Il y a ces jours où l'on s'ennuie. Où l'on ne sait pas quoi faire. Je subis actuellement une de ces journées où tu n'es tout simplement motivé à rien ! J'étais allongé sur mon lit et fixais le plafond, lançant parfois quelques regards vers mes pokemons. Kokuro est sur son coussin et semble assoupi tandis que Zyo fixait la fenêtre. Sa façon de rester ainsi planté devant la vitre m'intrigue et je décide de me lever pour m'approcher. Je suis son regard qui est tourné vers la ville. Au delà des maisons, je vois la verdure de ce qui se devine être une forêt, pas si loin que cela de l'endroit où je me trouve. Mon regard se tourne ensuite à nouveau vers xatu et je devine dans ses yeux une certaine envie. Je regarde ensuite Kokuro qui semble bien dans son coussin. L'un semble vouloir sortir et l'autre n'a pas l'air prêt à bouger... Mais moi, rester en place, j'aime pas ça. Alors, désolée pour Kokuro, mais il est minoritaire face à Zyo et moi. Je vais pour le réveillé et, en le secouant doucement pour le tirer de son sommeil, je me prend un coup de bec, réflexe non maîtrisé de la part de l'oiseau noir, sur le poignet. Je lâche un petit gémissement, sensible, et éloigne ma main de lui, faisant face à son regard fatigué et désolé qui me fait sourire d'amusement. Je lui précise qu'on sort et, comme il a l'air fatigué, je décide de le porter. Cela fait un poids sur mes bras, peut habitués à porter quoi que ce soit, mais Kokuro mesure un peu moins de cinquante centimètres et pèse un poids que je peux porter, si ce n'est pas beau ça ! Quant à Zyo, je le rentre dans sa pokeball le temps de traverser la ville, comme je le fais à chaque fois.
Je sors donc de la chambre, un cornebre dans les bras et la pokeball de Zyo dans une des grandes poches de mon gilet, je verrouille la porte et sors. La ville est plutôt calme, il doit être aux alentours de midi et tout le monde mange, puis vu le temps plutôt nuageux, peu de monde va penser à sortir. En réalisant l'heure, je réalise aussi que l'idée de manger m'est complètement passée. Il faut dire que je m'étais levée et avait déjeuné tard.
Je marche jusqu'à arriver en forêt. Une fois dans les bois, je libère Zyo de sa pokeball et pose Kokuro, estimant qu'il a eu le temps de bien se réveillé et que mes bras ne supporteraient pas éternellement de le porter. Une fois les deux pokemons prêts, nous reprenons ensemble la marche que j'ai commencée et cherchons un coins tranquille où se poser. Finalement, je trouve un joli coin où il y a un arbre qui ne semble pas trop dur à escalader. Laissant mes deux compagnons en bas, je m'accroche au tronc et commence une escalade qui, comme toutes les précédentes et les future, s'annonce dure pour ma maigre force. Mais je persiste, la douleur de mes muscles forcés de me porter jusqu'en haut me donnait cette incroyable impression d'être en vie et de me surpasser ! Il faut dire que, sans vouloir me vanter, je pense que très peu d'albinos vont grimper aux arbres ! Une fois assez haut à mon goût - et surtout pour mes bras qui fatiguent -, je m'assied sur une branche, laissant pendre mes jambes, et j'observe le paysage vu d'ici, en hauteur. Un courant d'air me fait frissonner et j'ajuste le col de mon gilet pour laisser passer le moins d'air possible, réalisant que je n'avais pas fait attention à la température en m'habillant.

Depuis les hauteurs de l'arbre, j'aperçois quelqu'un, un homme sûrement, qui semble venir vers ma position. Restant en haut, je l'observe, puis regarde mes pokemons qui risquent de le rencontrer. Je constate que Kokuro s'est rendormi ... Ce qui l'évitera de dérober quelconque objet au passant pour le peu qu'il ai quelque chose qui brille. Et Zyo profite de la nature calmement, sans se soucier de rien. Je garde mon regard fixé sur eux, oubliant presque la personne qui s'approche de plus en plus.   

Le jeune homme ne passe pas bien loin de moi. Je ne le quitte pas des yeux et, bien que la lumière du jour ne m'offre pas une vision optimale, je distingue que son regard passe de mes deux compagnons, à moi. A cet instant, je m'attends à ce qu'il vienne vers nous pour quelconque raison, mais il n'en fait rien. Il passe sa route. Je le suis de mon regard rouge jusqu'à ce que la distance nous séparant m'assure qu'il ne fait plus attention à nous. Je baisse ensuite les yeux sur les deux pokemons. Kokuro s'est réveillé, probablement en entendant les pas de l'inconnu froisser l'herbe claire de la forêt. Voyant qu'il regarde en direction de l'homme, je crains qu'il n'ai repérer quelque chose qui l'intéresse... Je me décide alors à descendre de mon arbre, manquant de tomber dans ma précipitation, je me rattrape à temps et gagne la terre sans plus d'encombre. Une fois sur le sol, je claque des doigts pour détourner l'attention de mon cornebre qui se tourne immédiatement vers moi. Peut-être n'avait-il rien repérer d'intéressant à voler au passant, mais je préférais me méfier. Connaissant le pokemon noir, je le sais capable de traquer quelqu'un jusqu'à avoir l'objet si on ne détourne pas à temps son attention. Mon regard se porte ensuite sur Zyo qui n'a pas bouger, mais semble assez soucieux. Je me rappelle que mon xatu a un sens de l'observation plutôt développer et je suis certaine que j'aurais des conversations très intéressantes sur le comportement des hommes ou celui des pokemons si nous étions en mesure de communiquer avec le même langage. Mais, à défaut de ne pouvoir entretenir ce type de conversation et de connaître ainsi directement la cause de son inquiétude, je dois me fier à une interprétation.  Le plus plausible selon moi, et surtout la seule idée que me vient à l'esprit, serait qu'il ai détecter dans le regard de l'homme aux cheveux d'argent une attention qui ne lui plait guère. Mais cette interprétation ne me semble pas très juste, étant donné que l'homme en question est partit et que je vois mal pourquoi il reviendrait vers nous. Cependant, il nous a regarder plutôt longtemps pour quelqu'un qui se fiche éperdument de notre présence... Serions nous sur sa propriété ? Impossible, il n'y a aucune demeure aux alentours et je verrais mal un homme ayant l'air si jeune posséder toute cette forêt. De plus, il nous aurait avertit pendant son passage.
Au final, je décide de ne pas me préoccuper plus que cela de cet homme qui, je pense, ne reviendra pas vers nous. Je m'assieds contre le tronc de l'arbre et me blotti dans mon gilet un peu trop large, la hauteur de l'arbre m'ayant fait sentir un peu trop la fraicheur de l'air. Un peu surprise, je vois Kokuro se poser sur mes jambes, le plus près possible de mon ventre, comme s'il avait compris que j'ai froid, ce qui est fort probable. Zyo, quant à lui, nous observe. Il semblait prêt à partir quand je suis descendue, mais en voyant que j'ai besoin d'un temps de repos avant de me mettre en marche, il n'insiste pas, connaissant très bien ma santé fragile. Je lui sourit, le remerciant par là de sa compréhension, puis ferme les yeux pour les reposer de l'éblouissement du jour qu'ils subissent. Comme en sortant je n'avais pas prêté attention à la présence de ce fichus soleil, je devais veiller à être à l'ombre le plus souvent possible et surtout, à ne pas trop regarder vers le ciel. Tant de contraintes de vies qui font que je déteste de plus en plus ma condition. Les yeux clos, j'ai parfaitement conscience que n'importe qui pourrait me penser endormie, mais je reste éveillée, Zyo à mes côtés, attentif, prêt à me prévenir de l'arriver de quelqu'un.