Surnom(s): On la qualifie souvent de cinglée puérile ou de gamine psychotique, mais c'est même pas vrai ♥ ♦ Âge: Seize ans et toutes ses dents ! ♦ Date de naissance: Premier Mars ♦ Ville de naissance: Maillard ♦ Orientation sexuelle: Beautiful cinnamon roll, too good, too pure for you ♦ Métier, statut: C'est quoi, ça se mange ? ♦ Signe particulier: TOUT ♦ Région: Unys ♦ Groupe: Dresseurs ♦

✧ Petite, elle rêvait d'être pirate, pour sillonner les mers et vivre plein d'aventures ! D'ailleurs, elle rêve de rencontrer un pirate pour de vrai.

✧ Elle en a bel et bien vu lors de son voyage à Hoenn ; ils faisaient la queue pour aller au Musée de Poivresel. Mais on lui a interdit de leur parler... elle aimerait bien les revoir un jour.

✧ Elle adore donc les milieux marins, et sait nager (même si elle ne sait pas vers où elle nage, ce qui est assez embêtant). Emmenez-là en mer ou à la rivière, et elle sautera de joie comme une puce. L'odeur de l'eau iodée, c'est sa drogue~

✧ Loony a régulièrement changé de nom au cours de son existence, qui a débuté aux six ans d'Agatha. Il n'en a aimé aucun (à part peut-être le premier) même si "Loony" lui fait particulièrement grincer les dents.

✧ Pan, son Ponchien, est son premier Pokémon et le plus précieux à ses yeux, même si il n'est pas shiny. C'est un ami à la fidélité sans failles et qui lui sert de paire d'yeux fonctionnelle. Elle lui parle énormément, et aimerait bien qu'il lui réponde un jour.

✧ Elle a cherché super longtemps son Vivaldaim chromatique, Dahl. Elle attend avec impatience qu'il évolue, pour qu'elle puisse grimper sur son dos... elle adore aussi le scintillement de son pelage, qui fait un léger son très agréable aux oreilles.

✧ Son Munna, Grimm, est assez craintif. Elle a donc tendance à le materner... Parfois, il lui fournit des visions incroyables et assez addictives, surtout lorsqu'elle dort. Elle a même cru voir des couleurs une fois, dans ses rêves... Grâce à Grimm.

✧ Son Pokémon préféré est Mélofée. Elle rêve même d'aller sur la lune pour en attraper un, vu qu'ils proviennent de cet astre et que l'espace, c'est trop cool ! La visite au Centre Spatial d'Algatia, lors d'un voyage avec ses parents, restera le plus beau jour de sa vie.

✧ Elle ne peut pas lire, ni écrire, mais elle adore qu'on lui raconte des histoires... Et en raconter aussi. Elle est très douée en la matière, et n'hésite pas à y donner du coeur.

✧ Les histoires mystérieuses, sur la célèbre Lavanville par exemple, sont parmi ses préférées... yup, elle préfère les enquêtes et les contes remplis de frissons de peur que de frissons amoureux.

✧ Aime faire des jeux de mots très douteux.

✧ Porte souvent des sweats à motifs rigolos ou de dessins animés qu'elle adore lorsqu'elle a la flemme de se préparer à fond.

✧ Parfois, on peut la voir porter un aquarium vide sur la tête, comme si il s'agissait d'un casque d'astronaute. Allez comprendre pourquoi.

✧ Ses parents accordent une grande importance à l'alimentation. Elle mange donc hyper-équilibré, et beaucoup de poisson, qu'elle sait pêcher. Mais son péché mignon, c'est les gros hamburgers bien gras et les sodas pleins de sucre.

✧ Elle sait jouer quelques jolis airs à la flûte de pan, surtout des musiques de jeux vidéos. Elle n'est pas musicienne mais adore en faire profiter les gens.

✧ Elle ne hait vraiment personne, ou en tout cas ne semble pas le faire. Mais les opinions sur elles sont très mitigées. Son coiffeur la détestait, par exemple. Allez savoir pourquoi.

Agatha, Agatha... Comment la décrire ? Commençons par le physique. Les apparences sont parfois trompeuses, un autre conteur vous aura peut-être déjà parlé de loups sous une peau d'agneau, d'êtres tout sourire cachant un passé obscur, d'imbéciles à l'air matures mais qui mourront jeunes... Mais ce n'est pas le cas d'Agatha. Elle, lorsque vous la verrez... Vous saurez très vite de quoi il en retourne. Et vous recracherez peut-être votre rhum-Coca. Parce que, wow ! Quel physique !

Non, Agatha n'est pas une femme fatale, mais impossible de ne pas se retourner lorsqu'on la croise dans la rue. Qu'avez-vous remarqué en premier ? Sans doute pas sa taille désespérément moyenne, ses formes pas particulièrement remarquables, ou sa peau relativement pâle. Peut-être les cheveux ? Ceux-ci sont non seulement incroyablement longs et frisés, constituant une véritable couverture imperméable et lourde sur ses frêles épaules, mais ils ont de plus une couleur... franchement étrange, oui. Des motifs bleus semblent dessinés sur cette toison originellement blonde, pour un effet des plus... spéciaux. Elle aime bien, et ça lui va relativement bien, mais il faut aimer, et ça surprend toujours... Et puis, imaginez le calvaire pour le coiffeur qui doit obéir au moindre de ses caprices capillaires. Ne nous attardons pas dessus, passons plutôt à ce qui se cache en-dessous de cette chevelure. Ses vêtements ? Généralement, elle se plaît à revêtir des robes assez sophistiquées, colorées, et surtout, elle adore se couvrir d'accessoires originaux. Des bracelets, des boucles d'oreilles, des accessoires pour cheveux, tout ! D'ailleurs, un de ses passe-temps est de sortir en acheter de nouveaux, surtout si elle est accompagnée – même si la plupart ont du mal à comprendre cette étrange passion. Parfois, elle en fabrique, même si c'est un peu difficile pour elle, c'est très amusant ! Elle ne cherche pourtant pas à se faire aimer par son apparence ; non, elle trouve juste amusant de se déguiser ainsi. Passons enfin à son doux visage. Assez fin, comme le faciès de nombre de jeunes filles de seize ans je présume, il est plutôt mignon et— une minute. Qu'est-ce que c'est que ces yeux ? Ah, oui. Les fameuses lentilles d'Agatha. Celles-ci donnent l'impression qu'une fleur rose est dessinée sur ses iris bleus, ce qui est franchement déroutant, je vous l'accorde. En vrai, ses yeux sont d'une toute autre couleur autrement plus banale, mais chut~

Ah, vous avez remarqué ? Chapeau, ce n'est pas facile à voir, la couleur étrange de ses yeux "radioactifs" étant trop préoccupante pour que la plupart le remarquent. Cependant, pour répondre à votre question... Oui, son expression est assez étrange. Comme tout chez elle, vous me direz ! En fait, Agatha en parle peu, mais elle possède une maladie nommée achromatopsie. Quoi ? Tu sais pas ce que c'est, sale inculte ? Eh bien, pour faire simple, elle voit le monde en nuances de gris. Les couleurs, elle ne connait pas. Ah si, y'a le noir, le blanc, le gris foncé, le gris clair, vous m'avez compris. Et en plus de ça, sa vision est terriblement floue. Elle distingue seulement de vagues formes grisâtres, en somme... C'est triste, hein ? Bof. Elle s'en moque. Agatha ne se plaint jamais, de toute manière, c'en est déroutant.  

Son caractère doit être assez particulier également, n'est-ce pas ? Aussi flou que sa vision, même ! Agatha est, même si elle s'approche de plus en plus de l'âge adulte, une douce enfant à l'imagination débordante. Il n'est pas rare de la voir parler à son ami imaginaire – seule, diraient les cyniques – ou à ses Pokémon adorés, qu'elle ne quitte jamais. Agatha, c'est aussi le genre à trimballer des objets loufoques dans son sac dont elle seule connait l'utilité, à vous parler pendant des heures de théories étranges sur les Mélofée provenant de la lune, de rumeurs, à vous conter des histoires de fantômes d'un ton passionné. A vous parler de légendes et de dieux comme si elle les avait vus de ses propres yeux. Car les légendes, elle adore ça ! En vérité, elle adore absolument tout ce qui sort de l'ordinaire, tout ce qui n'est pas de ce monde. Elle aime ce qui est original, ce qui est coloré, ironique étant donné son handicap, je sais. D'ailleurs, ses Pokémon favoris sont les chromatiques, et elle rêve d'en avoir une collection entière. Ce qui ne signifie pas qu'elle n'aime pas ceux arborant des couleurs normales, bien évidemment. Les êtres vivants n'ont pas de valeur donnée, après tout.

Car Agatha voit le monde avec une certaine distance, comme si elle était au-dessus de tout ce qu'il s'y déroulait. C'est un peu prétentieux de dire cela, mais c'est la vérité ; bien qu'enfantine, elle relativise énormément sur la nature des gens et des choses. Le bien, le mal, le noir, le blanc, ces notions lui sont complètement inconnues, tout n'est que nuances. En fait, ça ne lui ferait pas peur de discuter avec un grand criminel, si elle le trouvait intéressant et amusant ! Même si elle n'approuverait, évidemment, pas ses actions. Inconsciente ? Peut-être qu'elle l'est un peu, mais je pense plutôt qu'elle a une approche si détachée du monde et de la vie que rien ne peut l'atteindre. Pourtant, Agatha est un peu plus craintive qu'on ne le croit. Moi, je le sais, mais je doute que beaucoup puissent le voir...

Agatha a peur de la banalité du quotidien, elle a peur d'être tirée de ses rêves et de devenir adulte, peur qu'on ne la rende "normale", "conforme", car elle sait qu'essayer de la changer en ferait une personne terne, triste, brisée. Elle a un peu peur de cette réalité cruelle qu'elle regarde d'un oeil si amusé et innocent. Elle refuse de grandir, et personne ne la forcera à le faire. C'est pourquoi elle a du mal avec les personnes qui ont trop les pieds sur terre. Oh, elle ne regrettera jamais ses rêveries enfantines, et se moque de ce qu'on en pense ; mais lui répéter constamment qu'elle est ridicule et qu'elle devrait mûrir un peu l'irrite vaguement – si elle n'est jamais en colère, elle se permet d'être légèrement vexée. Les gens sont si peu ouverts d'esprit, hypocrites, et ça... si elle n'a aucun problème à imaginer ce qu'il se passe dans la tête de ces personnes, elle a du mal à les comprendre. Mais bon, ça ne la concerne pas. Elle n'ennuierait pas les gens volontairement, même si elle adore les emporter dans ses délires et ses aventures quotidiennes, ou parler à un peu tout le monde, surtout les personnes originales. Une excellente amie ? Peut-être pas, il faut la suivre un minimum pour l'apprécier, chose difficile. Mais elle sera au moins fidèle au poste quelles que soient les circonstances, et est une confidente excellente, ne connaissant pas le sens du mot jugement. Elle a plus d'empathie que vous pourriez l'imaginer au premier abord ; ce sera la dernière à ignorer une personne brisée... et elle est douée pour les reconnaitre. Même si elle ne leur fera pas forcément remarquer ; elle-même n'apprécie pas trop qu'on la plaigne pour son handicap. Ca aussi, elle le prend avec légèreté. Ne soyez juste pas trop surpris si elle vous serre dans ses bras comme une grosse peluche, qui que vous soyez, c'est dans ses habitudes. Surtout vis à vis des personnes qui semblent cacher des choses difficiles. Achromate, mais pas aveugle, la petite.

Au fond, malgré sa bonne humeur constante, son enthousiasme incroyable, ses histoires sans queue ni tête, ses conversations avec elle-même, n'est-elle pas plus mature qu'une simple enfant ? Elle se coupe tellement de la réalité que c'est difficile à dire. Tout n'est pour elle qu'un jeu, une rêverie. Mais elle prend du recul, toujours. Elle sait profiter des petites choses, ne se prend pas la tête, sans être stupide, loin de là. Alors oui... elle est peut-être cinglée. Peut-être que ses délires artistiques, ses passions étranges, ses discussions dépourvues de sens sont bizarres, mais quelle importance ? Elle fait ce qu'il lui plait, et ne blesse personne, ne veut blesser personne. Pourtant, elle serait capable de le faire, et facilement, c'est simple d'être une ordure, mais elle restera éternellement pacifiste. Naïve ? Peut-être pas. Elle envisage toutes les possibilités que son imagination débordante fournit, mais elle est difficilement convaincue de quoi que ce soit. Agatha est toujours dans le flou, le brouillard, la relativité, le rêve, la neutralité, et elle s'y complait.

Moi, par contre, je suis un vrai gamin. Hein ? Le narrateur commence à parler de lui ? Eh oui, je fais ce que je veux. Je me présente : ami imaginaire attitré d'Agatha, qui m'a affublé du ridicule pseudonyme de Loony. Elle me qualifie de trop cynique, capricieux, râleur, gourmand, méfiant, impatient, bref... un enfant. Je ne suis qu'une invention de son esprit décousu, un être imaginaire, mais ça fait plusieurs années qu'elle et moi, on discute ensemble. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été blessant, je l'ai toujours charriée, dénigrée, égoïstement. Je suis toxique, dans un sens. Et pourtant, le peu de tendresse que j'ai est pour elle. Peut-être que je suis une manifestation d'un narcissisme profondément enfoui, allez savoir, cette bonne humeur et cette douceur chez elle ont toujours été suspects. On a toujours parlé comme de vieux amis... oui, ça revient à parler seul, mais je serais certainement le dernier à me moquer d'elle pour ça. Alors je reste là, toujours, à ses côtés. Elle ne m'en a jamais voulu pour tout ce dont je l'accablais, et j'acceptais toujours de jouer avec elle. J'imagine qu'on fait la paire, mine de rien. Alors ce serait dommage qu'elle grandisse, oui... ça reviendrait à m'oublier, et qu'est-ce que cette idiote ferait sans moi ? On pourrait la briser ou je ne sais quoi. Je ne suis pas un chevalier en armure brillante, mais je ne compte pas disparaitre pour autant.

Agatha ? Son histoire est assez banale. Ne vous attendez pas à un roman... Moi, votre cher Loony, je n'apparais qu'à partir de ses six ans, mais elle m'a raconté toute sa vie – en dix ans, elle a eu le temps – j'ai donc largement de quoi vous raconter. Je peux même ajouter des anecdotes gênantes... quoiqu'Agatha n'est jamais gênée, c'est donc assez inutile. Enfin, trêve de blabla. Commençons la petite histoire ! Attention, je ne suis pas aussi doué ou passionné qu'elle lorsqu'il s'agit de les raconter.

Notre demoiselle est née à Maillard, une agréable petite ville d'Unys. Vous savez, cette bourgade sympathique où l'on trouve une charmante bibliothèque associée à la célèbre Arène de type Normal – un type surprenant pour la compétition ! -, un musée connu dans tout Unys pour la richesse de ses expositions, ou encore des adresses et cafés très sophistiqués où tous les étudiants de la ville se rendent quotidiennement. Bon, cette description est issue d'un guide de voyage, je n'ai aucun mérite. Si vous voulez mon avis, l'Arène est ennuyeuse et Mama Aloé aussi, le musée ne contient que de ridicules galets, et les cafés sont pour la plupart des attrape-touristes. Seule chose sur laquelle je suis d'accord, et Agatha ne pourra qu'approuver, c'est que la bibliothèque est fascinante. Tant de livres... Evidemment, elle n'était pas capable de les lire, mais on lui lisait à haute voix tout ce qu'elle désirait, avec toute la patience du monde. Bon, j'exagère un peu, elle pouvait lire quelques trucs. Les mots écrits en gros... elle pouvait les lire. Mais sur des pages minuscules ? C'était lui demander la lune. Aussi elle était habituée à l'oral, à se concentrer sur les sons qu'on lui lisait.

C'était sa mère qui s'en chargeait, en général. La jeune femme était, justement, bibliothécaire, et occasionnellement, elle combattait les dresseurs venus affronter la Championne locale. Elle était donc toujours sur place lorsque sa fille désirait suivre une histoire. Devenue reine de l'organisation, elle parvenait à s'occuper aussi bien de sa fille, des combats, et des emprunts des livres. Peut-être était-elle un peu maniaque, étant aussi une reine du rangement et de l'alimentation hyper-équilibrée et bio, mais elle demeurait adorable avec sa fille, qui était choyée depuis sa prime enfance. Le père de la blondinette, lui, était un Ranger, énergique et passionné. Véritable papa poule, il accordait à sa fille à peu près tout ce qu'elle voulait également, et lui transmit son amour de la nature et surtout, des Pokémon. Leurs noms ? Blanche et Jack Windyfall. Je sais, ce n'est pas très original, mais eux étaient, justement, spéciaux. Certes, pas autant qu'Agatha, mais... mais bon ! Ils demeuraient vus d'un drôle d'oeil.

Ceux-ci furent absolument ravis lorsqu'ils apprirent qu'ils allaient avoir un enfant, d'ailleurs. Compréhensible ; malgré leur jeunesse, ils s'aimaient d'amour tendre, ce genre de trucs, et un de leurs projets était d'avoir – si possible – une fille. Eh bien ils furent servis ! Même si Agatha est plus une alien qu'une fille, si vous voulez mon avis. Le seul léger petit souci... c'est qu'ils se rendirent assez rapidement compte qu'un truc clochait avec sa vue. Je ne sais combien d'années cette réalisation prit, à vrai dire, mais le choc fut assez rude. Elle était atteinte d'une maladie assez rare qui la rendait malvoyante... On leur expliqua rapidement comment s'en occuper au mieux, dans la mesure où c'était incurable. Les pauvres Windyfall eurent du mal à s'y faire... Je vois pas en quoi c'est un drame pourtant, elle n'est pas aveugle non plus. Mais... ouais, ça a dû être difficile à accepter. Outre leur caractère assez doux de base, c'est peut-être ce handicap qui en a fait des parents surprotecteurs. En résumé, oui... Agatha était un peu trop gâtée.

Bon, dans la région on voyait souvent pire ; des parents qui faisaient absolument tout pour leurs gosses, leur obéissaient comme des toutous et dépendaient des milliers pour leurs caprices. Heureusement que je ne suis pas l'ami imaginaire d'une de ces immondes petites pestes. Mais bon, même si elle en demandait très peu, et n'était pas non plus à l'abri d'une gueulante ou deux, Agatha était vachement bien lotie tout de même, comparée à d'autres. Elle adopta très vite un comportement assez unique en son genre, au passage. Elle aimait, depuis sa prime enfance, mettre les bijoux de sa mère, ainsi que son maquillage. Mais pas pour être une "vraie femme", non non. Elle, son trip, c'était de se peindre des tatouages tribaux sur le visage avec le rouge à lèvres de maman, de déchirer ses vêtements pour les rendre plus cool, ou encore de faire des concours de la coiffure la plus improbable. Contre qui ? Allez savoir, il y en avait peut-être d'autres dans sa tête, avant moi. Je les plains, les enfants en bas-âge, c'est pas trop mon truc. Même si Agatha est toujours une enfant en bas-âge dans sa mentalité, les chamailleries, la violence et la haine en moins. Agatha est un moine shaolin, en fait.

On lui offrit rapidement un Ponchiot de compagnie, qui servirait éventuellement à la guider dans ses déplacements plus tard car, à quatre ans, elle s'était déjà pris un nombre considérable de lampadaires. Elle le nomma Pan, allez savoir pourquoi, et ils devinrent vite les meilleurs amis du monde – parce que je n'étais pas encore là, hein, j'ai pris le monopole un peu plus tard. Le chiot semblait l'aimer tout autant, d'ailleurs ; la protégeant comme si il s'était agi d'une petite soeur, il effectuait un noble travail constituant à se laisser câliner (au risque d'en avoir les côtes brisées, Pan aime vivre dangereusement) et à empêcher Agatha de connaitre une triste fin en tombant des escaliers. Bon, je charrie un peu la pauvre bête. Je l'aime bien, moi, Pan, je l'ai toujours aimé. Il ne s'est jamais formalisé de voir sa maîtresse me parler, bien que je sois invisible, et c'est assez agréable de l'avoir sur ses genoux imaginaires et de le caresser d'une main fictive...

Elle était scolarisée à domicile, un professeur particulier lui donnant des cours adaptés à son handicap. Elle s'entendait plutôt bien avec lui : c'était un homme dans la fin de la vingtaine selon ses souvenirs, binoclard, toujours enroué mais sympathique et excellent pédagogue. J'ignore pourquoi, mais Agatha se souvenait toujours d'un détail chez les gens, si ils avaient ou non des lunettes, même si étant donné sa vue, c'est assez difficile à remarquer. Peut-être parce qu'elle a tendance à fixer les gens dans les yeux de manière chelou, ou bien qu'elle les considère comme des bros de malvoyance, allez savoir. Bref, son enseignement avançait plutôt bien avec lui. Avec les autres professeurs qu'elle eut également, d'ailleurs ; la seule chose qu'on puisse lui reprocher, c'est qu'elle avait une forte tendance à divaguer et à poser un paquet de question hors sujet et sans queue ni tête. Mais c'est pour ça qu'on l'aime, je présume.

Son père et elle allaient souvent, à partir de cet âge, à la rivière. Il lui apprit à pêcher, Agatha se servant essentiellement de la pression exercée sur sa canne pour savoir si un poisson mordait à l'hameçon. Souvent, ils finissaient par le manger, même si au début, elle avait du mal à saisir pourquoi on ne les relâchait pas pour les laisser vivre en paix. On lui apprit à nager aussi, malgré les protestations de la mère, parce que la gamine adorait déjà l'eau et voulait absolument pouvoir s'y baigner. Aussi, toujours sous surveillance, elle commença à nager le papillon, cette nage de bourrin... et c'est là que j'apparais dans l'histoire. Faites place, messieurs dames !

Elle s'imaginait toujours quelqu'un en train de lui reprocher des choses, de mal nager, de se moquer d'elle de manière tellement puérile. Ca arriva une fois, puis deux... mais au sortir de l'eau, la voix était toujours là pour la féliciter, à contrecoeur. Puis j'apparus à la maison, acceptant en râlant de jouer à ses jeux les plus étranges. Je devins son meilleur ami, son seul ami, en fait. On jouait souvent au pirate, d'ailleurs ; elle avait la panoplie complète, et elle brandissait son épée depuis son lit, hurlant des jurons de marin stéréotypés. Moi, j'étais son second, son commis de cuisine, la victime passant sur la planche. Parfois, dans d'autres jeux, j'étais le prince à sauver ou embrasser, ou la princesse parfois, je n'ai pas vraiment de genre après tout. J'étais le garçon joyeux qui la traînait par le bras pour l'emmener vers un monde imaginaire, dont je suis originaire. J'étais la matérialisation de ses rêves les plus fous... 'Fin, vous avez compris la chanson. On s'entendait super bien. Même si j'étais toujours là pour la réprimander, elle ne pleurait jamais, ne se plaignait jamais. Je croyais qu'elle n'était qu'une cruche trop naïve, je voulais l'endurcir, mais j'ai fini par réaliser qu'en fait... elle est solide comme du diamant. Ce qui m'énerve, on est d'accord, impossible de la taquiner avec ça. Enfin, je l'aime quand même. Même si c'est une tarée qui parle toute seule.

Elle grandit le plus tranquillement du monde. Un jour, à ses dix ans, elle partit en voyage à Hoenn avec ses parents, Pan, et moi évidemment. Ils passèrent notamment vers le Centre Spatial d'Algatia. C'était fascinant ! Elle aurait voulu ne jamais partir d'ici. D'ailleurs, on l'avait retrouvée dans une combinaison en exposition, allez savoir comment elle est rentrée dedans avec sa vue pourrie et sa taille de nabote. Depuis, elle est fascinée par l'espace et se renseigne beaucoup dessus. Je crois qu'elle aime autant les astres que l'eau, en fait... d'autant qu'elle a déjà dit plusieurs fois (parce qu'elle radote, ouais) que si je n'étais pas associé à l'eau, elle n'aimerait peut-être pas autant cet élément. Y'a moi et y'a les pirates, ses deux amours quoi. Ce fut aussi lors de ce voyage qu'elle se trouva une nouvelle passion... les chromatiques. Avec son père, lors d'un passage vers les montagnes d'Hoenn, elle vit – enfin, son père vit, mais vous m'avez compris – un shiny. Comme Agatha ne pouvait pas remarquer la différence de couleur, il lui expliqua qu'il s'agissait de Pokémon ayant un pelage différent de la normale. Pour lui montrer, il s'approcha du petit Chamallot bleu qu'il venait d'apercevoir et, l'apprivoisant de quelques coups de Capstick, il le fit approcher d'Agatha. Elle entendit alors le léger scintillement de sa peau. Un son qui la fascinait, et auquel elle devint visiblement accro puisque son but dans la vie est de capturer un maximum de chromatiques, aujourd'hui. Chasser des couleurs, pour une achromate, c'est vraiment un comble... mais Agatha est l'incarnation vivante de l'ironie et de la bizarrerie.

C'est pourquoi, dès son retour à Unys, elle s'attela à la tâche. Papa et elle voyageaient un peu partout dans les environs et c'est lors d'une séance de camping, durant lequel elle fouilla pendant des heures, voire des jours, les environs avec Pan dans l'espoir de trouver un chromatique, qu'elle tomba enfin sur ce Vivaldaim brillant. Se remémorant les techniques que lui avaient apprises ses parents, elle le combattit, puis le captura. Son nom ? Dahl. Adorant l'expérience, elle se promit de continuer les captures, pour peu qu'elle tombât de nouveau sur un chromatique. Elle prenait énormément soin de son pelage, et... le fait toujours d'ailleurs, de manière limite maniaque – et pourtant Agatha est de nature extrêmement bordélique.

La demoiselle passa énormément de temps avec Dahl, d'ailleurs. Elle s'était promis qu'elle le monter lorsqu'il évoluerait. C'est pour cela qu'elle s'est mise au combat ; oh, ce n'est pas la plus douée des dresseuses, sans être complètement nulle. Disons que son handicap n'aide pas énormément non plus. Elle faisait de son mieux et s'entraînait plus aux captures qu'autre chose. C'est un passe temps plus qu'une ambition pour elle, voyez-vous. Elle refusait souvent d'achever les Pokémon sauvages qu'elle combat, en fait. Allez savoir pourquoi elle faisait ça. Peut-être pour ne pas blesser les gens, contrairement à vous, bande d'illustres ordures ? Enfin bref. Dahl grandissait bien, si ça vous intéresse. Il n'a pas encore évolué mais Agatha ne perd pas espoir, comme souvent.

Elle s'entraîna durant quelques années, continuant d'apprendre à domicile, comme toujours. Elle eut d'ailleurs un prof de maths particulièrement sympathique dont elle se souviendrait longtemps, notamment parce que son Fouinar était une bestiole fort amusante et visiblement bien plus douée qu'elle en calcul mental. Parfois, on l'autorisait à sortir en ville seule, accompagnée bien sûr du fidèle Ponchiot de la famille, qui avait désormais évolué. Elle en profitait pour se balader, même par temps de pluie, en chantant. Et pour acheter de gros hamburgers dégueulasses et pas chers, et boire des litres de soda écoeurant, aussi. Elle adore ça, je ne comprends pas pourquoi. Appelez-moi une petite nature, mais je ne supporte pas la junk food. Elle adorait aussi les podiums de Méanville, ainsi que le parc d'attractions. Les sensations fortes lui faisaient moins peur qu'à moi, et je hurlais souvent quand elle riait de bon coeur. Quelle inconsciente, je vous jure. Moi, tout ce que je voulais, c'était rester à la maison avec une bonne tisane... Mais il est difficile d'imposer sa volonté quand on est immatériel et inexistant.
Elle s'intéressait de plus en plus à l'espace aussi. Vous savez, les astres ont quelque chose de... fascinant. Elle pourrait passer des années allongée par terre, à fixer un ciel monochrome parsemé de quelques points argentés. Elle commença à s'y connaitre de mieux en mieux sur le sujet. D'ailleurs, elle aurait bien aimé être astronaute. Si c'était possible, bien sûr ! En l'occurrence non, mais on peut toujours rêver, pas vrai ? Hein, comment ça, "où est passé mon sarcasme" ? Je ne sais pas à quels narrateurs vous avez eu affaire auparavant mais je ne suis pas aussi tordu et cruel qu'eux. Je suis un gosse aussi, après tout ! Et j'adorais l'espace aussi. On partage beaucoup de passions, Agatha et moi, en fait. J'imagine... que c'est plus pratique d'avoir un ami calé dans les mêmes sujets que soi. Elle faisait souvent des jeux de mots douteux sur l'espace, les noms des Pokémon, l'eau. Et j'en riais amèrement en me disant qu'elle était vraiment trop conne. On le fait toujours d'ailleurs. Dans un sens, ça me brisait un peu le coeur de voir que cette idiote ne s'entendait bien qu'avec elle-même. Bah. Je vous l'ai dit, elle est trop bizarre. Ca ne semblait même pas la déranger. A croire que ça l'amusait de réciter des blagues toute seule dans son coin, en se tordant de rire comme une démente sur son lit.

On a tenté de l'emmener chez le psy pour ça, une fois, mais les essais ne furent guère concluants. Etrangement, pour une personne aussi extravertie, extraterrestre et excentrique qu'elle, elle craignait beaucoup trop qu'on l'analyse ainsi. Aussi elle s'était mise à raconter des blagues vaseuses au pauvre homme, à rire, à discuter. Elle refusa catégoriquement tout nouveau rendez-vous, d'ailleurs, et ne m'évoqua même pas. Ca m'a fait peur sur le coup, ça ne ressemblait pas à la Agatha que je connaissais. Normalement, elle voyait chaque nouveau personnage comme un ami potentiel. Peut-être qu'il y avait quelque chose de tordu chez ce psy, elle était douée pour reconnaitre les gens qui cachaient des choses. Peut-être était-ce le fait d'être étudiée comme un cas étrange l'effrayait. Je ne sais pas. Elle avait presque l'air froide quand elle avait dit, tout sourire cela dit, qu'elle aurait fui et dormi à la belle étoile si on l'avait emmenée de nouveau là-bas. Elle plaisantait sans doute, mais j'ai pas trouvé ça très drôle. La connaissant, elle aurait très bien pu le faire, parce que cette sale gosse serait capable de tout – enlacer un lépreux, décrocher la lune, juste parce qu'elle pense qu'elle le peut.

Puis, une fois qu'elle en eut l'âge, elle commença à afficher sa personnalité. Non pour appartenir à tel ou tel groupe, Agatha est un groupe à elle toute seule, celui des "Sparkling Space Nerds", ni pour se donner un genre. Elle voulait juste faire ça par... jeu. Après tout, c'est Agatha, hein ? Allez savoir ce qui lui passe par la tête parfois. En tout cas, ce style lui allait bien, quoiqu'étrange, aussi ses parents ne trouvèrent rien à redire. Elle commença à se teindre les cheveux. Pas comme une punk, hein, elle demandait au coiffeur de lui faire de jolis motifs bleus en forme de fleurs. Déjà que sa chevelure est ingérable... Je crois que ce type la détestait de tout son coeur. Il était au bord des larmes chaque fois qu'il la voyait, enfin, c'est ce que laissait penser le ton de sa voix. Mais il était bien payé, alors il acceptait ces délires capillaires saugrenus. Elle commença à porter des lentilles étranges aussi. Les gens la critiquaient beaucoup sur ça, mais Agatha était imperméable à toute cette somptueuse médisance. Eh ouais, les gars, elle est trop stylée pour vous, faut vous faire une raison. Oui, je la soutiens pour une fois. C'est ce que les amis font, non ? Or, je suis son seul ami, malheureusement pour elle (et pour moi, maintenant que j'y suis).

Elle avait appris à jouer de la flûte de pan. C'était quoi, à ses quatorze ans ? Elle ne se rappelle plus trop comment aujourd'hui, et par extension, moi non plus. La blondinette était allée dans un café de Maillard, et était regardée d'un oeil amusé par les adultes et les étudiants distraits par les gestes maladroits et les exclamations joyeuses de ce petit bout de femme. Elle avait commandé un chocolat viennois, et s'était installée tranquillement à une table en terrasse – il neigeait, elle était en robe – et elle avait rencontré un musicos jouant de la guitare. Fascinée, elle lui avait demandé de lui apprendre un air, mais avec son handicap, ce n'était pas chose aisée. Il lui confia alors une flûte de pan, pas très jolie mais efficace, et entreprit de lui apprendre une ou deux chansons qu'elle aimait. Elle revint le voir quelques semaines, puisqu'il était un dresseur en vadrouille dans Unys ; et alors qu'elle lui donnait des conseils pour l'arène et des coins à visiter, lui continuait son apprentissage. Elle ne se rappelle plus trop de son nom, à ce garçon. Mais elle aimerait bien le revoir. Qui sait, il était peut-être Maître aujourd'hui, ou musicien célèbre ! Après tout, on peut tous réaliser ses rêves. Enfin, c'est ce qu'Agatha croit, moi je dis que les rêves sont stupides, mais ne m'écoutez pas, je vous prie. Soyez de doux enfants rêveurs, comme elle, ce sera... très bien, j'imagine.

Un jour, alors qu'elle passait près des ruines d'Ogoesse, étant persuadée qu'elles renfermaient des fantômes similaires à ceux de Lavanville, elle rencontra un petit Munna apeuré. Celui-ci avait des marques étranges, quoique floues, sur le corps. Etonnée par son comportement craintif, elle avait décidé, dans un élan de bonté ridicule, de le ramener à la maison. Le verdict du père, amoureux des Pokémon, fut sans appel ; il avait été frappé à maintes reprises. Inquiète, mais joyeuse en apparence, Agatha l'avait soigné, et veillé sur lui jusqu'à ce qu'il se remette. Au final, ils se lièrent d'amitié, tous les deux... Elle le surnomma Grimm, et le captura en bonne et due forme. Pas que ça ait dérangé la bestiole, toujours craintive mais adorable avec la demoiselle. D'ailleurs, il veille toujours à lui fournir de beaux rêves, la nuit venue. Parfois, elle raconte qu'elle a vu des couleurs ou des formes distinctes en rêve, mais personne ne la croit... moi, oui. Je suis dans sa tête, j'en sais quelque chose.

Cela dit, il fut difficile de le dompter. La bestiole était sacrément farouche pour une boule de... de... fumée ? Rose à fleurs. Une fois, par exemple, il s'était échappé de la maison, ce fourbe. Elle l'avait cherché partout, et seulement retrouvé dans une poubelle, loin de la maison. Sachant qu'Agatha avait une vue très limitée, je ne vous parle pas de la galère pour rentrer à la maison... surtout qu'on était en plein hiver, qu'il neigeait, et que cette idiote portait juste une chemise de nuit trop grande pour elle et des pantoufles Laporeille. Elle avait été salement malade, les jours suivants. Heureusement, on veillait sur elle, et elle en avait bien profité pour regarder des dessins animés sur des gemmes colorées en mangeant des céréales toute la journée, mais ce n'était pas sérieux... Une grande aventure, vraiment.

Puis vinrent ses seize ans. C'est grand seize ans, trop grand pour son syndrome de Peter Pan. On lui demanda de grandir, mais elle refusait, elle ne voulait pas atteindre l'âge fatidique qui marquait la fin des jeux, des délires, des rêves et de l'existence de ce bon vieux Loony. Elle devint peut-être un poil plus irritable, comme moi. A croire que j'ai une mauvaise influence. Mais, malgré tout, elle demeurait d'une joie de vivre inébranlable, ou presque. C'est Agatha, quoi. Cela lui valut malgré tout quelques disputes avec ses parents. Oh, rien de grave, mais quand Agatha décide d'arrêter de vous coller constamment en essayant de vous convaincre que vous êtes un cinnamon roll dans le fond, c'est qu'elle vous trouve inintéressant ou a quelque chose contre vous. Aussi, cette somptueuse négligence inquiéta les Windyfall. Mais heureusement, elle cessa rapidement sa crise d'ado. Du moment qu'on lui laissait continuer à être un alien, elle était prête à rester un amour.

Parfois, elle entendait parler à la télé d'évènements étranges. Elle n'est pas si innocente, vous savez ? Elle s'informe beaucoup. Elle avait ouïe dire que des Teams avaient décidé de mettre le boxon partout aux quatre coins de la cartes. Elle ne les connaissait pas bien, pas toutes, mais honnêtement... ça ne lui disait rien qui vaille. Elle en a discuté un peu, avec ses parents, avec moi. Il n'y à qu'à moi qu'elle a confié, d'ailleurs, qu'elle était convaincue que malgré les agissements ignobles de certains, elle ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Elle se sentait presque bizarre d'avoir du mal à haïr, en fait. Comme si elle était trop... optimiste ou naïve, vous savez ? Elle s'est sérieusement remise en question à cause de cela. Elle se demandait, chaque fois qu'elle entendait parler des buts de ces organisations, si leurs leaders étaient vraiment conscients de ce qu'ils faisaient... sans doute pas. Oh, elle ne pouvait cautionner leurs actes. Mais elle essayait de se mettre à leur place. Dans un sens, ils n'étaient pas si incompréhensibles. Oui... elle était convaincue qu'il y avait toujours quelque chose de bien chez les gens, aussi horribles puissent-ils paraître. Pan a entendu ce monologue aussi. Il semblait... dubitatif. Eheh, ce chiot n'est peut-être pas aussi stupide qu'il n'y paraît. Il tentait sans doute de la protéger. Et je comprenais sa réaction : moi aussi, j'aurais peur de voir une Agatha brisée, ahah. Allez savoir ce que ça donnerait. Enfin, ça ne risque pas d'arriver, fort heureusement d'ailleurs ! Elle est trop adorable pour basculer du côté obscur. J'ai dit adorable ? Meh, oubliez ça. C'est juste une fille bizarre.

Elle avait toujours rêvé de voyages. Ne pas quitter les environs de Maillard, ou en tout cas Unys, n'était guère amusant, n'est-ce pas ? Elle aurait bien aimé aller dans l'espace mais ceci étant quelque peu compliqué, elle dut se résoudre à chercher d'autres destinations. Pas Hoenn, bien sûr ; elle y retournerait, mais pas maintenant. En revanche, pourquoi pas des îles alentour ? Ou Sinnoh, pour ses magnifiques légendes, ses mystères à découvrir ! Peut-être Kanto, calme berceau des plus grands des dresseurs, et surtout de Lavanville ? Johto, et ses villes mystérieuses, comme Rosalia... Ou encore Rhode, quoique... non, y'a rien à voir là-bas. Mais bref, elle avait des envies de grandeur, des envies d'ailleurs, tout comme j'ai actuellement envie de faire des rimes douteuses, en grand poète. Mais ses parents n'avaient pas les moyens de s'offrir beaucoup de vacances, voyez-vous, Ranger, c'est un métier de pauvre. Et surtout, ils manquaient de congés, sauver des vies et des livres, c'est un boulot à temps plein. Pas de repos pour les héros ! Alors oui, elle dut attendre un moment avant de pouvoir partir, et ce ne fut pas un billet pour le septième ciel qu'elle reçut, mais plutôt pour... une île. Bon, une jolie île, attention ! Elle n'était pas déçue, au contraire. Papa Ranger était muté et il y avait une bibliothèque où maman bouffeuse de livres pourrait officier. Ils habiteraient un "charmant petit village".

En effet... Récemment les parents ont annoncé qu'on allait tous partir pour Alera, une chouette île près d'Hoenn. Agatha était ravie, elle était persuadée d'y retrouver des pirates, des shinies et autres trucs que je n'ai pas compris – au bout de dix ans de cohabitation, j'ai fini par ne plus trop écouter ce qu'elle radotait par moments. Surtout le matin, me faut du temps pour me réveiller, contrairement à cette puce qui sautille dès six heures pétantes. Donc ouais... on va partir pour Alera ! Dans un petit village nommé Elara, je crois. Agatha s'est renseignée dessus et les histoires de fantômes et de légendaires la passionnent déjà. Ca me fait doucement sourire... Mais j'ai hâte aussi, je dois l'admettre.

... Bon, après, j'espère que, comme ses pauvres parents, les gens vont pas trouver trop chelou le fait qu'elle parle seule. C'est dur de ne pas avoir de corps, uhuh.