tout droit de Nénucrique rien que pour l’occasion. Il y allait en vacances, et passait ses soirées sur les rochers à observer le ciel nocturne. Rien de bien différent de chez lui, en fait. Les deux septuagénaire avaient prévus d’emmener l’enfant en vacances à Sinnoh juste après Noël, afin de fêter le nouvel an et d’apprendre au garçonnet à faire du ski. Ils avaient déjà réservé un petit chalet à Frimapic, qui n’attendait qu’eux.
Tiberius descendit quatre à quatre les marches, manquant de glisser sur la fin, mais se rattrapant dans une acrobatie digne du Cirque du Soleil impliquant un rattrapage de barre de dernière minute. Il débarqua finalement dans le salon, et la première chose qu’il vit vu le grand paquet cadeau rectangulaire posé sur le canapé. Il s’en empara, épris d’un pressentiment, et déchira le papier cadeau sous le regard quelque peu autoritaire de sa mère, qui laissa passer pour cette fois. Il avait vu juste, mais poussa tout de même un cri de joie quand il découvrit le téléscope Orion N 114/450 EQ-1 Starblast II AstroTrack, un nom qui n’avait vraiment de sens que pour Wanda.
C’était encore meilleur que ce qu’il espérait. Il s’apprêtait à ouvrir la boîte et à déplier le bouzin dans sa chambre, quand sa mère posa une main sur son épaule.
« Attends, j’ai autre chose pour toi. »Le futur ranger de l’espace leva un regard intrigué. Un autre cadeau, en plus du téléscope et des vacances à la montagne ? Certes sa mère avait de l’argent, mais sa façon de parler n’était pas habituel. Il était évident qu’elle ne parlait pas des autres petits paquets cadeaux (que Tiberius avait prévu d’ouvrir après l’installation du téléscope) mais d’autres chose d’encore plus grandiose. Wanda prit la main de son fils et l’entraîna dans le jardin, où l’attendait une surprise aussi géniale qu’inattendue (c’est le principe de la surprise me direz-vous).
En effet, là, flottant en plein milieu du jardin, semblant un peu perdue et désorientée, se trouvait une jeune Melo. La petite Pokemon, encore tout bébé, et en réalité sortie de son œuf un peu moins de trois mois auparavant, était un des Pokemon préférés de Tiberius. Après tout, on le disait d’origine extraterrestre. Tiberius sauta dans les bras de sa mère pour la remercier puis, sous les conseils de cette dernière, entreprit de faire connaissance avec la petite boule rose. Malgré son excitation, il s’en approcha tout doucement, pour ne pas lui faire peur.
Les deux s’adoptèrent très vite mutuellement. Tiberius avait nommé Stardust, pour des raisons qui n’échappent à personne. Le petit garçon lui appris à se servir du téléscope (bien qu’elle n’y parvenait pas, avec ses petits bras) et lui montra le ciel nocturne et les étoiles, lui expliquant que ses parents venaient de quelque part, là-bas. La Melo avait littéralement des étoiles dans les yeux, et devint une spécialiste de la question en un rien de temps. Le brun lui promit qu’il l’emmenerait avec lui, quand il irait dans l’espace. Une idée qui ravie la fée, excitée à l’idée de découvrir ses origines, si elle en avait l’occasion...
« Putain mais laisses-moi faire ma vie ! »Le coup parti, et Tiberius porta une main à sa joue. De toute les réactions auxquelles il s’attendait, il n’aurait jamais imaginé que sa mère le frappe. Qu’elle hurle, ça, oui, il l’avait prévu. Qu’elle le menace de l’exclure de chez elle, de le renier, ça aussi, énervée, elle en était capable. Mais le frapper ? C’était la première fois que ça arrivait. Le jeune homme en était tout aussi choqué qu’en colère. Comment osait-elle ?
Il aurait peut-être dû s’y attendre, en fait. Il aurait dû voir que leur relation s’était dégradée à ce point. Pourtant, il avait tout fait pour que ça ne dégénère pas trop. Il avait tenté les discussions calmes, les longues explications. Il s’était forgé un argumentaire plutôt convaincant. Il avait tenté d’être patient et compréhensif. Mais il ne pouvait tout simplement plus. Il ne pouvait plus supporter que sa mère veuille contrôler sa vie, et son futur, à ce point. Il ne pouvait plus supporter son insistance sur le sérieux de son travail, il n’en pouvait plus la voir contrôler ses devoirs chaque soir comme s’il était encore un gamin. Il n’en pouvait plus de ces cours supplémentaires, avec ces professeurs qui venaient chez lui pour le « programme avancé ». Il avait l’impression de n’être qu’une marionnette, ou un bonhomme en pâte à modeler, aux mains de sa mère qui souhaitait le forger à son image.
Il ne se souvenait même plus de comment il s’en était rendu compte, ni de quand. Au départ, tout semblait bien se passer. Après l’anniversaire de ses dix ans, il avait passé la plupart de ses soirées, parfois même de ses nuits, à observer les étoiles, sous les encouragements de Wanda. Au point même qu’elle le laissait faire parfois tardivement alors qu’il y avait école le lendemain. Tiberius se vantait auprès de ses camarades que sa maman à lui ne lui donnait pas d’heure, tant qu’il consacrait ses veillées à augmenter ses connaissances spatiales. Sa maternelle pensait que c’était pour son bien -après tout c’est ce qu’elle avait fait, elle, à son âge-, et qu’il n’y avait aucun mal à ça. Et ce malgré les conseils du médecin de famille d’imposer un rythme régulier à un si jeune garçon. Wanda ne comprenait tout simplement pas que son fils n’était pas comme elle.
Tout cela avait d’ailleurs fini par avoir des conséquences. A force, Tiberius était fatigué, et il avait fini par faire un malaise en classe, lors de l’année de ses 12 ans, ce qui ont l’aura compris est inhabituel et dangereux pour un enfant de cet âge. La petite famille avait pour l’occasion reçu une assistante sociale, et Wanda avait dès lors fait plus attention… et c’est ainsi que s’étaient mis en place le programme avancé. Des professeurs particuliers venus donner des leçons plus poussées (notamment dans les matières scientifiques) toutes les semaines.
Au début, Tiberius les avaient appréciés. Ayant une soif de connaissance similaire à celle qu’avait eu sa mère au même âge, en apprendre plus ne le dérangeait pas. Mais Tiberius grandissait et, avec cela, lui venait de nouvelles passions, de nouvelles envies. Il n’avait pas forcément envie de passer ses weekends à étudier et réviser. Lui, il aimait sortir. Oh, il n’était pas du genre à se bourrer la tronche dans un bar les jeudis soir (bien qu’il l’ai fait une fois, juste pour tester. Ça s’était mal terminé). Mais il voulait des choses simples, comme voir ses amis, sortir un peu. Il aimait notamment s’éloigner de toute civilisation, et aller observer les Pokemon dans leur milieu naturel. Il avait rencontré en cours un fils d’éleveurs, et les deux avaient montés un petit groupe qui aimait partir en escapade juste après les cours.
Et c’est comme ça que le jeune adolescent s’était mis à mentir à sa mère. Cette dernière avait très vite voulu mettre un stop à ces sorties, et avait limité le temps qu’il passait à côtoyer ses amis. Pour qu’il étudie, et devienne un grand scientifique selon son bon vouloir. Sauf que les envies de Tiberius avaient elles, changées. Loin d’abandonner ses passions, il ne voulait plus suivre les traces de sa génitrices. Il avait un bon niveau en cours et ne voulait pas abandonner ses études, mais la carrière scientifique l’intéressait de moins en moins. Sa passion pour l’espace pouvait très bien rester ce qu’elle était : un passion. Il n’était pas obligé d’en faire une carrière. Il l’avait compris plus tardivement qu’il ne l’aurait voulu, aux alentours de ses quatorze ans. Toutes ces années, il était resté casanier, ne voyant pas beaucoup ses amis et en perdant quelques uns au passage, ce qu’il regretta. Et au plus grand désespoir de sa mère, ses envies changèrent. Vu qu’elle travaillait beaucoup, il mis rapidement en place un système pour prétendre qu’il était à la maison, alors qu’en réalité, il s’aventurait avec son groupe loin sur la plage pour observer des migrations ou encore voir les Pokemon marins s’épanouir dans un coin tranquille. Les enfants avaient même réussi à obtenir l’autorisation du garde-forestier d’Algatia de se rendre dans des zones protégées, sous la supervision de l’homme. Ce dernier avait pris Tiberius d’affection, trouvant injuste que l’enfant soit obligé de mentir à sa mère juste pour sortir observer des Pokemon dans leur milieu naturel. « Y’a rien de mal à ça » avait-il dit un jour « J’suis même plutôt content que ta génération ait encore du respect pour ces créatures. Et tout l’monde dit que les jeunes d’aujourd’hui c’est plus c’que c’était blablabla… ahah, quelle phrase de vieux croûton ! ». Tiberius adorait Bob, y trouvant une figure paternelle. Il n’en avait pas eu besoin jusque là, et honnêtement, si le garde forestier avait été une femme, ça n’aurait rien changé, mais il avait là un deuxième parent, qui lui, ne s’acharnait pas à l’obliger à travailler ou à ne pas respecter ses passions.
Sauf que, bon, Wanda finit par découvrir les petites fugues diurnes de son fiston. Elle n’avait jamais autant hurlé, ce jour-là. Tiberius en pleura de rage, et pour la première fois répondit à sa mère. Il la supplia de le laisser faire ce qu’il aimait, mais elle lui ordonna d’aller dans sa chambre. Elle demanda à son Luxray de le surveiller. Le Pokemon l’emmenait et le ramenait de l’école, l’empêchant de sortir.
Alors, Tiberius se mit à fuguer la nuit. Il emmenait Stardust, qui depuis avait grandie et évoluée avec lui, et tout deux parcouraient un bout de chemin loin de chez lui et surtout loin du Centre Spatial. Il ne voulait pas détester cet endroit, il ne voulait pas détester l’astronomie à cause de sa mère, alors, il s’en éloignait. Juste pour un temps.
C’est lors de l’une de ces escapades nocturnes qu’il découvrit, au milieu des bois, un Goélise blessé. Il avait entendu les cris de douleur du Pokemon et avait rapidement trouvé l’origine du bruit. Le pauvre avait du s’éloigner des côtes et se perdre. Il avait l’aile cassée. Tiberius demanda à sa Melofee de pratiquer un sort de soin, puis il emmena la mouette au centre Pokemon. Il resta jusqu’à ce qu’il soit sûr que le Goélise soit complètement rétablit. Puis, aux côté de l’infirmière Joëlle, le relâcha dans la nature.
C’était presque le matin quand il se glissa dans son lit, repensant à ces évènements. Aider les Pokemon… le métier de Ranger l’avait toujours attiré, sans qu’il y réfléchisse vraiment. Mais désormais, ça sonnait comme une évidence. Cette nuit-là, il sentit qu’il avait trouvé sa voie. Et ça le terrifiait. Car il savait pertinemment que ça ne passerait pas.
Pendant plusieurs années, il n’en parla pas. Pas vraiment. Il sous-entendait qu’il aimait beaucoup les rangers, mais sa mère niait en bloc le fait qu’il pourrait être le moins du monde fait pour ça. Elle soutenait qu’il ferait un grand astrophysicien, ou encore un grand astronome, qu’elle avait déjà même obtenu l’autorisation d’un stage au Centre Spatial. Chaque jour, Tiberius se sentait un peu plus mal. Et chaque jour, il en voulait un peu plus à sa mère de ne pas le laisser, tout simplement, vivre.
Alors, l’année de ses 15 ans, il remplit un dossier pour l’école de Rangers d’Almia. Il avait obtenu la complicité d’un de ses professeurs qui l’encourageait dans cette voie. Tiberius n’était même pas sûr d’être pris. Mais il se devait au moins d’essayer. Quelques semaines plus tard, il reçu sa réponse : il était accepté. Sa joie fit vite place à l’inquiétude : comment sa mère allait-elle réagir. Et de tout les scénarios qu’il avait imaginé, il n’avait pas pensé à celui-là.
Sa joue le brûlait. Un calme plat s’était posé dans la petite maison, Wanda réalisant à son tour ce qu’elle venait de faire. Elle était en colère contre lui, mais elle ne voulait pas lui faire de mal. Il était son fils unique, son trésor. Elle l’aimait plus que tout au monde et ne voulait que le meilleur pour lui. Dans sa tête, c’était ainsi. Mais elle ne comprenait pas qu’en voulant bien faire, elle causait des dégâts.
« Tiberius, je... »« T’AS JAMAIS VOULU ME LAISSER ÊTRE QUI JE VOULAIS !! » Wanda ne pu continuer sa phrase. Elle ne savait pas quoi dire. Elle était choquée, triste, en colère… un mélange d’émotions qui ne voulait rien dire de bon.
« Je suis pas ton Pokemon, je suis pas là pour que tu fasses ce que tu veux de moi. Je veux pas être un grand scientifique, je veux pas être un putain d’astronaute. Je veux être ranger, je veux juste être… moi. »Sur ces mots, Tiberius repartit en courant dans sa chambre, et s’effondra sur son lit, en pleurs. Il la détestait. Il ne voulait plus être ici, la vue du Centre Spatial qu’il affectionnait tant le dégouttait, désormais. Il avait besoin de partir, de suivre sa voie. Et ça, sa génitrice ne le comprenait pas.
Les semaines qui suivirent ne furent pas des plus agréables. Wanda et Tiberius ne se parlaient quasiment pas, et le jeune homme dû s’installer chez sa tante pour éviter tout conflit. Bientôt, ses bagages furent pliés, et il parti sans se retourner, direction Almia. Se promettant que, plus jamais, il ne reviendrait dans sa région natale. Dans la nouvelle, l’école de Rangers lui ouvrait ses portes, tout droit vers une nouvelle vie. Une qu’il avait choisi.
A à peine 16 ans, puisqu’il était né en fin d’année, il était l’un des plus jeunes à suivre la formation. Il se révéla cependant être très vite l’une des meilleures jeune recrue. Clairement travailleur, sérieux, et passionné, il se hissa en haut de sa promo. A son arrivée, il reçu une Tarsal à la couleur inhabituelle. Il avait eu l’occasion de garder Stardust, ses sorts de soin se révélant bien utiles, du moment qu’elle ne combattait pas. Elle n’avait de toute façon jamais appris.
A l’école, on vous forme en binôme afin d’aller accomplir des petites missions sur le terrain. C’est ainsi que Tiberius fit la rencontre de Gavyn, qui devint son ami. Il avait des passions en communs et étaient un duo efficace d’après les appréciations de leurs professeurs. Ils furent diplômés le même jour, et décidèrent de rester ensemble pour leur travail. Les missions à plusieurs, ils ne les faisaient pas l’un sans l’autre. Une sacré paire, en somme.
Tiberius n’avait plus de contact avec sa mère. Il ne voulait pas lui parler, et cette dernière ne semblait pas non plus vouloir reprendre contact avec son fils. Comme il se l’était promis, le jeune ranger ne retourna jamais sur Hoenn, même pendant ses permissions. Il avait encore des contacts avec ses amis de sa région natale, cependant, et passa une semaine en leur compagnie sur la région d’Aleera. Il se promirent d’y revenir un jour. C’était une belle région, et la faune et la flore du coin était riche et fascinante. Qui sait, peut-être aurait-il l’occasion d’aller y travailler ?
Quelques temps après son entrée à l’école, pourtant, il entendit parler du Centre Spatial aux infos. Une scrupuleuse organisation du nom de Team Magma s’était auto-nommée propriétaire de l’endroit, et avait pris en otage plusieurs employés. Malgré le fait qu’ils n’aient plus parlé depuis des lustres, Tiberius s’inquiéta pour sa mère. Celle-ci faisait partie des otages, mais la Team Magma fut finalement défaite par un jeune garçon dont le ranger a depuis oublié le nom. La prochaine fois qu’il vit sa mère, c’était à la télé, dans une interview où elle expliquait les actions de la Team Magma, et son expérience d’otage, qu’il ne l’avait pas empêchée de continuer son travail.
Quelques jours plus tard, il reçut un message de sa mère qui demandait à le revoir. Il refusa, lui disant qu’il acceptait cependant de lui parler. Il s’eurent en visio-conférence, et Wanda ne put s’empêcher de noter les changements physiques de son garçon.
« Tiberius… tu es devenu un jeune homme. »
Un sourire gêné s’afficha sur le visage du brun. Il ne savait pas trop quoi dire, et n’était toujours pas sûr que ce fut une bonne idée. Il était vêtu de sa tenue du ranger, et n’avait pu s’empêcher de noter la grimace qu’avait fait sa mère en le voyant. Une chose était sûre, elle n’avait toujours pas digéré son choix.
« Alors, tu… ça te plaît ? »
« Oui, maman, beaucoup. Je suis heureux ici, et je pense que je réussirais mon diplôme. »Nouvelle grimace, avec froncement de sourcils cette fois-ci. Tiberius connaissait sa mère et savait très bien à quoi elle jouait. Wanda voulait qu’elle regrette son choix. Elle essayait encore de le ramener à elle, et de le conduire dans le « droit chemin » qu’elle avait tracé pour lui.
« Tu sais que je pense toujours que tu gâches ton talent… tu t’es bien amusé mais… il serait temps que tu rentres. Tu sais, ce stage tiens toujours, et... »« Maman, arrêtes. »Il l’interrompit d’un ton froid et ferme. Il ne pouvait pas la laisser continuer. Déçu mais pas surpris, il voyait qu’elle n’avait pas changé d’un pouce. Elle n’avait toujours pas accepté que son fils unique ne soit pas comme elle l’avait prévu. Elle n’avait toujours pas compris le principe de faire ses propres choix.
« Je serais ranger, que tu le veuilles ou non. J’aimerais tant… j’aimerais tant que tu comprennes, que tu m’ait laissé choisir. Ça aurait été… tellement plus simple. Si seulement tu comprenais… j’accepterais de te revoir. Mais je ne peux plus vivre que selon tes bons désirs. Je suis désolé que tu ne vois pas que j’essaie juste de mener ma vie comme je l’entends. »« Tiberius, je veux juste que tu ait une bonne vie. Est-ce si difficile à comprendre ? Tu gâche ton talent et tes capacités. »
« Tu vois, c’est exactement pour ça que je suis parti. Mes capacités sont aussi dans ce métier. Ce n’est pas ton choix, et… ça ne m’enchante pas de te dire ça, mais tant que tu ne l’auras pas compris… merci de ne plus me recontacter. »Et, sur ce, il raccrocha. Poussant un long soupir, il ferma les yeux à instant, et sentit Stardust se presser contre lui pour le rassurer. Il voulait sincèrement que sa mère comprenne, mais tant que ce n’était pas le cas… il ne la laisserait pas lui gâcher la vie.
Devenus des rangers qualifiés, Tiberius et Gavyn furent affectés un peu partout sur Almia, et parfois sur des régions voisines. Comme quand ils n’étaient encore que des novices, les deux amis ne manquaient jamais l’occasion de faire une mission ensemble. Ils étaient comme inséparables.
Pourtant, l’une de ces missions affecta leur amitié d’une manière irréversible, et d’une façon dont aucun des deux ne s’attendaient. Tiberius savait que Gavyn avait un côté imprudent et impulsif. Mais il n’aurait jamais pu imaginer que cela puisse à ce point nuire à leur mission.
Tiberius était bien plus discipliné et exigeant que son comparse. Il suivait les ordres à la lettre, ne commettait aucune bavure et avait endurcit son caractère. Il n’avait jamais été un jovial extraverti, mais son sérieux n’était que plus présent depuis qu’il avait été gradé. Après tout, son job demandait cela, il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur. Il prenait toujours soin d’accomplir ses missions à bien, en tirant une certaine fierté et même un peu d’arrogance parfois. Pas qu’il avait tort sur ses compétences, cependant, c’est juste qu’il les connaissaient. On lui demanda même à certaines occasions d’assister des cours aux jeunes rangers. Ça lui plaisait, de se retrouver face à un groupe dont il avait fait jadis parti. Et mine de rien, il était plutôt bon à ça, ses supérieurs lui confiant souvent la tête des opérations dans une mission. Ses collègues le respectaient. Il sauva la vie de l’un d’entre eux grâce à son Kirlia qui avait évoluée depuis, et la Pokemon reçu même une décoration, qu’elle arbore d’ailleurs toujours aussi fièrement à son cou.
Gavyn au contraire n’avait jamais apprécié être un bon petit soldat, et ne savait pas se tenir. S’il écoutait Tiberius, c’est parce que ce dernier était son ami et que, en tant que tel, il le respectait… ce qui ne signifiait pas forcément qu’il l’écoutait toujours.
Ils étaient tous deux âgés de 26 ans quand ils furent envoyés sur une mission à risques. On avait besoin des meilleurs rangers de la région. Le but était d’aller secourir des Pokemon aux mains d’une bande de trafiquants réputés comme dangereux. Entendez par là qu’ils n’hésitaient pas à employer la violence et les armes quand il le fallait, et tant que ça nourrissait leurs desseins.
Les trafiquants s’étaient installés non loin du Village Alorize, au cœur du désert. Ils s’étaient établis dans des bâtiments de pierre abandonnés, et avaient monté des fortifications tout autour des ruines. Hommes et Pokemon patrouillaient de jours comme de nuit, et chassaient les imprudents qui passaient par là. Ils avaient déjà fait des blessés, et si les rangers échouaient à les arrêter, des forces armées seraient envoyés. Sauf que d’innocents Pokemon risqueraient d’être blessés voire tués dans la débâcle que cela créerait. On avait donc laissé aux Rangers une dernière chance de faire leur preuve, et de sortir les Pokemon capturés sains et sauf, tout en arrêtant les malfrats.
Les deux collègues étaient arrivés sur les lieux à la tombée de la nuit. Ils s’étaient établis à l’écart du campement, au couvert des arbres. Ils avaient revêtus des vêtements verts et sombres discrets. Le but était, dans l’idéal, de ne pas se faire repérer le temps de libérer les Pokemon. Puis, ils pourraient appeler du renfort afin de procéder à l’arrestation. Sur le papier, le plan était simple. Et bien réalisé, ça ferait sûrement l’affaire.
« Bon. Leur ronde est plutôt simple, on ne devrait pas avoir trop de mal à entrer. Tu vois les camions là-bas ? C’est là qu’ils doivent garder les Pokemon. »
« On va y arriver partenaire, comme d’hab. »
Tiberius coula un regard vers Gavyn. Il l’appréciait beaucoup, mais il savait aussi que le caractère fonceur de son ami n’était pas adapté à ce type de missions d’infiltration. La seule raison pour laquelle il était là, c’était la promesse qu’il s’étaient faite de rester ensemble quelque soit la mission. « stupide promesse » se dit-il en y repesant aujourd’hui.
« Sois prudent. Notre priorité c’est leur sécurité. »« Tu es sacrément doué pour recracher les phrases toutes faites du chef. »« Peut-être. Mais c’est vrai. » ajouta-t-il après un soupir.
Il lui reprochait souvent son manque de séreux, ce à quoi Gavyn répondait la plupart du temps en lui tirant la langue, ce lui agaçait énormément le ranger. Pourquoi son collègue n’arrivait pas à être sérieux, ne serait-ce que cinq minutes ?
« Ne fait pas échouer la mission, s’il te plaît... » Si seulement il avait su.
Ils observèrent la ronde une dernière fois, puis décidèrent de se lancer. Ils se séparèrent pour entrer chacun d’un côté du campement, pour rester aussi discrets que possible. Tiberius se cacha derrière un container probablement rempli d’armes et d’équipements. Un peu plus loin, un feu de camp était allumé. Il n’arrivait pas à entendre les discussions, mais du moment qu’ils étaient occupés, ça lui allait.
Tiberius sorti de sa poche la ball de Sky. Elle savait déjà ce qu’elle devait faire, et n’eu besoin que d’un signe de son dresseur pour se téléporter au niveau des camions. Elle n pouvait pas se glisser à l’intérieur mais, de là où elle était, elle se tenait prête à intervenir en cas de problème. S’il y avait besoin d’attirer l’attention, par exemple, elle serait là. Se glissant derrière une des roues, elle envoya un petit signe à son dresseur quand la voie fut libre. Ce dernier la rejoint.
Ils attaquaient la partie délicate. Tiberius jeta des regards tout autour de lui. Où était passé Gavyn ? Il aurait déjà dû l’avoir rejoint. Problème, il ne le voyait nulle part, et il ne pouvait pas vraiment le contacter sur le talkie sans réveiller tout le campement.
Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir les portes de lui-même, il entendit un bruit. Il ne lui fallut pas longtemps pour se tourner et ne put que constater avec le plus grand désarroi du monde son collègue se ruer en hurlant sur l’un des malfrats. Sa mâchoire aurait pu lui tomber tellement il en avait été choqué. Mais il n’avait plus le temps. L’alarme avait été sonnée, et il ne fallut pas bien longtemps avant qu’il soit repéré.
« Bordel... »Il ouvrit la porte du camion d’un coup sec, et ordonna à son Pokemon d’aider les prisonniers. Celle-ci obéit, bien qu’inquiète : son dresseur n’aurait personne pour se battre à ses côtés.
Tiberius roula sur le côté pour éviter un coup lancé pas un des malfrats. Il le frappa pour le déstabiliser et se releva. Il allait devoir s’en sortir. Heureusement qu’ils donnaient des cours de combats, chez les rangers, et qu’il en avait pris des supplémentaires. Il n’avait pas la carrure la plus impressionnante, mais il était doué au corps-à-corps. Et il n’avait plus vraiment le choix.
Il soupira de rage quand il entendit le bruit de pales d’hélicoptères. Bien sûr. Les autorités avaient prévenu qu’elles interviendraient en cas de problème, Pokemon libérés ou non. L’homme ne pouvait que espérer que Sky avait eu le temps d’évacuer les prisonniers.
Quand la première balle se logea dans son bras, il se laissa surprendre par la masse corporelle qui lui faisait face. L’homme l’attrapa par les épaules et le rejeta violemment contre le camion. Par réflexe, Tiberius se protégea de son bras gauche, et il sentit ses os se briser quand il entra en contact avec le véhicule.
Plus loin, Gavyn se débattait aussi. Rah, celui-là… Quand tout cela serait fini, le brun lui passerait un savon dont il se souviendrait. Actuellement, il lui en voulait, et cela ne faisait qu’augmenter sa rage. Il se décala à temps pour éviter un coup de point, et s’aida de son bras valide pour attraper la barre de fer qui avait précédemment retenu les portes du camion. Il frappa de toutes ses forces et visa la tête. Son adversaire massif recula en se tenant le nez, et Tiberius en profita pour s’éloigner.
Il analysa rapidement la situation. Les renforts arrivaient, mais les adversaires avaient pris les armes, et les coups de feu qu’il entendait ne présageait rien de bon. La meilleure solution était de courir, et de soit se mettre à couvert, soit de trouver de quoi se défendre. Il n’était pas suffisamment équipés pour foncer dans le tas, et continuer comme ça serait du suicide. Il décela une ouverture et s’y rua, courant aussi vite qu’il en était capable.
Un coup de feu retentit, et Tiberius s’effondra au sol quand la balle se logea au niveau de son rein. Qu’elle ait pénétré ou non, il n’en savait rien. Tout ce qu’il savait, c’est que ça lui faisait un mal de chien.
Ressentant probablement le danger et la détresse de son dresseur, sa Melofee sortie de sa Pokeball.
« Stardust, je t’avais dit de rester dans ta ball ! C’est trop dangereux ! »La boule rose l’ignora et poussa un cri affolé en voyant sa blessure. Tiberius se saisit de la ball, mais pour la première fois de toute sa vie, la fée refusa d’obtempérer. La survie de son dresseur était sa priorité. Et peu importe les bruits du combat qui l’effrayaient ou le danger qu’elle courrait : elle devait le soigner.
Elle retira la balle qui fort heureusement n’avaient pas fait un long chemin avec une précision chirurgicale qu’on lui connaissait. Stardust n’avait jamais appris à se battre, mais elle avait sûrement appris à panser les blessure de ceux qui le faisaient, humains comme Pokemon. Elle avait suivi un entraînement au Centre Pokemon des rangers, et son aide avait été bien utile à plusieurs reprises. Elle n’avait jamais laissé tombé personne, et n’allait sûrement pas commencer maintenant.
Stardust commençait à refermer la blessure, quand elle fut violemment projetée en arrière. En face, se tenait un un Rapasdepic bien plus grand que la normale. Malgré la douleur, Tiberius se releva et tenta de rejoindre son Pokemon. Malheureusement, on le frappa. Le dresseur de l’oiseau n’avait pas l’air prêt à le laisser partir.
Tiberius se débattit du mieux qu’il pu. Il donnait tout ce qu’il avait, mais jamais un combat n’avait été aussi intense. Il était affaiblit par ses blessures et il ne fallut pas longtemps pour que son adversaire prenne l’avantage sur lui, tirant fort sur son bras blessé pour l’incapaciter.
Un nouveau coup de feu retentit derrière lui, mais tout était flou, et l’Hoennien n’eu pas le temps de voir ce qu’il se passait. Dans la pagaille, il avait lâché la barre qui avait fait office de sa seule arme. Le malfrat l’utilisa pour l’assomer.
Quand il ouvrit les yeux, quelques minutes après sa tête lui faisait atrocement mal et il ne voyait presque rien. Le bruit des combats avaient diminués, et il semblait qu’on l’avait laissé pour mort. Incapable de se lever, il rampa vers ce qui semblait être la sortie.
« Stardust ? Sky ? »Pas de réponse de ses Pokemon. Il toucha leur Pokeball, mais elles étaient vides. Il fit de son mieux pour garder son calme, comme on lui avait appris à le faire dans des situation d’urgence.
Il finit par s’adosser au container derrière lequel il s’était caché au début de la mission, et remis ses idées en place. Il était incapable de bouger son bras gauche, mais il recouvrait peu à peu la vue. Alors que sur son champ de vision, il vit apparaître des corps et du sang, il entendit une voix qui lui réchauffa le corps… mais qui était quelque peu différente.
Une Gardevoir se tenait face à lui. Et il n’eu aucun doute qu’il s’agissait de son Pokemon. Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, Sky le prit dans ses bras et le téléporta loin des combats. De là où il était, et alors qu’une équipe de médecins arrivait à son secours, il pu voir que les forces armées avaient repris l’avantage, et procédaient désormais à l’arrestation des malfrats survivants.
« Sky ? Où… où est Stardust ? »Le regard de la Gardevoir lui fit comprendre qu’elle n’en avait aucune idée, et qu’elle avait sans doute espéré que sa compagne de voyage ait suivit les instructions et soit restée dans sa Pokeball. Elle retourna sur les lieux de l’actions, appelant désespérément sa comparse. Ce qu’elle découvrit lui fit pousser un cri d’horreur.
Et, la mort dans l’âme, elle ne put rien faire d’autre que de revenir vers son dresseur, tenant dans ses bras, le corps sans vie d’une Melofee trop courageuse.
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