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 Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]

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Rafaël B. Roen
Rafaël B. Roen

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A DÉBARQUÉ SUR L'ÎLE LE : 10/06/2014

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MessageSujet: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeVen 1 Mai - 13:22



"Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël

Une gerbe de flammes la frôla soudain.

"Attention, jolie dame !"

Cria le cracheur de feu en passant d'elle, lui adressant un clin d’œil charmeur avant de poursuivre sa route. Le Reptincel qui l'accompagnait cracha une nouvelle gerbe de feu vers le ciel, cette fois, éclairant la nuit d'orangé. Rafaël s'autorisa un léger soupir et regarda son bras dénudé. Plus de peur que de mal, mais ça chauffait quand même. Tâchant de se reprendre, elle fit quelques pas vers le cœur de la fête. Partout, mille couleurs. Des fanions colorés étaient accrochés au-dessus des stands, des cotillons ne cessaient de tomber et de recouvrir le pavé des sols. Ce soir, tout le monde jouait le jeu : des danseurs acrobates, aux costumes de plus en plus extravertis, à la musique classique donnant à tous l'envie de se joindre à la valse, l'ambiance était bonne.

Bien évidemment, tous n'étaient pas là ce soir pour s'amuser. Dissimulés dans la foule en fête, de nombreux sbires s'étaient mêlés au carnaval. Parfaits caméléons entre les branches d'un arbre, chacun avait eu l'ordre de se fondre dans la masse et d'observer. Chacun à son poste. Certains plus que d'autres avaient joué le jeu du carnaval, d'autres s'étaient contentés d'une simple tenue un peu colorée ou d'un masque vénitien. La gitane, elle, avait fait un détour vers le stand du loueur de costumes. On ne lui reprochait que trop souvent d'être une bonne à rien, d'être tout sauf discrète lors de ses missions. Alors, très bien, ce soir, elle jouerait le jeu à fond. D'autant plus que ces derniers temps, après sa mission avec Crimsonfall et la découverte d'Aaron violenté par Neel, elle était entrée dans une période de rancune envers le lieutenant. Elle ne lui adressait plus la parole, lui crachait dessus à tout moment, et l'évitait le plus possible. Se rebellant doucement contre la Team Rocket, Rafaël commençait à prendre ses libertés. Elle ne désespérait pas non plus de voir un jour arriver Law, pour qu'il vienne la chercher comme il lui avait promis.

Alors ce soir, c'est vêtue d'une longue cape rubis que la gitane déambulait dans les rues en fête. Sous un chaperon aussi rouge que la cape, Rafaël avait laissé libre ses cheveux de jais. Ces derniers avaient poussés depuis cet été, et cascadaient à présent jusqu'au milieu de son dos. Un déguisement plutôt joli, à la fois voyant et parfaitement intégré au festival, composé d'une robe longue à corset, beige et noire, dévoilant tout de ses formes sans rien montrer. Lorsqu'elle s'était observée un instant dans le miroir du stand, Rafaël ne s'était pas reconnue. Mis à part une fois ou deux en primaire pour le carnaval d'Hoenn, elle ne s'était presque jamais déguisée. Enfin, cela n'avait rien à voir avec les déguisements d'enfant.

Ayant pour l'instant quartier libre, la brune s'approcha d'un stand de création de bijoux et observa les divers produits présentés. Certains créateurs utilisaient les pierres évolutives pour en faire des bijoux, ce que Rafaël trouvait aussi joli qu'inutile. Quel dommage d'utiliser de si précieux objets pour en faire des apparats. Elle leva un instant les yeux, rencontra le regard connu d'un sbire dans la foule. Ils étaient partout, ce soir, pour compter les divers touristes intéressants et repérer les personnes les plus affluentes. Le lieutenant devrait les rejoindre plus tard dans la soirée mais elle ignorait quand. À vrai dire, elle n'était pas tellement pressée de le revoir.

S'adressant à la vendeuse du stand, elle leva les yeux.

- Merci, je ne vais rien prendre.

Dit-elle, ignorant le regard un peu déçu de la créatrice pour s'éloigner à nouveau au cœur du Carnaval.

Emi Burton
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Vincent N. Rey
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeVen 1 Mai - 15:12


Carnaval. Nom masculin singulier 

•période de fête entre l'épiphanie et le mercredi des Cendres
•fêtes, défilés, bal de cette période


Pour Neel, en revanche, le Caranaval était surtout synonyme de bruit et d'agitation. Beaucoup trop. Il ne supportait pas cette foule grouillante dans les rues, la proximité avec tous les passants qui se frôlaient et se cognaient sans cesse les uns aux autres. Si Neel n'était ni casanier, ni agoraphobe, il n'aimait simplement pas ce trop plein d'agitation. Sans parler du brouhaha non stop, de la musique trop forte et des odeurs poisseuses saturées de sucre qui venaient rentre la peau collante dès qu'on avait le malheur de s'approcher d'un stand de nourriture. Il comprenait qu'on puisse s'amuser dans ce genre d'ambiance, mais vraiment, ce n'était pas sa tasse de thé. Les seules fois où il avait mis un pied dans ce type de célébration était au collège et au lycée, pour accompagner ses cadets déguisés jusqu'aux oreilles. A l'époque, il lui aurait été hors de question de les laisser tous seuls dans une pareille foule. Mais maintenant le rouquin évitait ce genre de chose autant qu'il le pouvait. Sauf que cette fois, il fut bien obligé d'y aller pour le travail. Il soupira intérieurement. Les sbires faisaient une partie du boulot, mais avec de pareils incapables il devait bien y mettre aussi du sien.

Ainsi habillé comme à son habitude -hors de question d'enfiler un de ces déguisements à la noix-, Neel brava la foule une cigarette à la bouche, l'afflux de nicotine était toujours un soutien pour l'aider à garder son calme. Il observait à droite à gauche, cherchant à n'entrer en collision avec personne tout en tachant de voir s'il trouvait des choses intéressantes. D'après ce qu'il avait pu récupérer comme informations, il y aurait quelques personnalités importantes qui viendrait se mêler au Carnaval. Peut-être l'occasion de venir en surprendre certains et de créer des « partenariats » avec leur entreprise. Cet événement était aussi une bonne occasion de faire les poches des passants qui, occupés par la fête, se détendaient et ne prêtaient pas attention aux autres. Mais pour ça, il savait que ses sbires s'en occuperaient d'eux même sans qu'il n'ait eu besoin de donner l'ordre. Surtout certains...

L'attention du lieutenant fut alors captée par une tâche rouge plus grosse que les autres dans ce défilé de couleur. Il allait s'en détourner quand la tâche bougea, dévoilant alors une personne habillée de ce qu'il identifia comme étant un chaperon. … Une seconde. C'était Rafaël, ça, non ? Il cilla, haussa un sourcil étonné. Mais non, il ne s'était pas trompé. C'était bien la gitane avec ses yeux gris et ses cheveux ébènes ainsi déguisée en chaperon rouge. L'image était surprenante... Neel ne l'avait encore jamais vu porter une robe et il devait admettre que ça lui allait bien. Certes ce n'était pas très pratique pour les missions habituelles mais elle pourrait en mettre plus. Cela ne faisait que mettre en valeur son corps de femme. Il tira une bouffée de sa cigarette et s'approcha d'elle.

« Alors, tu as vu des choses ? Demanda-t-il une fois à son niveau, venant baisser ses yeux sur sa poitrine le temps d'une seconde. »
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Rafaël B. Roen
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeVen 1 Mai - 18:30

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


Le programme de la soirée était simple : flâner dans les rues, être spectatrice du grand carnaval de Mell sans oublier son rôle, sans oublier d'ouvrir les yeux. Les poches pleines, les tintements des pièces, les bagues aux doigts et les beaux costumes. Il n'était pas moins aisé, dans ce genre de fête, de repérer les plus riches et les plus pauvres. On remarquait les costumes les plus exagérés, les cous les plus remplis de bijoux, et surtout, ceux qui jouaient simplement le jeu de l'amusement et ceux qui étaient simplement là pour se montrer.

Et alors qu'elle s'éloignait d'un stand pour en approcher un autre, une silhouette familière arriva soudainement à sa hauteur. Neel. Surprise, Rafaël s'arrêta dans une petit sursaut. Elle ne l'avait pas entendu venir, cet imbécile.

« Alors, tu as vu des choses ? »

Se remettant de sa surprise, la sbire l'observa de haut en bas. Évidemment, nul costume, alors qu'on leur avait demandé à tous de se déguiser pour se fondre dans la masse. Habillé le plus simplement possible, son éternelle clope à la main, le lieutenant ne changeait pas de d'habitude. Et quand Rafaël vit son regard descendre sur sa poitrine, elle fronça les sourcils, brusquement mal à l'aise, et resserra sa cape contre elle. Décidément pervers, celui-là. Elle fronça les sourcils et lui jeta un regard noir, avant de reporter son regard loin sur la fête.

- J'ai vu des choses intéressantes et peu intéressantes. Mais il est encore trop tôt pour que je fasse mon rapport.

Répondit-elle, un peu durement. Elle décida ensuite de reprendre sa marche, doucement pour ne pas non plus le semer trop brusquement, et elle s'approcha d'un second stand. Celui-ci proposait des objets fait en tissus, comme des trousses, des housses de téléphone, quelques peluches Pokémon...
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeVen 1 Mai - 19:47

La gitane tournée vers lui jeta un regard noir. Allons bon... Neel soupira intérieurement. Cela faisait des jours qu'elle était devenue exécrable, elle affichait clairement qu'elle lui faisait la gueule. Restait une question. Pourquoi Il n'avait pas été plus désagréable que d'habitude avec elle pourtant, et même il se montrait moins connard avec elle que les autres. Alors quoi ?

« J'ai vu des choses intéressantes et peu intéressantes. Mais il est encore trop tôt pour que je fasse mon rapport. »

Le lieutenant fronça les sourcils, n'aimant pas son ton. Il la regarda s'éloigner un instant puis il décida de la suivre. Évitant les passants il la rattrapa jusqu'au nouveau stand où elle venait de s'arrêter, puis il attrapa son bras.

« Rafaël, gronda-t-il. Je ne t'ai pas permis de partir. »

Devant le regard un peu étonné de la vendeuse, il lâcha son bras. Bon. Ne pas attirer l'attention. Il regarda la gitane. Bon, il se fichait éperdument de l'état d'âme de ses sbires et de leur vie tant qu'ils faisaient leur boulot et ne lui manquait pas de respect. Mais là, la gitane devenait de plus en plus impertinente et elle le montrait clairement. Et puis merde ! Il ne savait pas pourquoi, mais ça énervait le rouquin. Il pourrait la remettre à sa place mais ça l'énervait simplement qu'elle se comporte ainsi, notion de respect naturel à son supérieur mise à part.

« Qu'est ce que tu as vu pour le moment ? Demanda-t-il sèchement. »

Une question qui ne laissait place à aucun désagrément. Elle devait répondre, point. Pas le choix. Qu'est ce qu'elle croyait, qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait ? Et puis quoi encore ! Quand il demandait quelque chose, il exigeait une réponse. A moins que peut-être... cela ne soit un prétexte pour qu'elle ne file pas ? Qui sait...
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeSam 9 Mai - 19:24

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


Quel imbécile, ce lieutenant. Hautain, violent, et violeur en plus. Ajoutez à cela cette improbable masse rousse sur le haut de son crâne et vous obtenez un mélange d'incompréhension et de débilité. Il l'énervait. Et plus que cela... elle était déçue. Elle se sentait déçue.
On attrapa soudain son bras, l'arrêtant dans sa demi-fuite.

« Rafaël. Je ne t'ai pas permis de partir. »

Gronda le lieutenant visiblement touché dans son ego, l'imbécile. Agacée, la gitane lui jeta un regard noir et la prise sur son bras se calma. La sbire s'étonna qu'il cesse d'un simple regard, avant de voir le regard étonné et inquiet de la vendeuse. Ah, évidemment. Néanmoins, Rafaël en profita pour dégager son bras et se déplacer de quelques centimètres sur le côté. Mais le rouquin continua de la coller et la brune comprit qu'il ne la lâcherait pas de sitôt. Ce qui l'agaça un peu plus.

« Qu'est ce que tu as vu pour le moment ? »

Il ne lâchait pas l'affaire. Cependant Rafaël décida de l'ignorer un instant, concentrant son regard sur une petite besace en tissu. Elle feignit de s'y intéresser, caressant la feutrine du bout des doigts, appréciant le toucher de la matière sous ses doigts. La vendeuse s'approcha alors, désireuse de vendre son article, et venta les qualités de l'objet tout en énonçant son prix. La sbire hocha doucement la tête, lui répondant un peu, félicitant la femme sur son beau travail. Toutes les pièces étaient très jolies et Rafaël avait toujours eu un faible pour les petits artisans.

Elle s'éloigna alors, allant regarder les porte-monnaies un peu plus à gauche. Et comme la sangsue Vincent continuait de la coller, elle se souvint qu'elle ne lui avait pas répondu. Mais en réalité, la gitane avait seulement été désireuse de ne pas parler ouvertement devant la vendeuse. Ce n'était pas des plus intelligents et la sbire s'étonnait même du manque de discrétion de son supérieur. Passons. Elle s'éloigna du stand et fit quelques pas pour s'arrêter sous un arbre généreusement feuillu. Le chaperon rouge leva alors les yeux vers Vincent pour le fixer, toujours de ce regard gris fort peu aimable.

- J'ai vu des poches pleines, des bijoux qui étaient trop luxueux pour les poignets qui les portaient. J'ai vu des sbires, cachés un peu partout dans la fête. Je n'ai pas vu notre homme mais j'ai vu des enfants innocents, seulement présents ce soir pour s'amuser. La majorité des personnes présentes ce soir sont ici pour s'amuser.

La brune fronça les sourcils et regarda la foule autour d'eux, presque désespérée de la situation. Les mots d'Hélio, les mots de Law tournaient toujours dans sa tête. Et la gitane rêvait de plus en plus de liberté, de changement. La Team Rocket n'avait jamais été aussi proche de la perdre.

- Et nous... nous sommes ici pour vider les poches et repérer les plus pleines.

C'était pathétique.
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Vincent N. Rey
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeJeu 14 Mai - 19:41

La gitane s'obstina alors à l'ignorer encore un moment au grand dam de Neel. La jeune femme prenait son temps pour regarder les articles des stands, les observer sous toutes les coutures. Mais qu'est ce qu'elle avait à être aussi pénible en ce moment ?! Elle qui était pourtant assez docile même si elle n'aimait clairement pas ce qu'elle faisait au sein de la team, c'était bien la première fois qu'elle revendiquait haut et fort, ou du moins qu'elle le faisait comprendre clairement, qu'elle se refusait à l'autorité du lieutenant. Lieutenant qui commençait à perdre patience.

La brune partit alors vers un arbre, s'éloignant des stands. Neel fronça les sourcils et la suivit. Quoi encore ? La sbire se tourna vers son supérieur et daigna enfin le regarder. Ah. Sans doute que, oui, elle avait remarqué qu'il s'impatientait. Enfin, elle prit la parole.

« J'ai vu des poches pleines, des bijoux qui étaient trop luxueux pour les poignets qui les portaient. J'ai vu des sbires, cachés un peu partout dans la fête. Je n'ai pas vu notre homme mais j'ai vu des enfants innocents, seulement présents ce soir pour s'amuser. La majorité des personnes présentes ce soir sont ici pour s'amuser. »

Ah, voilà. Les reproches, sa petite crise existentielle sur la team et tout ce qui suivait.

«  Et nous, nous sommes ici pour vider les poches et repérer les plus pleines. »

Et le coup final. Voilàààà ! Tout était pathétique et ils étaient les grands méchants de l'histoire ! Neel inspira longuement et souffla par le nez, comme cherchant à prendre sur lui pour ne pas simplement lui gueuler dessus. Il ouvrit sa veste et sortit son paquet de cigarettes d'une poche intérieure. Il l'ouvrit. A l'intérieur, quatre bâtons de tabac et son briquet rangé à côté. Il attrapa ce dernier et une cigarette qu'il mit à sa bouche avant de l'allumer en passant les mains devant pour que la flamme du briquet reste stable. Après avoir, il rangea le tout et tira une bouffée avant de reporter son regard sur Rafaël.

« Tu as fini ta plaidoirie ? Demanda-t-il d'un air neutre. Tu es là pour travailler, pas pour déballer tes états d'âme. »

Oui. Elle voulait être piquante ? Hé bien il lui donnerait la même chose. Non mais oh. Pour qui se prenait-elle ? Neel jeta alors un coup d’œil alentour sans tourner la tête, seuls ses yeux bougeaient. Beaucoup d'enfants, oui. Des gamins déguisés et tout sourire, avalant des paquets de bonbons ou des pommes d'amour. Les parents ou grand frères suivaient. La fête était au rendez-vous en effet, de rires, de la musique et de bonnes odeurs de nourriture. Neel regarda de nouveau la brune.

« Si les enfants t'inquiètent, personne ne les touchera. Qu'ils profitent de la fête, elle ne leur sera pas gâchée. »

Un petit élan de compassion peut-être ? Mh... Disons que les enfants étaient une des choses que Neel ne voulait pas toucher. Une fois les seize ou dix-sept ans passés, ça devenait des sales gosses bien sûr. Mais les petits n'avaient pas à subir les problèmes des adultes. C'était son point de vue.

« Maintenant, tu m'expliques ta petite rébellion qui dure depuis des jours avant que je ne m'énerve. »
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Rafaël B. Roen
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeDim 17 Mai - 17:12

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


« Tu as fini ta plaidoirie ? Tu es là pour travailler, pas pour déballer tes états d'âme. »

Silencieuse, la gitane leva les yeux vers celui qui venait de s'allumer une énième cigarette. Et après, on lui demandait pourquoi elle ne disait jamais rien, pourquoi elle ne répliquait pas. C'était justement pour ce genre de réactions que la sbire avait fini par se taire. Qu'est-ce qui lui avait pris de penser que le lieutenant pouvait comprendre ? Ce n'était qu'un imbécile.

« Si les enfants t'inquiètent, personne ne les touchera. Qu'ils profitent de la fête, elle ne leur sera pas gâchée. »

Ajouta le fumeur d'un air distrait. Rafaël, sous son chaperon rouge, fronça un peu les sourcils. Elle lui rendit le même regard noir, le même regard hautain. Il était clair que ces derniers jours, elle affichait une animosité certaine envers le rouquin qu'elle ne cherchait nullement à cacher. Elle l'évitait, elle l'ignorait même, et alors qu'ils avaient réussi à tisser tous deux une fragile relation, c'était comme si plus rien n'existait. Le lien était brisé et la gitane était la seule à savoir pourquoi. Peut-être même était-elle la seule à y accorder de l'importance.

« Maintenant, tu m'expliques ta petite rébellion qui dure depuis des jours avant que je ne m'énerve. »

Ah, non, lui aussi tiens. Cela l'énervait-il ? Toujours muette, la sbire lui jeta un nouveau coup regard en coin. Bien fait, tiens. Elle soupira doucement et observa les alentours, croisant le regard d'un nouveau sbire agissant plus loin. Ils étaient vraiment partout, et d'un œil extérieur, cela pouvait paraître effrayant. Cela ne rassura en rien la jeune femme qui fronça les sourcils avant de jeter un nouveau coup d’œil au lieutenant. Elle abaissa alors son chaperon d'un rouge carmin, dévoilant ses cheveux de jais vaguement ondulés.

- Quelle rébellion ? Demanda-t-elle l'air de rien, bien qu'un peu sèche. Vous donnez des ordres, je suis ici et je les exécute.

À moitié, ceci dit, mais bon. Au moins, elle était présente, c'était déjà ça. Faire acte de présence était déjà mieux que de ne pas venir, non ? Mais elle ne put rien ajouter d'autre qu'un espèce d'Arlequin déguisé des pieds à la tête s'approcha d'eux, tout sourire. Il sembla mimer avec ses doigts quelque chose que Rafaël ne comprit pas, et rendu euphorique par l'ambiance bon enfant du carnaval, sans doute, il s'approcha de la gitane pour poser très rapidement un baiser soudain sur ses lèvres. Après quoi, il repartit comme il était venu en riant bruyamment. La pauvre sbire en resta muette, complètement choquée.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeDim 17 Mai - 20:56

« Quelle rébellion ? Vous donnez des ordres, je suis ici et je les exécute. »

Neel fronça les sourcils. C'est ça, qu'elle joue les malines. Qu'elle se foute de lui, elle verrait si lui, il rigolait. Il allait lui faire perdre son air hautain vite fait. Pas de ça avec lui. Surtout qu'elle avait bien pris son temps pour lui répondre, cette saleté. La sbire prenait un peu trop ses aises avec lui en ce moment et ça l'agaçait beaucoup. Il avait horreur qu'on lui manque de respect, mais le dédain dans les yeux de la gitane l'énervait plus que tout.
Le lieutenant allait lui répondre, pour l'engueuler un coup... quand un espèce de clown passa soudainement entre eux. Neel regarda l'individu, franchement surpris et assez dérangé -il détestait tout ce qui s'approchait des clowns, pierrot et arlequin- avant d'écarquiller les yeux en le voyant embrasser Rafaël avant de se sauver en riant.

« Hé, connard ! Gueula alors Neel en direction du fou qui avait déjà disparu dans la foule. »

Si cet abruti n'était pas déjà hors de vu, Neel lui aurait collé son poing dans la figure ! Mais qu'est-ce qu'il lui avait prit à ce crétin ?! Depuis quand on sautait sur les gens comme ça ?! Sans qu'il ne puisse vraiment l'expliquer, il sentit la colère monter comme une fusée en lui. Qu'est ce que c'était que ce carnaval à la con où on laissait déambuler de tels ahuris ?!
Au passage, quelques passants l'observèrent curieusement en l'ayant entendu jurer.

« Vous avez un problème ?! Cracha Neel en le remarquant, clairement de mauvaise humeur à présent si ce n'était pas plus. »

Le rouquin grogna alors et il regarda Rafaël. Et cette cruche qui ne disait rien ! A croire qu'elle aimait ça cette idiote ! Avec son costume qui mettait sa poitrine en avant comme une invitation ! Quelle idée de mettre un truc pareil aussi ! Il vint alors attraper son bras et il la tira avec lui sans lui demander son avis. Il l’entraîna alors dans la foule colorée, slalomant entre les passants et les barbes à papa bien trop grosses pour les enfants qui les tenaient. Ils arrivèrent dans une zone plus calme, moins de gents, moins de stands. Tous préféraient être là où l'ambiance était la plus forte et au plus près des chars. Neel se tourna vers le chaperon rouge qui lui servait de sbire, hors de lui.

« Tu pourrais réagir, bon sang ! Au lieu de te laisser faire comme une idiote l Lui gueula-t-il comme si c'était de sa faute. »

Enfin, cela sonnait comme une engueulade, mais si on faisait bien attention à ce qu'il disait, il n'accusait pas tant que ça la gitane dans le fond.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeVen 22 Mai - 22:05

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


Hein ?
Une sensation mi-sèche mi-humide sur ses lèvres, ... puis le blanc total. Un instant de silence.  L'impression d'avoir manqué quelque chose. D'avoir participé à quelque chose de pas tout à fait clair. Plus loin, un clown taré qui s'éloignait en rigolant, l'air très très heureux de sa petite blague. Et puis un :

« Hé, connard ! »

Gueulé très lourdement – et très fort – par un lieutenant visiblement en colère, ce qui attira le regard de quelques passants courroucés. Il fallait dire qu'autour, l'ambiance était plutôt à la fête et la bonne humeur omniprésente. Les rires d'enfant étaient plus nombreux que les possibles injures. Ce qui n'empêcha nullement le rouquin de cracher à nouveau sur la foule :

«  Vous avez un problème ?! »

Les passants alentours échangèrent un regard et marmonnèrent à voix basse. Oui, le lieutenant passait pour un taré et il en avait sûrement conscience. Rafaël elle, cilla, perdue. Elle eut le réflexe de porter une main à sa bouche pour mieux se rendre compte puis l'essuyer sèchement, dérangée. Non mais c'était quoi, ce type ? Il était arrivé de nulle part, l'avait embrassée et était reparti comme ça en riant, l'air de rien ? Les gens d'ici étaient cinglés. En parlant de cinglé, voyant le lieutenant Rocket sortir de ses gongs, Rafaël s'apprêtait à le calmer – gentiment, en plus -, quand ce dernier l'attrapa brusquement par le bras et la tira plus loin. Beaucoup plus loin. Ils traversèrent de nombreux mètres, passèrent entre de nombreux passants déguisés, bousculèrent peut-être une ou deux personnes. Rafaël, qui tenait d'une main son chaperon pour ne pas qu'il ne s'envole, ne pouvait que suivre. Elle dut même se prendre plusieurs fois les pieds dans sa robe, peu habituée, jusqu'à ce que Neel ne s'arrête dans une zone plus calme.

Là, enfin, l'abruti de lieutenant la relâcha et elle put reprendre son souffle. Elle se défit sèchement de l'étreinte et amena son bras douloureux contre elle. La brune eut à peine le temps de réajuster son costume un peu de travers que la pluie de reproches commença :

« Tu pourrais réagir, bon sang ! Au lieu de te laisser faire comme une idiote ! »

Il gueulait, il gueulait, et la jeune femme écarquilla les yeux de surprise. Attendez, il l'engueulait... pour ça ? Pour le taré de clown qui était passé comme un voleur lui rouler une pelle avant de se sauver ? Comme si c'était de sa faute ! Et ce n'était pas comme si elle l'avait laissé faire, non, il était parti aussi vite qu'il était apparu ! La gitane resta muette de surprise, choquée. Et il y eut un moment de silence,  seulement rythmé par les rires de quelques personnes non loin, la musique de fond entraînante, et les cris de la fête. Une minute ou deux de mutisme, le temps à la gitane de se renfermer sur elle-même. Ensuite, elle fronça les sourcils et jeta au lieutenant un regard aussi noir que blessé. Rafaël en avait assez, de ses insinuations lubriques et insultantes.

- … je...

Elle le fixa un moment, mais non, elle ne trouva rien à répondre. La sbire baissa alors les yeux, partagée entre colère et dégoût. Elle se sentait mal depuis ce fameux baiser et la sensation ne faisait que de s'amplifier, empirant avec les remarques du rouquin. Comme si c'était elle qui l'avait voulu. La montagnarde frotta alors ses lèvres une seconde fois, puis une troisième. Non, c'était comme si cela ne partait pas. Elle pinça alors les lèvres, les mordit un peu, et s'adressa à Neel sans plus le regarder maintenant.

- … Je vais retourner à mon poste, et je vous rendrais mon rapport demain.

Déclara-t-elle simplement, la voix un peu basse, avant de se détourner et s'éloigner. Oui, pour le coup, elle avait perdu toute sa verve.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeSam 23 Mai - 11:39


Bah, pas de répliques ? Pas de langue fourchue et hargneuse ? Pas de cris de protestation ? Non, rien de tout ça. La gitane semblait soudainement vidée bien que son regard restait noir... mais sans pour autant se montrer agressif. Juste blessé. Pour le coup, elle en avait perdu sa hargne, elle semblait même encore plus molle qu'à l'habitude. Lasse. Neel fronça les sourcils -s'il était tant soit peu possible de plus les froncer. Qu'est-ce qu'elle avait encore celle-ci ? Elle ouvrit la bouche, lâcha un « je » hésitant avant de finalement baisser les yeux, comme abandonnant. ça fit tiquer Neel qui avait horreur qu'on commence à parler sans finir ses phrases.

«  … Je vais retourner à mon poste, et je vous rendrais mon rapport demain. »

Et la voilà qui partait maintenant. Neel aurait pu simplement la laisser filer, lui lâcher un « et ton boulot à intérêt à être bien fait » ou quelque chose du genre. Mais non. Ça ne lui plaisait pas. Ça l'agaçait et ça l'énervait encore plus de ne pouvoir expliquer pourquoi. Alors il jeta sa cigarette au sol sans prendre la peine de l'écraser et il fit quelques pas pour rattraper la gitane. Il lui attrapa le bras, un peu brusquement, pour la retenir

« Je ne t'ai pas permise de partir, gronda-t-il. »

Il la regarda un instant. Elle avait l'air fatigué, déprimé. Quoi encore ? C'était parce qu'il l'avait engueulée ? A cause de l'autre taré ? D'ailleurs s'il le trouvait celui là... Il y eut alors quelques secondes de blanc, puis Neel vint de nouveau la tirer avec lui.

« Viens, grogna-t-il. »

Ils retournèrent ainsi vers le carnaval. Évitant les passants, Neel regardait autour de lui, cherchant quelque chose en particulier. Il lui semblait qu'ils étaient passés par là.. Ah, là bas. Il amena alors Rafaël sur un stand qu'ils avaient quitté plus tôt. Celui des sacs et portes monnaies faits main. Sans lâcher la brune, il regarda rapidement les articles colorés. C'était lequel déjà ? Ah. Le sac en tissu et cuir façon besace. Il regarda la gitane, l'air de dire « tu bouges pas » puis il la lâcha. Il prit alors son porte feuille dans son blouson, en sortit un billet qu'il donna à la vendeuse, qui fut ravie de faire une vente d'ailleurs malgré l'air bourru de Neel, avant d'attraper le sac. Il ne chercha pas à prendre sa monnaie puis il vint mettre la besace dans les mains de la gitane.

« Tiens. Tu te tais et tu prends ça. »

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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeDim 24 Mai - 15:11

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la haine est le masque de l'amour blessé."
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Une fois encore, la gitane se sentit tirée en arrière assez brusquement. Elle grimaça et gémit, surprise. Un jour, Neel lui casserait le bras. Quelques marques rouges apparaissaient déjà et parfois, elle remarquait des bleus sur sa peau, le soir venu. Il était clair que le lieutenant n'était pas des plus tendres.

« Je ne t'ai pas permise de partir. »

Gronda encore le rouquin avant de la détailler de haut en bas. La jeune femme, elle, garda le regard baissé. Elle n'avait plus envie de conflits, plus envie de lui répliquer on ne sait quoi en pleine figure. Plus envie de se battre. Et cela ne sembla pas plaire au lieutenant qui grogna et la tira de nouveau avec lui. Rafaël grimaça et se laissa traîner encore une fois. Ses cheveux volèrent au vent et s'emmêlèrent dans son chaperon, quant à sa cape, elle tombait à présent sur le côté, dévoilant une épaule nue.

Après quelques secondes de ce traitement des moins agréables, Neel s'arrêta devant un stand que Rafaël reconnut comme étant celui de la femme-artisan qui confectionnait de multiples pièces en tissu. Ils étaient passés par-là tout à l'heure, pourquoi le lieutenant y retournait-il ? Il la relâcha alors, lui jeta un regard peu aimable et discuta un instant avec la vendeuse un peu perplexe. Rafaël l'était tout autant. Elle massa un peu son bras endolori et regarda autour d'elle, vaguement méfiante à présent. Après quelques secondes, le lieutenant Rocket se retourna vers elle.

« Tiens. Tu te tais et tu prends ça. »

Et là, il vint lui mettre dans les mains un sac. Un sac. Rafaël, des plus surprises, écarquilla les yeux et les baissa sur l'objet en tissu et cuir que Neel venait... de lui acheter ? De lui offrir ? Ben ça alors. La sbire leva ses yeux gris-vert sur l'homme en face d'elle, le fixant sans comprendre. Mais loin de se taire, elle ouvrit la bouche :

- Pourquoi... ?

Demanda-t-elle, le ton presque semblable à un murmure. Il lui faisait un cadeau. Rafaël n'était pas stupide, elle avait compris que ce n'était lié à aucune mission et que c'était un présent que le rouquin lui faisait. Mais cela dénotait tellement avec la personne qu'elle connaissait, le même type qui gueulait, la frappait, la traitait comme une moins que rien et qui l'insultait à chaque phrase. Neel, le lieutenant Rocket... lui faisait un cadeau ? Pourquoi, pour la rassurer ? À cause du baiser ? Pour la féliciter de son travail ? Non, ça, ça m'étonnerait.
Rafaël observa alors une nouvelle fois le sac dans ses mains. Elle s'en souvenait très bien, elle l'avait regardé tout à l'heure. Elle admirait le travail de l'artisan dessus, c'était une très jolie pièce, solide et unique en plus. Un bel objet. Acceptant le présent, elle le serra alors contre elle. Et regarda Neel de nouveau.

- Pourquoi ?

Il fallait qu'elle comprenne.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeDim 24 Mai - 20:58

« Pourquoi ? »

Oui ? Pourquoi d'abord ? Neel ne savait pas. Elle avait eu l'air blessée, triste, avait cessé de répliquer et de gueuler pour s'enfermer dans un silence de pauvrette agonisante. Et ça l'avait énervé. Oui, parfaitement. Ça l'avait agacé au plus haut point de la voir ainsi ! Et pourquoi ?! … il ne savait pas. Et ça l'énervait de ne pas savoir ! Et puis pourquoi est-ce qu'elle devait poser des questions aussi idiotes ? Elle ne pouvait pas dire juste merci et lui foutre la paix ?!

« Prends le juste et ne pose pas de questions idiotes, grogna-t-il. »

Il s'éloigna du stand de quelques pas histoire de ne plus être dans le champ de vision de la vendeuse et de laisser la place aux autres acheteurs.

« Tu n'as pas besoin de continuer la mission, râla-t-il comme s'il l'engueulait. Tu changes. Tu passes en observation. »

Il eut alors le réflexe de porter sa main à sa bouche avant de réaliser qu'il n'avait plus sa cigarette. C'était vrai qu'il l'avait jeté pour entraîner la brune avec lui. Ça aussi ça l'énervait, tient ! En fait, qu'est ce qui ne l'énervait pas en cet instant même d'ailleurs ? Rien du tout. Il se sentait à fleur de peau et le moindre petit détail irritant allait prendre des proportions énormes.

« Tu vas juste observer le Carnaval et tu me feras un rapport sur ce qu'il s'y passe. »

Mission un peu idiote en soit car il était évident que Neel savait ce qu'il se passait ici... le programme était affiché un peu partout. Et ça ne servait à rien en plus vu que le Carnaval ne durait pas assez longtemps pour exploiter un rapport dessus... C'était surtout une mission placebo en fait, permettant à la jeune femme de simplement profiter de la fête. Mais ça, Neel ne le dirait pas.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeMer 27 Mai - 10:30

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la haine est le masque de l'amour blessé."
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Au milieu du carnaval, le sac en cuir et en tissu entre les mains, Rafaël regardait le lieutenant Rey sans rien comprendre à la situation actuelle. Ce dernier l'engueulait, la traînait dans tout le carnaval, l'engueulait encore, puis brusquement, il lui achetait un sac ? Comme ça, sans explication ?

« Prends le juste et ne pose pas de questions idiotes. »

Oui, donc, sans explication. Neel s'éloigna du stand en grognant. Perplexe, Rafaël regarda le sac, jeta un coup d’œil à la vendeuse qui ne comprenait rien à la situation elle non plus, puis elle suivit le rouquin un peu machinalement. Celui-ci n'avait pas fini de râler.

« Tu n'as pas besoin de continuer la mission. Tu changes. Tu passes en observation. »

Hein ? En observation ? La sbire se retint de dire qu'elle était déjà en observation, puisqu'elle ne faisait rien d'autre qu'observer le carnaval et ses participants depuis le début de la soirée, mais elle jugea préférable de se taire. Et puis, le rouquin semblait tellement énervé qu'elle n'osait dire un mot, de peur que ce soit tout de suite pris de travers.

« Tu vas juste observer le Carnaval et tu me feras un rapport sur ce qu'il s'y passe. »

Ajouta-t-il, toujours aussi durement mais avec quelque chose qui sonnait faux. Rafaël, qui tenait toujours le sac contre elle, l'observa curieusement. Donc, plus de mission ? Elle devait simplement se promener dans le carnaval, choper une pomme d'amour au passage et regarder les différents concerts et spectacles ? La jeune femme n'était nullement du genre à s'amuser, mais elle comprenait par-là que sa mission du soir était annulée. Pourquoi, cela la dépassait par contre. Neel ne semblait pas être du genre à dire les choses franchement.

- … Bien... … Merci...

Tenta-t-elle à demi-voix.  La gitane lui jeta un dernier regard hésitant, cherchant si elle devait ajouter quelque chose ou s'il allait répondre, mais rien ne se passa dans l'immédiat. Bon... Elle jeta un coup d’œil à son sac, hésita encore, puis elle détourna les talons et s'éloigna de quelques pas. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire, maintenant ? Incertaine, elle prévoyait de se promener un peu, de faire un peu d'observation comme Neel le lui avait demandé, puis... quoi, après ? Elle rentrerait se coucher, simplement. Franchement, sa vie n'avait rien d'excitant.

Mais alors qu'elle s'était seulement éloignée de quelques mètres, elle croisa non loin un regard étrangement familier. Du maquillage exagéré sous les yeux, une touffe de cheveux gauchement teints, elle reconnut l'espèce de clown qui l'avait embrassé tout à l'heure. Celui-ci ôta le faux nez rouge qu'il portait et lui adressa un geste de la main suivit d'un regard charmeur qui la mit aussitôt mal à l'aise. Rafaël hésita, chercha les différentes fuites qui s'offraient à elle, puis elle repensa à Neel derrière elle. La gitane fit aussitôt demi-tour et revint à pas rapides vers le lieutenant, l'air pressée et à demi affolée.

- Je... et vous... vous allez où ?
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeSam 6 Juin - 11:19

Bon. Elle avait accepté le sac, elle était congédiée de la mission pour quelque chose de plus simple, moins stressant et risqué. Maintenant elle partait de son côté. Bien. Maintenant Neel allait vaquer à ses propres occupations. Après un dernier regard sur la gitane, le rouquin, toujours un peu agacé sans trop savoir pourquoi, commença alors à s'éloigner dans les rues pavées où s'écoulaient la foule. Son but ? Trouver un coin un peu plus calme pour respirer un instant, peut-être trouver un café et une cigarette histoire de se calmer avant de se remettre au travail. Il s'était pris la tête avec la brune et ça l'avait fatigué. On n'avait pas idée d'être aussi pénible. Aussi... aussi Rafaël ! Sérieusement, on devrait inventer un adjectif rien que pour cette cruche.

Alors que le lieutenant de la team avançait sans plus se soucier du reste, il vit du coin de l’œil une ombre passer et une petite voix se fit entendre.

« Je... et vous... vous allez où ? »

Neel lui jeta un regard perplexe devant son air un peu affolé. Quoi encore ? Pourquoi est-ce qu'elle le suivait maintenant ? Il fronça les sourcils et regarda un coup d’œil en arrière. C'est là qu'il le vit plus loin dans la foule. Le pierrot de tout à l'heure qui souriait bêtement, allant embêter d'autres personnes maintenant que Rafaël s'était éloignée. Neel fronça les sourcils. Celui là... Il regarda de nouveau de la gitane. C'est alors que le lieutenant fit quelque chose... d'étrange. De particulier. Quelque chose d’invraisemblable qu'il n'aurait jamais fait auparavant et qu'il n'avait aucune raison de faire. Un geste profondément choquant de sa part. Il vint attraper la jeune femme par la taille et la prit contre lui.

Geste affectueux ? Possessif ? Jaloux ? Non, rien de tout ça. Mais c'était juste que ainsi, bah la brune cesserait d'être emmerdée et lui n'aurait pas à régler les problèmes qu'elle créait toute seule comme l'idiote qu'elle était. Rien de plus, rien de moins. D'ailleurs, il avait l'air de faire la gueule. Sourcils froncés, l'air pas aimable... son expression ne collait pas du tout avec son geste. Et pourtant, il avait bien la brune contre lui. D'ailleurs, il en avait oublié de répondre à sa question...
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeJeu 11 Juin - 14:43

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
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Aux images mentales de clown, de nez rouge et de regards inquiétants, la jeune sbire avait rapidement fait demi-tour. Non, non merci. Pas encore. Pas ce soir. Pour le coup, le grand lieutenant Rocket lui paraissait bien moins effrayant qu'un bête clown de carnaval. Mais il fallait être Rafaël pour comprendre.

« Je... et vous... vous allez où ? »

Elle avait réussi à attirer l'attention du rouquin qui s'arrêta pour lui jeter un regard mi-perplexe mi-agacé. Il était certain qu'elle devait le déranger, puisqu'il l'avait congédié après son insolence et s'était déjà éloigné avec sans aucun doute un très bon but en tête. Allait-il poursuivre sa soirée à interroger d'autres sbires ou simplement profiter de la fête ? Rafaël en doutait. Mais malgré tout, elle tenta un léger pas vers lui, affolée malgré elle, et son regard gris lui soufflait un « ne me laissez pas » qui avait de quoi surprendre. Entre le loup et le berger, la petite brebis au déguisement de chaperon rouge avait fait son choix.

Et puis, il y eut le choc. L'étreinte. Le plaquage contre un corps haut et solide, plus épais qu'elle. Bien qu'aussitôt la jeune femme se tendit, il n'y eut aucune violence, cette fois-ci. Ce fut peut-être même l'acte le plus doux que Neel n'eut jamais eu à son égard.

Rafaël ouvrit grand les yeux, choquée. Et réalisa. Le grand très grand lieutenant Rocket venait de la prendre dans ses bras. Comme ça, là, d'un coup, sans aucune explication au préalable. Et même après, aucune explication ne vint, et les secondes s'écoulèrent, hors du temps. Il n'y avait que les bruits du carnaval alentour, les cris d'enfants mêlés au senteurs de gaufre et de chocolat chaud, que les mélodies d'une musique entêtante qui leur donnait presque à tous les deux un air de valse. Silencieuse et tendue, la gitane inspirait à pleins poumons l'odeur nouvelle à sa mémoire du rouquin. Le nez contre son t-shirt en coton, une odeur d'homme vaguement musquée, elle s'égara à penser que cela lui rappelait une huile essentielle qu'elle appréciait. Elle était là, elle, Rafaël la farouche, blottie malgré elle contre un homme à se dire qu'elle appréciait son odeur corporelle.
Le monde à l'envers.

Le carnaval reprit, lentement. La musique changea, devint un peu plus jeune, plus brusque et moins tendre, et cela rompit quelque peu l'échange. Un enfant passa près d'eux en criant après un Miaouss voleur, ses parents suivirent bruyamment. La jeune femme, qui n'avait osé fermer les yeux jusque là, s'autorisa à se laisser aller un instant, se détendit, et ce fut comme si toutes ses convictions s'apaisèrent soudain. Comme si plus rien n'avait d'importance que ce moment présent. Elle rouvrit les yeux et s'armant de courage, elle leva le regard vers le lieutenant qui ne l'avait toujours pas lâchée.
Et si son regard gris-vert se plongea un moment dans celui plus brun de l'homme, elle ne trouva rien d'autre à dire qu'un truc tout bête, tout con, qui n'avait absolument rien à voir avec la situation actuelle :

- … Il faut que je rende le costume...
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeLun 15 Juin - 14:54


Neel avait pris la gitane contre lui sans vraiment réfléchir, sous le coup d'une impulsion soudaine et un peu bête peut-être aussi. Un peu bête, oui, parce que maintenant qu'il l'avait contre lui, et bien il ne savait pas vraiment quoi faire. Il pourrait la lâcher et lui envoyer une remarque piquante pour ne pas avoir à se justifier... mais il n'avait pas envie. Non, là il n'avait plus envie de crier, de gueuler et d'insulter. Là... il se sentait... … bien. Bizarrement bien. La jeune femme contre lui... elle faisait petite, fragile comparé à lui. Et honnêtement il se serait attendu à des cris de protestation ou un coup pour se soustraire de l'étreinte, mais rien. Elle restait silencieuse. Est ce qu'il l'avait trop choqué pour ouvrir la bouche ? Parce que franchement, quand elle ne voulait pas elle le disait clairement d'habitude et ces derniers temps elle ne s'était pas gênée pour être sarcastique. Alors quoi ?

Neel ne chercha pas à lui demander, comme de peur qu'une parole brise ce moment extrêmement bizarre et invraisemblable, qui pourtant était... agréable. Oui, c'était le mot. Agréable. Bizarrement agréable. Le lieutenant n'aurait pas cru ça... d'ailleurs, il ne savait pas pourquoi il avait fait ça. C'était idiot. Il se sentit un peu perdu en cet instant à vrai dire. Il n'avait pas l'habitude. Bien que ce soit lui qui eut initié l'étreinte, à vrai dire il avait plus l'habitude des cris, des coups et autre. Mais c'était pas mal ça aussi, peut-être...

C'est alors que la gitane leva la tête et leur deux regards se croisèrent, tous deux incertains.

« … Il faut que je rende le costume... »

Le rouquin cilla, comme se reconnectant avec la réalité, et mit quelques secondes à comprendre sa phrase. Le costume. Ah, oui... son costume. Oui... Il aurait... Il ne savait pas, attendu d'autres mots peut-être ?

« Ah... Oui. »

Il fut silencieux encore quelques secondes, comme hésitant à ce que devrait être sa prochaine action. Il leva son autre main, l'approcha de la gitane, hésita de nouveau, avant de la baisser finalement, puis doucement il défit son étreinte et la libéra. Il sentit une pointe de regret alors que la chaleur du corps de la jeune femme contre le sien commençait à s'effacer. Il se racla alors la gorge, tâchant de reprendre un peu de contenance.

« Où était-ce ? »
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeMer 17 Juin - 18:49

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
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L'ambiance doucement étrange éclata alors, comme une bulle de savon effleurée d'un ongle curieux. Les bruits du carnaval revinrent les entourer, les submergèrent et mal à l'aise, la gitane s'écarta légèrement du lieutenant contre lequel elle s'était retrouvée blottie. Et alors qu'à ce moment, elle aurait pu dire tout une foule de mots, s'expliquer par exemple sur les battements soudain affolés de son cœur, sur la situation inexplicable, sur l'étrange et agréable sensation de tout son corps contre le sien... elle ne trouva rien d'autre à dire qu'à parler de son costume. Parce que oui, puisque sa mission était finie maintenant, il fallait bien qu'elle le rende. C'était éclatant de logique.

« Ah... oui. »

Mais visiblement, cela laissa Neel perplexe. C'était bien la première fois qu'il parlait aussi doucement, aussi faiblement presque, si bien que Rafaël releva les yeux vers lui, surprise de ne pas se faire crier dessus ou insulter. Et elle vit la main du Rocket se lever vers elle, venir presque toucher sa joue et elle se tendit aussitôt, attendant le choc, le coup. Mais rien. Elle rouvrit les yeux, vit la main retomber comme une plume et regarda Neel. Doucement, il la relâcha.
L'ambiance, un instant, était redevenue tout aussi étrange.

« Où était-ce ? »

Ah, et le voilà qui doucement reprenait sa grosse voix. Rafaël détourna alors le regard et commença à faire quelques pas vers la gauche.

- Par ici...

Sa voix, à elle, resta basse. Et tandis qu'elle s'éloignait dans le silence le plus total, ses pensées dérivèrent sur l'instant qui venait de se passer. Ce elle ne savait quoi de bizarre. Et surtout, sur les regrets qu'elle ressentait maintenant que c'était terminé. Bizarrement.
Mais ils arrivèrent vite devant la tente du loueur de costumes. Ce dernier les regarda venir avec l'appétit d'un commerçant, avant de reconnaître la gitane et son costume. Il eut un sourire et s'approcha.

« Ma belle dame ! Vous me rapportez déjà le costume ? Il vous a convenu, j'espère... Oh, vous avez trouvé un amoureux pour la soirée ? Je vais chercher vos affaires, changez-vous ici, fit-il en lui montrant un coin calme entre deux portants de vêtements. La cabine est prise. »

Hein ? Un amou... quoi ? La brune parut choquée, et sans un regard au lieutenant Rocket, s'avança vers le coin en question de la tente. Il n'y avait pas de clients sous la tonnelle, si ce n'était la personne qui se changeait en cabine, mais on était loin d'une grande intimité étant donné que la tente était ouverte sur la foule. Mais cela ne dérangea pas Rafaël qui était tout à fait ailleurs pour le coup, se remémorant les paroles du vendeur ainsi que l'instant bizarre de tout à l'heure. ... non. Inspirant, elle posa son sac et entreprit de se déshabiller. Et si cela put choquer une seconde, on comprit vite que la sbire n'avait nulle raison de se cacher dans une cabine... étant donné qu'en dessous du costume, elle était toute habillée. Sous sa robe, un débardeur beige très près du corps et un jean foncé. Non, la gitane n'était pas assez folle pour se promener nue sous sa robe. Elle n'oserait jamais. Petit chat échaudé. Ceci fait, elle ajusta le décolleté de son débardeur pour que l'on ne puisse rien voir et tendit le costume au loueur, qui en retour lui rendit sa carte d'identité, gardée en caution, ainsi que le pull que la jeune femme avait retiré tout à l'heure pour mettre le costume. Elle enfila le pull léger par-dessus son débardeur, qui un peu grand lui tombait sur une épaule.

« Merci bien ma jolie ! Le carnaval dure encore quelques jours à Mell, en espérant vous revoir. »

Fit-il avec un petit clin d’œil charmeur et commercial. Rafaël le fixa et hocha sobrement la tête.

- Merci... Bonne soirée.

Elle remit son sac en bandoulière sur son épaule, reprit le cadeau - le cadeau, il lui avait offert un cadeau - que Neel lui avait offert, puis elle quitta la tente pour revenir vers le lieutenant, à présent un peu hésitante et gênée. Bon, et... maintenant ?
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeJeu 18 Juin - 7:48

D'une faible voix, Rafaël indiqua alors le chemin vers le loueur de costumes. La gitane commença alors à s'éloigner, montrant la voie à suivre... et Neel suivit, sans trop savoir pourquoi, sans trop réfléchir. Après tout... il n'avait pas à aller avec elle. Elle était assez grande pour faire ça toute seule et sa mission étant finie, elle n'avait plus d'obligation à lui rendre pour l'heure et il n'avait plus aucune raison d'être avec elle. Et pourtant, Neel la suivit. Même si le carnaval était revenu avec sa foule, ses chants et ses rires, ses odeurs sucrées et grasses, ses lumières et paillettes, le lieutenant avait encore, quelque part, l'esprit un peu ailleurs. Centré sur cette (sorcière) gitane (par qui mon cœur s'enflamme). Sur Rafaël. D'ailleurs... il se fit la remarque qu'il n'avait jamais dû prononcer son nom sans crier. A vrai, il pouvait compter sur ses doigts le nombre de personnes sur lesquels il n'avait jamais crié dessus... Ses cadets pour commencer. Et puis... … … Bref.

Ils arrivèrent ainsi au stand du vendeur de costumes. Neel y jeta un coup d’œil rapide. Une grande tente colorée de rouge et d'or avec quelques miroirs et de nombreux costumes. Il reconnut sans mal des déguisements de Pikachu ou de Marill pour les enfants, d'autres étaient simplement de belles robes d'époque, il y avait aussi du pirate, des clowns -d'ailleurs il en avait un à tabasser, de clown-, et beaucoup de masques vénitiens aussi. Sans bien sûr parler des perruques arc-en-ciel. Le tout donnait une impression de surcharge et d'étouffement qui ne plaisait pas beaucoup au rouquin qui décida de ne pas trop s'aventurer à l'intérieur. La foule l'agaçait déjà assez comme ça, pas besoin d'en rajouter avec des costumes en vrac.

« Ma belle dame ! Vous me rapportez déjà le costume ? Il vous a convenu, j'espère... Oh, vous avez trouvé un amoureux pour la soirée ? Je vais chercher vos affaires, changez-vous ici. La cabine est prise. »

Neel fronça les sourcils. Ne le relevant pas vraiment le « amoureux pour la soirée » il tiqua au fait de se changer hors de la cabine. Hé, oh. Et puis quoi encore ? Ce type pensait vraiment que la brune allait se changer là, à la vue de tous ?! Il voulait qu'il le tue ou quoi ? Neel tiqua, un peu énervé, et voulut ouvrir la bouche... quand la gitane partit dans le coin indiqué sans un regard au lieutenant et commença à retirer sa robe. Ce dernier écarquilla les yeux et s'approcha pour l'engueuler... avant de voir qu'elle était habillée dessous. … … … Ah. Oui. … Bon. Il n'avait rien dit. Le rouquin soupira et se massa l'arrête nasale entre son index et son pouce. Il se sentait un peu con sur le coup, mais il ne pouvait pas savoir ! Elle ne pouvait pas dire les choses avant aussi ?!

Une fois que la gitane eut récupéré ses effets personnels elle revint vers le rouquin l'air un peu penaud, comme ne sachant trop que dire ou faire. A vrai dire, Neel se sentait pareil. Oui, et maintenant ? Maintenant... comme tout à l'heure, plus de raison d'être ensemble, plus de raison de la suivre. Ils avaient à se séparer et chacun s'occuper de ses envies. Elle, faire un tour, lui, le boulot. Mais...

« La robe t'allait bien, lâcha-t-il sur un ton neutre comme s'il parlait de la pluie et du beau temps. »

Il se détourna alors d'elle et commença à retourner vers la foule. Il jeta un coup d’œil à la gitane.

« … Si tu as du temps à perdre, suis moi. »

Oui. Voilà. Si elle voulait, vu qu'il lui avait retiré la mission, elle pouvait quand même faire des heures supplémentaires. Avec lui. Oui. C'est tout. Voilà. Il lui proposait de faire des heures sup', rien de plus. Point.
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Rafaël B. Roen
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeJeu 25 Juin - 11:27

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


Alors voilà. Le costume retiré, un nouveau conflit avec Neel évité, ses affaires récupérées, Rafaël n'avait plus qu'à rentrer à l'hôtel pour la nuit. Il n'y avait rien de plus à faire, non ? La gitane revint donc vers le lieutenant, quelque peu penaude, cherchant avec ses mots compliqués ce qu'il faudrait dire pour conclure cette soirée des plus étranges. « Voilà voilà, au-revoir, bonne soirée, merci pour le sac et le câlin ? » Non, absolument pas, ces mots n'allaient pas du tout à Neel. On parlait bien du violent lieutenant Rocket, n'est-ce pas ? Alors les mots « cadeau » et « câlin » n'allaient pas du tout au personnage.

« La robe t'allait bien. »

Le choc. Rafaël leva les yeux vers le lieutenant, un tantinet perdue. Un cadeau, un câlin et maintenant un compliment ? Muette de stupeur, la brune regarda de haut en bas l'homme qui se trouvait devant elle. Non, c'était bien le même pourtant. Celui qu'elle se coltinait depuis son arrivée ici, celui qui l'avait déjà frappé, poussé, violenté, tiré dessus, celui qui avait voulu peut-être – ah, tiens, ce n'était plus aussi sûr maintenant – violer son ami, et la liste était encore très longue.

- … … …

Aucun remerciement ne voulut franchir ses lèvres, scellées par le choc. C'était comme si brusquement, après cette soirée des plus étranges, Rafaël commençait à voir le lieutenant différemment. Oh, bien sûr, il n'y avait pas plus farouche qu'elle et son opinion – négative, très négative – sur le lieutenant ne changeait pas, mais... elle commençait à s'interroger. Il lui avait mis le doute, ce con. Et d'un seul coup, pour une fois, la gitane se trouva bien bête.
Heureusement, le roux ne s'en formalisa pas, car il commençait déjà à s'éloigner vers la foule. Rafaël resta derrière, perplexe. C'était comme ça que cette soirée se terminait ? Sans un « au-revoir », ils partaient chacun de leur côté ? Certes ils n'étaient pas tous deux des plus polis, mais... quand même. Elle se trouvait un peu déçue.

« … Si tu as du temps à perdre, suis moi. »

Un simple coup d'oeil dans sa direction, que Rafaël saisit au vol. Un léger gramme d'espoir. Sans hésiter, cette fois, la gitane s'avança aussitôt vers elle, le cadeau tenu contre sa poitrine. Du temps à perdre, elle n'en avait pas tellement. Du temps à perdre avec lui, pourquoi pas.

Ils passèrent donc la soirée ensemble.

Sous trame de fond du carnaval, les heures défilèrent à toute vitesse. Il y eut de nombreuses visites à d'autres sbires, des rapports rapidement débités, rapidement expédiés. Il y eut quelques engueulades de la part du lieutenant, ce dernier s'énervant aussi pour un rien. Il y eut des informations intéressantes – pour la Team, pas pour elle -, il y eut des quiproquos assez amusants - « quel joli couple vous faites ! Vous souhaitez une pomme d'amour ? » -, il y eut des petits moments de gêne - une valse ? -, il y eut de nombreux silences mal à l'aise, il y eut des moments où ni l'un ni l'autre ne savait quoi faire. Il y avait Neel et Rafaël, l'une suivant l'autre, l'un entraînant l'autre. Il y avait deux âmes farouchement opposées, pourtant ensemble. Il y eut une soirée pas si négative que ça au final, même plutôt positive.
Il y eut, au terme de cette soirée, le premier rire de Rafaël, quand un clown jongleur se mit devant eux pour faire son numéro et qu'il fit tomber deux de ses balles colorées sur les pieds de Vincent et que ce dernier gueula contre le jongleur qui se sauva en courant, effrayé, son Kaiminus courant derrière lui après avoir arrosé le lieutenant pour venger son dresseur.

Enfin, il y eut le retour. Ils quittèrent le carnaval et la musique s'estompa doucement, et bientôt l'hôtel de Mell fut en vue. La sbire, son sac toujours contre elle, avait un léger sourire collé aux lèvres qui ne voulait pas partir. Elle se sentait légère, c'était une sensation si rare qu'elle était indescriptible. Arrivés aux portes du grand hôtel, la brune s'arrêta. Voilà, c'était terminé. La soirée - disons plutôt cette mission, la plus agréable qu'elle n'ait jamais eue - était finie et le lendemain, huit heures, les missions recommenceraient. Leur relation reprendrait comme avant. Vive, brutale, violente et froide. Alors, avec un peu de regrets au fond des yeux, Rafaël regarda le lieutenant.

- … A demain... huit heures.

C'était un peu leur phrase, ça. La seule chose qu'ils arrivaient à se dire sans gueuler, sans silences. Elle hésita, regarda le sac dans ses bras, leva de nouveau ses yeux gris vers l'homme.

- Et merci, souffla-t-elle.

Et comme il n'y avait rien à dire d'autre - n'est-ce pas ? -, la gitane se détourna et rentra dans l'hôtel.
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Vincent N. Rey
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeSam 27 Juin - 17:08

« Si tu as du temps à perdre, suis moi. » Non mais vraiment. Il n'aurait pas pu trouver mieux comme phrase ? Ou même carrément lui donner un ordre du genre « ramène toi » ou « y a encore du boulot » ? Non... il avait sorti ça... comme une proposition... une invitation presque ! Bon, c'était pour le boulot, oui. Mais quand même ! Il aurait pu vraiment dire autre chose, il avait l'air de quoi, là ? Et puis bien sûr qu'elle allait refuser, tourné ainsi. Neel s'agaçait lui même, incapable de se comprendre en ce moment. Tout était tellement... bizarre. Il s'en foutait éperdument de cette bonne à rien après tout, alors pourquoi se prenait-il la tête de la sorte ?! Il ne saisissait pas. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ?

C'est alors qu'il vit du coin de l’œil une ombre silencieuse, furtive et timide. Rafaël. Contre toute attente, la gitane le suivit. Le rouquin en fut surpris. Franchement, il aurait cru qu'elle serait partie malgré ses mots. Mais la voilà ici. Là. Avec lui. Il aurait pu ouvrir la bouche, faire une remarque, râler comme quoi il avait changé d'avis et qu'elle aille au diable, ou au contraire lui grogner de se tenir à carreaux car ils travaillaient encore l'air de rien ! Mais non. Rien. Un simple coup d’œil. Un regard. Une étrange sensation de soulagement.

Ils partirent ensemble.

Non pas main dans la main, gardant une distance certaine entre eux, mais tout de même côte à côte, ils parcoururent la fête. Au début, ils s'ignorèrent un peu. Neel avançait, travaillant, récoltant des informations. La gitane suivait, sage ombre derrière lui. Le tout restait professionnel, silencieux sans être vraiment pesant non plus. Une petite marche à deux. Une petite compagnie qui l'air de rien, rendait cette soirée plus douce. Un brin de sucré parmi le goût âcre et amer du tabac qui flottait dans l'air autour du rouquin. Puis doucement, petit à petit, l'atmosphère devint plus détendue. Un rapprochement ? Malgré les coups de gueule de Neel sur certains, malgré les petits rien énervant -un sbire qui n'avait rien à dire, un idiot qui le bousculait – il y eut quelque chose. Une toute petite chose, nouvelle et fragile. Mais quelque chose, oui.
Les quiproquo, Neel ne les releva pas. Il s'en fichait, ça lui passait au dessus. Et puis si ça permettait à la gitane qu'on cesse de l'emmerder... Il y eut aussi quelques scènes probables. Une musique douce et romanesque s'emparant de l'air, la foule se mettant à bouger devant eux et ils durent se frayer un chemin loin de là, ignorant quelques chargés de l'animation qui venaient aborder les couples pour danser. Puis le rire. Le rire de Rafaël quand le rouquin gueula un coup. Pour le coup il en oublia sa colère contre le clown -ce qu'il pouvait détester les clowns...- et il la regarda d'un air choqué. Un rire, doux, léger, un peu timide. C'était bien la première fois qu'il en entendait un sortir de sa bouche. Pour le lieutenant qui détestait le bruit, le son lui sembla mélodieux... bizarrement. En fait, toute cette scène, ce moment, cette soirée était étrange. C'était onirique, comme si rien de tout ça n'existait. Il se retrouvait là, avec la gitane. Elle souriait. Il n'y avait pas d'engueulade, de colère. Neel se sentait bien. C'était comme un rêve tout blanc où on avait du mal à savoir si on ressentait les choses ou non. Une sensation de flottement perturbante et confortable à la fois.

Encore plus étrange, ce fut quand le bruit, la lumière et la foule disparurent que le rêve se dissipa. Comme si le bruit de leur pas se démarquant de la nuit silencieuse les faisaient revenir à la réalité. Le carnaval était loin derrière, un simple bourdonnement dans le vent, un léger bruit de fond. Autour du duo, c'était le calme. Quelques passants parfois, échangeant avec fatigue et sourire sur la fête qui battait encore au loin. Puis Rafaël se tourna vers lui. C'était là. Le moment de se dire au revoir ou de partir comme un malpropre. Le moment de tirer un trait sur cette étrange soirée, de la ranger quelque part pour ensuite l'oublier.

« … A demain... huit heures. »

Neel ne répondit pas. A quoi bon ? Tout était dit. Demain, huit heures. Le cours normal des choses reprendrait. Rien de plus, rien de moins. Mais il y eut un dernier regard. Un dernier mot.

«  Et merci. »

Une pulsion. Un truc soudain qui prit Vincent aux tripes. Un réflexe idiot que lui même ne pourrait expliquer. C'est juste que ça avait été là. Brusquement, d'un coup. Ça n'existait pas il y a en encore une seconde mais c'était apparu comme un feu d'artifice tiré en plein ciel. Une explosion. Un sentiment, une sensation, un truc qui était monté comme ça sans explication, qui l'avait étouffé, empêché de respirer pendant quelques secondes. La cigarette était tombée, venant rencontrer le goudron froid de la route sans que personne ne prenne la peine de l'éteindre. Un pas, une main tendue. Celle de Neel qui vint attraper le bras de Rafaël pour stopper sa course -fuite?. Que ce soit la sienne ou celle du temps, peu importe. Il fallait juste la retenir encore quelques secondes. Rallonger ce moment d'un instant. Puis le roux se pencha sur elle et leurs lèvres se rencontrèrent. Simplement, comme ça. Avec toute la douceur du monde.
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Rafaël B. Roen
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeMar 21 Juil - 9:50

"Si la violence est le déguisement favori de la peur,

la haine est le masque de l'amour blessé."
Vincent & Rafaël


L'écho au loin du carnaval parvenait encore à leurs oreilles, mêlant le bruit distinct de leurs pas sur le pavé des rues à la musique ambiante. En silence, ils approchaient de l'hôtel qui leur servait de repère. La soirée était terminée, la bonne ambiance doucement s'évanouissait. La bulle, lentement, était tirée jusqu'à éclater. Pas un son, pas un regard. Puis ils s'arrêtèrent. Dans le trouble de l'instant, simplement quelques mots soufflés si bas que dans le lointain brouhaha du carnaval, ils étaient presque inaudibles.

« A demain... huit heures. Et merci. »

L'air était lourd une fois la bulle éclatée. L'atmosphère autour d'eux était pesante. De la gêne ? L'orage se levait. Quelques secondes passèrent, pas de réponse. De toute manière, Rafaël n'en attendait aucune. C'était redevenu comme avant. Pas même un au-revoir, ils n'étaient pas si familiers. Simplement un hochement de tête, une certitude. Demain, huit heures, elle serait là. Un pas, deux pas, la gitane s'éloigna alors vers la porte de l'hôtel pour clore une fois pour toute la soirée. Leur soirée. Malgré elle, elle émit un petit soupir. Que cela soit du regret ou du soulagement, elle l'ignorait tout à fait. La soirée était terminée. Elle rentrait.
On la rattrapa soudain d'une poigne solide. L'orage éclata.

C'était l'histoire d'une frappe de tonnerre, quand les deux lèvres se posèrent sur les siennes. Le temps de réaliser, Rafaël écarquilla les yeux. Deux lèvres sèches écrasaient les siennes, vaguement brutales contre sa peau, mais peut-être était-ce car elle n'avait jamais connu aucun autre baiser. Un baiser, oui, c'était un baiser. Il l'embrassait. Neel l'embrassait.
Elle demeura immobile, soudainement si petite à côté du lieutenant Rocket, soudainement si frêle qu'un rien semblait pouvoir la briser. Toutes ses peurs et tous ses cauchemars remontèrent, toutes ses certitudes vacillèrent. Elle se demanda pourquoi, comment, pour quelle raison, dans quel but. Tout son corps était brisé de terreur. Le choc passé, elle sembla se reprendre un peu. Rien d'autre ne suivait, il n'y avait que sur ses lèvres le contact à présent plus doux de la bouche de Neel. Quelques secondes déjà s'étaient écoulées et elle n'avait pas bougé, pas du tout rompu le contact. Et Rafaël n'avait pas encore pensé à le faire, quand elle rencontra le regard brun du lieutenant. À ce moment-là seulement, elle douta. Fut gênée. Comprit que ça ne se faisait pas, que quelque chose n'était pas normal – mais quoi ? Elle leva le bras, sans doute en prévision de le gifler, de le frapper, mais sa main s'arrêta en suspens. Doute. Pourquoi elle le blesserait ? Elle n'avait jamais blessé personne, pourquoi lui ? Crainte. Que se passerait-il, après ? Peur. Rafaël perdit ses moyens et, passant du rouge au blanc, elle s'écarta brusquement de l'étreinte du lieutenant. Elle ne lui lança qu'un regard, qu'un simple regard perdu et terrifié - « pourquoi ? » - et elle s'enfuit en courant aux travers des portes de l'hôtel.
La soirée était terminée.

C'est l'histoire d'une claque d'éclair.
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MessageSujet: Re: Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel]   Si la violence est le déguisement favori de la peur, la haine est le masque de l'amour blessé. [PV Neel] Icon_minitimeDim 26 Juil - 16:10

Un moment doux, à limite du réel, aussi fugace que la fumée de la cigarette qui traînait sur le sol. Ses dernières lueurs s’éteignirent dans la nuit, le baiser fut rompu. Il y eut alors un échange de regard, un gris glacé contre un brun vif. Tous deux incertains, perdus, incapables de dire où ils allaient ou même d'où ils venaient. Ça avait surgi, comme ça, sans prévenir, sans explication. Ils s'étaient retrouvés l'un près de l'autre, pas plus loin que ça, d'un coup. Comme la frappe du tonnerre.

Un geste, incertain. Une main levée pour redescendre aussitôt. Une hésitation, un regard perdu et terrifié. Puis la gitane s'enfuit.

Vincent resta là à regarder disparaître. A regarder le bâtant de la porte s'actionner et cette dernière se refermer sur son hôte. Le vent frais de la nuit vint glisser sur son visage, soulevant quelques mèches de cheveux. Le lieutenant de team apporta alors sa main à son visage. Ses doigts glissèrent sur son menton, l'index au coin de ses lèvres. Qu'est-ce qu'il s'était passé au juste ? Il n'en était pas tout à fait sûr. Il ferma les yeux un instant et soupira.

« Merde. »

Un mot lâché dans la nuit sans plus de précision ni de destinataire, si ce n'était peut-être la lune qui se faufilait entre quelques nuages. Oh oui, sans doute que l'astre nocturne devait bien rire devant la scène qu'il venait de voir. Une rencontre invraisemblable, un échange qui n'aurait jamais dû être et une histoire qui se compliquait plus qu'elle ne le devrait. Oh, peut-être bien que la lune n'avait pas l'habitude des cas comme ça, mais après tout ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait voir un tel retournement de situation.

Neel attrapa alors son paquet de cigarettes pour sortir un nouveau bâton de tabac et le coincer entre ses lèvres. Il l'alluma de son briquet, couvrant son geste de sa main gauche pour empêcher le vent d'éteindre la flamme. Une bouffée tirée et recrachée. Il s'éloigna dans la nuit.

Merde.

Rp fini
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