« Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie »
« Voici la mer, immense, à perte de vue. Tant d'êtres s'y meuvent, petits et grands, qu'on ne peut les compter. Des navires la parcourent en tous sens, et aussi le dragon marin, le Léviathan ; tu l'as inventé pour jouer avec lui. »
Psaumes 104:26
Les marins étaient friands de légendes. Chaque nouvelle journée apportait son lot de nouvelles et d’histoires, dont la plupart abracadabrantesques auraient plutôt trouvé leur place dans un livre pour enfant. Il fallait dire que les nuits et journées en mer étaient plutôt longues, les moments d’attente nombreux, l’ennui et le spleen fréquents alors les marins n’avaient trouvé d’autres solutions pour s’occuper que de se raconter des histoires. Toujours des histoires. Peut-être aussi que l’horizon et les vapeurs salées causaient quelques hallucinations.
La nouvelle du jour laissait le port en émoi. Les murmures avaient commencé très tôt dans la nuit, alors que les premiers chalutiers revenaient de la pêche. Ils s’étaient propagés rapidement, comme un fléau, de bouche à oreille, d’un marin à l’autre, de pêcheur à commerçant, de vendeur à client. Au lever du jour, Marivon-port ne tenait plus en place.
Un gigantesque serpent rouge aurait été aperçu dans la nuit.
Il y avait de tout : ceux qui avaient pris leur journée pour tenter de le retrouver, ceux qui criaient au mensonge, ceux qui en riaient et ceux qui, enfin, n’en avaient strictement rien à faire. Évidemment, Valen était de ceux-là.
Des histoires, elle en entendait depuis qu’elle avait quitté Ohana. Depuis la maison de correction et sa paranoïa aiguë. Depuis la Team Aqua et leurs idéaux farfelus. Depuis son arrivée à Alera et ses petits boulots sur le port, bien avant qu’elle n’achète Zarpa. Les marins étaient des conteurs-nés, et parfois même un peu menteurs. Alors cette histoire de serpent rouge aperçut dans les flots, Valentine la mit rapidement de côté pour se concentrer sur son boulot. La pêche avait été bonne, ce matin, et elle vendait plutôt bien sa marchandise. Miracle. Tout doucement, elle commençait à se faire une place sur le marché. Les clients appréciaient la fraîcheur de ses prises et la diversité de celles-ci ; grâce à Blue et ses mystérieux éclairs, les poissons les plus rares étaient vite attrapés. Et puis, parfois, elle apprenait à être plus aimable. Même Lechat le remarquait, puisqu’il ne la fuyait plus comme avant. Le squatteur s’intégrait plutôt bien à la troupe, quelques fois Valen l’avait aperçu blotti contre Anja pour la sieste. Un soir, même, alors qu’elle rangeait une caisse sur le pont de Zarpa et que Lechat dormait à côté, elle avait pu le toucher, sans le vouloir. Tous deux s’étaient regardés, surpris voire choqués du contact nouveau. Celui-ci s’était alors prolongé et comme tous deux ne fuyaient pas, elle l’avait caressé. Quant à Blue, elle était plus épanouie que jamais. Dans ces moments là, la pêcheuse se sentait plutôt heureuse. Il ne lui manquait pas grand chose.
Un soir, tandis qu’elle rentrait d’une soirée un peu trop arrosée sur le port, Valen entendit du remous dans l’eau. Jusque là rien d’étonnant, les Pokémon étaient nombreux sur le port, mais certains cherchaient aisément le conflit. Anja se mit devant elle en gonflant le poil et laissa échapper un grognement sourd. Tendue, la jeune femme écoutait autour d’elle, à défaut de pouvoir voir correctement dans la pénombre. Le clapotis paraissait plus faible. Elle sursauta soudain.
- Là !
Dans l’eau, derrière les premiers bateaux, une grande forme s’éloignait vers l’horizon. Valentine s’approcha aussitôt du rebord, interpelée. Anja attrapa de justesse son sweat pour la tirer en arrière. Avec autant d’alcool dans le sang, il ne faisait pas confiance à son équilibre. Qu’est-ce que c’était ? Un bateau ? Non, c’était bien plus fin, moins rigide. Un Pokémon ? Un Locklass n’était pas aussi grand. Un Leviator ? Aucune chance, ils ne s’approchaient pas des côtes et encore moins du port, à moins qu’il n’appartienne à un dresseur du coin. Pourtant, ils étaient seuls sur le port.
Anja la tira en arrière en grognant. Stop les conneries. Quand elle se coucha, une heure plus tard, Valentine ne pensait qu’à cette forme mystérieuse.
Le week-end apporta le repos nécessaire à la pêcheuse pour récupérer de corps et d’esprit. Son métier était physique et prenant, elle souffrait parfois de maux de dos ou de courbatures. Cette semaine, Mari était absente pour son travail. Valentine ne pourrait donc pas profiter de massages ou de nourriture gratuite. Et mince. Si bien que tournant vite en rond dans son studio en ce dimanche après-midi, après une grasse matinée de plusieurs heures, elle finit par sortir prendre l’air.
Il y avait du monde, sur le port. Un ferry avait dû débarquer pour le week-end, ou un autre partait ce soir, sans doute. Vite agacée par la foule, Valentine décida de prendre Zarpa afin de s’éloigner sur les côtes. Même si elle naviguait toute la semaine, elle ne pouvait se lasser d’une énième balade en mer. Lechat sauta sur le bateau au moment où il démarrait et Blue volait gaiement au-dessus du mat, tenant dur comme fer à son rôle de guet. Retrouvant le sourire, Valentine les guida vers les côtes. Ils allaient trouver un coin tranquille, quelque part. Et puis, elle avait les clefs de chez Mari, au cas où.
(à suivre)
Crédit image : Suzu
Admin
Valen N. Lorme
REGION : Alola - Ohana POKÉBALL LANCÉES : 956 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 14/04/2014
Sujet: Re: « Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie » (solo, capture) Dim 24 Nov - 16:35
« Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie »
- Y a pas à dire, parfois, ça fait du bien de ne rien faire… lâcha Valen, affalée gracieusement sur le pont de son bateau.
Anja jeta à sa dresseuse un regard blasé. Ben voyons. La pêcheuse était tout à fait capable de dire cela et de s’activer dans la minute qui suivrait. Complètement instable. Lechat, qui n’était guère mieux, approuva d’un signe de tête. Pour toute réponse, Valentine se contenta d’un signe de main dans leur direction. Toujours était-il que le silence était appréciable. L’eau était calme, les Pokémon sauvages se tenaient à distance de Zarpa et le petit bateau flottait tranquillement à distance des côtes de l’île Wailmer. L’atmosphère était agréable, si bien que la jeune pêcheuse finit par s’assoupir. Elle était en confiance : si le bateau dérivait de trop, elle serait immédiatement prévenue par Blue ou Anja. Et puis, elle devait être plus fatiguée que ce qu’elle pensait.
Une minute plus tard, lui semblait-il, elle fut réveillée en sursaut par une secousse sur le bateau. Elle se redressa aussitôt, l’air hagard, cherchant autour d’elle la cause du tremblement. Il n’y avait rien. Les côtes étaient toujours aussi loin, Lechat ronflait dans un coin, Blue devait voler plus loin. Seul Anja, alerte, faisait le tour du bateau. Rien. Personne.
- P’tet un Tentacruel, hasarda-t-elle en direction du loup. Ils n’font pas trop attention où ils vont.
Le Lougaroc regarda une dernière fois autour puis se rallongea pour lécher ses pattes avant délicatement. Possible. Sauf qu’une deuxième secousse, plus forte, réveilla même Lechat en sursaut. Le Pokémon, qui les avait accompagnés alors qu’il avait tout sauf le pied marin, leur jeta un regard terrifié, le poil gonflé. Qu’est-ce que c’était ? Cette fois, Valentine se mit debout, sourcils froncés. Ils cognaient contre quelque chose ? Se maudissant une fois encore de ne pas avoir d’allié marin et s’inquiétant pour la coque de son bateau, elle grogna et fit le tour du navire, se penchant à chaque fois pour regarder l’eau. Cette dernière remuait vivement. Pas de doute, c’était bien un Pokémon qui leur jouait des tours. Qui était le petit farceur qui l’emmerdait en cette journée de repos en mer ? Valen leva les yeux et jura. Et merde, Blue n’était toujours pas de retour. Un simple éclair et c’était réglé, d’ordinaire.
- Anja.
Le loup était déjà prêt. Il allait faire son possible, comme d’habitude, mais n’avait pas vraiment l’avantage du type. Valentine, quant à elle, ré-enclencha le moteur du voilier. Il fallait prendre de la distance d’un coup, en espérant que ce ne soit pas un Pokémon trop rapide, ni trop joueur. Tandis que le bateau s’éloignait bruyamment, Lechat courut se réfugier dans la cabine. Valen soupira lourdement, puis écarquilla brusquement les yeux. Derrière eux, une forme sombre se dessinait dans l’eau. Et elle était immense. À l’arrière du voilier, Anja grondait férocement. Ce n’était pas un Tentacruel, ni un quelconque poisson trop farceur. C’était un serpent, un dragon des mers. Et il fonçait vers eux à toute vitesse.
- Merde ! Merde !
Valen poussa le bateau à accélérer le plus possible, en évitant les lignes droites. Vite, la côte. Anja ne pouvait attaquer, en milieu marin. Il ne ferait qu’abimer le bateau et tous les foutre à l’eau. Vif Roc le mettrait en danger, s’il tombait à l’eau face à ce monstre. Et toujours aucune trace de Blue. Si c’était bien le Pokémon auquel elle pensait - nulle doute face à cette forme -, ils étaient foutus. Mais que venait faire un Léviator aussi près des côtes ?!
Brusquement, le moteur cracha et le bateau cahota. Quoi encore ?! Valen jeta un regard désespéré à son véhicule, dont la vitesse diminuait en chute libre. Rivéole était encore loin. Et merde ! Elle se tourna alors, fataliste, vers l’arrière de son bateau. Et pâlit soudain.
C’était un Léviator, immense, d’une couleur aussi rouge que le corail. Malgré la stupeur, malgré la frayeur, Valen prit le temps d’observer la bête dégoulinante d’eau. Le monstre marin était horrible et magnifique à la fois. Léviator, la terreur des marins. Soudain, elle réalisa qu’elle avait devant elle la légende urbaine dont tout le monde parlait depuis des jours. Le léviator rouge.
Et puis, elle réalisa. Un tel Pokémon avait une vitesse de nage impressionnante. S’il avait voulu les renverser, il l’aurait fait depuis bien longtemps, malgré leur pitoyable fuite. Il ne voulait pas les attaquer. Que voulait-il, alors ?
Soudainement, un éclair traversa le ciel en direction du Pokémon marin. Dans un cri salvateur, Blue apparut, protectrice. Le Léviator, touché, surpris, rugit de rage. Valen n’eut que le temps d’apercevoir les crocs manquant dans sa gueule ouverte, avant que la queue immense du Pokémon ne s’abatte sur eux, créant un ras-de-marée qui emporta Zarpa à plusieurs mètres de là. Un bruit sourd indiqua qu’un morceau du bateau venait de céder. Valen tomba en arrière, se cogna contre quelque chose de dur dans son dos qui lui coupa le souffle, avant qu’une vague ne manque de la noyer. Le ciel était devenu gris, tout tanguait. De ses yeux entrouverts, elle vit Anja tomber à l’eau. Tout allait trop vite. Le voilier se renversa, presque entièrement. Depuis la cabine, elle entendit Lechat crier de peur. Impuissante, l'ex-Aqua marmonna quelque chose. Puis elle se sentit tomber à l’eau à son tour, tandis qu'elle perdait connaissance.
(à suivre)
Crédit image : Suzu
Admin
Valen N. Lorme
REGION : Alola - Ohana POKÉBALL LANCÉES : 956 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 14/04/2014
Sujet: Re: « Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie » (solo, capture) Dim 24 Nov - 19:44
« Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie »
Ses oreilles sifflaient. Un bruit de vent, d’écume, de remous. Un aboiement retentit, agressif. Lentement, elle ouvrit les yeux. La lumière était trop vive, trop blanche. Trop rouge. Au-dessus d’elle, on gronda doucement.
Tandis que tous ses sens revenaient progressivement à la normale, Valen gémit faiblement de douleur. On bougea à côté d’elle, elle aperçut la fourrure brune d’Anja, trempée, et celui-ci vint lui lécher la figure avec inquiétude et soulagement. La brune entendit Blue piailler non loin. Ses côtes lui faisaient atrocement souffrir, elle peinait à respirer normalement. Elle ferma les yeux, les rouvrit doucement. Face à elle, dans l’eau, le Léviator rouge l’observait d’un air contrit.
Valen sursauta aussitôt et se redressa, en alerte. Elle gémit de douleur, se tint les côtes et regarda autour d’elle, cherchant au plus vite à analyser la situation. Elle était allongé sur le sable, à moitié dans l’eau. Ses vêtements étaient arrachés en partie, il lui manquait une chaussure. Ses cheveux défaits étaient collés à son front par un liquide gluant, du sang. Tout lui revint en mémoire. Où étaient son bateau et Lechat ?! Elle se souvenait de leur fuite, de la tempête. Du Léviator qui- putain, pourquoi il était encore devant elle ?! Anja posa alors une patte sur sa cuisse, comme pour l’interpeler et stopper son instant de panique. Son regard bleu, serein, lui faisait comprendre de ne pas s’inquiéter. La pêcheuse fronça les sourcils. Quoi ? Blue lâcha alors un petit gémissement et s’envola du rocher où elle était posée, pour venir se poser sur la tête du Léviator chromatique. Ce dernier leva les yeux au ciel, comme pour la chercher, avant de les baisser sur la jeune humaine blessée. Il entrouvrit la bouche, gronda délicatement, comme pour ne pas l’effrayer. Une fois encore, Valen constata sa bouche édentée. Elle avait besoin de réfléchir.
Ses Pokémon ne semblaient plus effrayés par la bête rouge. Que s’était-il passé durant son inconscience ? Avant que le bateau ne sombre, Anja était prêt à attaquer le serpent et Blue avait même sauté le pas. Valentine essaya de se souvenir. Sa tête lui faisait mal, respirer était douloureux. Mais elle faisait confiance à l’instinct de ses Pokémon plus qu’au sien. Elle se souvint alors s’être dit que la bête n’avait pas voulu les attaquer. À bien y réfléchir, son attitude - pousser le bateau - ressemblait plus à du jeu, ou bien à une demande d’attention. Elle réalisa. L’autre soir, sur le port, c’était bien lui qu’elle avait aperçu. Elle s’était demandée ce qu’un Léviator faisait aussi près du port. La pêcheuse regarda alors le Pokémon. Il faisait chétif, pour son espèce. Il lui manquait plusieurs écailles, comme s’il s’était battu. Et ses dents manquantes l’interpelaient forcément. Il devait chercher à manger, sur le port. Et Valentine réalisa alors que tous les soirs, après le marché, elle balançait les restes de sa pêche par-dessus bord, près de son bateau. Si le Pokémon rouge était affamé, il avait dû la suivre, en pensant qu’elle en jetterait encore par-dessus bord. Ce dernier n’avait cherché qu’à attirer son attention. Et s’il les avait attaqués, c’était par accident, par surprise, parce que Blue l’avait foudroyé. Les pièces du puzzle s’emboîtaient.
La jeune femme regarda Anja, un peu déboussolée. Le grand loup vint doucement lécher sa tempe sanglante. Le Lougaroc venait de la ferme d’Ohana, comme elle. Il était né parmi le refuge qu’elle avait créé. Et il savait par-dessus tout reconnaître un Pokémon dans le besoin. Quant à Blue, la sauvage, le bébé Pokémon retrouvé dans la cale de Zarpa, elle ne pouvait faire confiance qu’à un Pokémon qui en valait la peine. Valen grimaça de douleur et soupira. Elle regarda le dragon d’eau.
- Tout ça pour ça, hein ?
Le Pokémon gémit piteusement, l’air désolé. Il n’avait visiblement pas voulu faire de casse. Valen l'ignorait, mais lorsqu’il l’avait vu tomber à l’eau, il avait aussitôt plongé pour venir les récupérer, elle et son Pokémon. Il savait que les humains étaient fragiles, hors de leurs machines.
- Ca va… soupira la brune.
Elle regarda l’horizon, dépitée. Où était Zarpa ? Lechat devait être terrifié. Elle ne pouvait pas laisser son bateau dériver une minute de plus. Et s’il avait coulé ? La pensée lui glaça le sang. Elle se redressa faiblement en grimaçant - elle devait avoir une côte ou deux de fêlées, ou cassées. Sa tête tourna d’un seul coup et elle retomba sur les fesses. C’était encore trop tôt.
- Blue, s’il te plaît. Va chercher Zarpa. Ne me dis pas qu’il a coulé…
L’oiseau de mer s’envola aussitôt et piailla vivement. Valentine eut l’air soulagé. Elle paraissait optimiste. La mouette vola au-dessus de la tête du dragon, ce dernier grogna en retour et tous deux s’éloignèrent dans l’océan. Anja, lui, resta près de sa dresseuse, évaluant ses blessures. Valentine échangea un long regard avec lui, plein de doutes.
***
Elle avait dû s’assoupir à nouveau, quand un nouveau coup de langue d’Anja la réveilla en sursaut. Quelques heures étaient passées, le ciel était rose et elle était ankylosée et glacée. Dans le ciel, Blue piaillait joyeusement. Et loin derrière, le Léviator rouge trainait précautionneusement - disons autant que possible - le voilier par le bôme tordu. Valen sentit son coeur se gonfler de soulagement. Elle se mit debout, trébucha, fut soutenue par Anja qui l’accompagna jusqu’au bord de l’eau. Son bateau était là ! Elle évalua les premiers dégâts. Le mât était cassé en deux et s’était effondré sur le pont, les voiles déchirées pendaient aux cordages, le pont était bien écorché. Mais Zarpa flottait toujours courageusement. Lorsque le bateau fut à quelques mètres d’elle, Valentine aperçut à son bord une silhouette rouge et noire qui miaulait faiblement. Lechat ! Valentine se précipita dans l’eau jusqu’au bassin et quand elle fut assez proche du voilier, le Flamiaou lui sauta dans les bras, tremblant mais soulagé. L’ex-Aqua le serra dans ses bras pour la première fois de sa vie.
- T’es là… vous êtes là.
Elle regarda son bateau, puis le Léviator qui le relâchait doucement en grognant d’un air désolé.
- Ca va… ça va. (Elle soupira de soulagement et l’observa.) T’as l’air d’être un cas toi aussi… j’me trompe ?
Le dragon s’offusqua un instant, avant de sembler réfléchir. Il lui sembla encore plus pitoyable qu’au début. Valentine soupira.
- Allez… t’inquiète, va. On va remonter sur Zarpa et tu nous traines jusqu’au port de Rivéole, tu veux bien ? Il fera nuit noire, personne ne t’embêtera.
L’accord étant conclu, l’équipe remonta sur le bateau, au grand désespoir du Flamiaou traumatisé. Il faisait effectivement bien sombre lorsqu’ils arrivèrent au débarquement prévu à Rivéole. Zarpa fut pris en charge par une équipe de patrouille et Blue l’accompagna, refusant le lâcher le bateau qu’elle considérait comme sa maison. Valen devrait fermer boutique quelques jours, le temps des réparations. Bah, elle squatterait chez Mari, cette dernière habitant justement à quelques mètres seulement. Et puis, concernant le Léviator rouge… La jeune femme s’approcha du rivage. Le Pokémon était toujours là, en retrait des hommes. Il semblait l’attendre. À vrai dire, il faisait un peu peine à voir, pour un Léviator, quand on y regardait de plus près. Il avait besoin d’être remis en état. La jeune éleveuse hésita, échangea un regard avec Anja et Flamiaou, puis leva les yeux vers lui et ouvrit la paume. À l’intérieur, une pokéball.
- Tu as l’air d’être encore plus fatigué que moi. Si tu veux bien me faire confiance… je vais te soigner, maintenant, promit-elle. Et puis, bah, on tâchera de te nourrir aussi bien que nous. Tu sais, j’ai des pistes plutôt bonnes, tenta-t-elle avec un léger sourire penaud.
Le serpent gronda, méfiant et hésitant. Il ne connaissait pas tout ça. Mais face aux regards sereins du loup et du chat, qui accompagnaient cette drôle de petite humaine sans aucune contrainte, face à la détermination de la jeune mouette qui l’avait conduit jusqu’au navire en divagation tout à l’heure, il se sentait irrésistiblement attiré. Il n’avait pas de famille, on lui en présentait une.
- Je te relâcherai demain, quand tu iras mieux. Je te le promets.
Tenté, fatigué, le grand Pokémon décida d’accepter. D’essayer. Il tendit alors le cou, lentement, jusqu’à s’approcher de la petite boule rouge et blanche. Souriant faiblement, Valen leva l’autre main pour la poser délicatement sur son front, lui soufflant sa promesse, puis elle activa le bouton de la pokéball. Le Pokémon y entra dans un halo rouge et n’en ressortit pas. Lechat, qui n’avait pas de pokéball attitrée, observa le spectacle d’un air fasciné. Valentine observa le lourde ball et sourit faiblement. Elle regarda Anja.
- Ta mère a fait exactement la même chose, quand je l’ai rencontrée. C’est fou, comme les choses se répètent…
Tendre, le Lougaroc vint appuyer sa tête contre sa cuisse. Le trio partit alors rejoindre le Centre Pokémon de Rivéole, afin de se soigner et de se reposer. Valen avait également besoin de soins.
***
Le lendemain, quand elle le relâcha comme convenu, le Léviator ne voulut pas partir. Il n’avait nulle part où aller. Elle l’attirait. Joyeuse, Blue lui souhaita la bienvenue dans la famille. Et Lechat réclama à Valen sa propre pokéball.
- Vous alors…
Elle souriait, heureuse, légère. Jusqu’au moment où on lui annonça les frais de réparation de Zarpa.
- Putain !
- fin -
Crédit image : Suzu
Admin
Mari Takanashi
REGION : Johto POKÉBALL LANCÉES : 1237 A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 19/04/2014
Sujet: Re: « Et dans la tempête et le bruit, la clarté reparaît grandie » (solo, capture) Dim 1 Déc - 12:26
Capture validée !
Félicitations, ce nouveau Pokémon rejoint ton équipe !
Niveau 22
Poste à la suite de ce message pour annoncer les attaques et spécificités du Pokémon capturé en utilisant le codage suivant :